FABULAE DRAMATIS – Violenta
Basé à Anvers, Fabulae Dramatis nous est présenté, de manière un peu réductrice, comme un groupe Belge. Il suffit pourtant de se pencher un peu sur les patronymes des musiciens qui le composent pour se rendre compte que le groupe est beaucoup plus international que le laisse entendre son communiqué de presse. En fouillant un peu la toile, on découvre que les origines géographiques de ce quatuor fabuleux et dramatique s’étendent de la Colombie à la Bulgarie ; une diversité culturelle qui explique probablement la richesse musicale qui caractérise les compositions proposées sur « Violenta« , le troisième album groupe, sorti en autoproduction le 7 septembre dernier.
Coller une étiquette standard sur la musique de Fabulae Dramatis s’avère hasardeux. Hard Life promotion, qui a eu la gentillesse de nous envoyer le CD, ne prend pas trop de risques en qualifiant simplement style du groupe de ‘Metal’. L’Encyclopaedia Metallum, qui nous sert généralement de référence dans des coups durs tels que celui-ci tente un ‘Progressive/Avant-garde Metal’ plutôt bien senti, tandis que le groupe lui-même préfère décrire son style par l’appellation « Progressive Latin Metal ». Pour faire bonne mesure, nous ajouterons le terme ‘Ethnic’, et, avec un peu moins de conviction, les appellations standard ‘Death’ et ‘Gothic’.
Le titre « Fabula Violenta« , qui ouvre la plaque en beauté, est le parfait exemple de la multiplicité musico-culturelle qui séduit chez Fabulae Dramatis. Avec ses grooves monstrueux, ses percussions ethniques, et ses vocaux rocailleux décapants, le titre évoque par moment la période la plus « Roots » de Sepultura. Une évocation, un peu tempérée, par le chant mélodique de la vocaliste colombienne Isabel Restrepo. Cette dernière étant la seule à être créditée pour les vocaux dans le livret du CD, nous supposons qu’elle se charge également des impressionnants borborygmes gutturaux sur l’intégralité de la plaque. Autre originalité au niveau du chant : les textes sont généralement partagés entre l’anglais et l’espagnol, ce qui accentue encore le côté schizophrène (et exotique) des compositions. Nous avons évoqué Sepultura un peu plus haut, mais il est important de noter que le Groove/Thrash et les instrumentations tribales ne constituent pas la trame essentielle de la musique de Fabulae Dramatis. Passant aisément de l’envoutante sérénade à l’explosion de rage pure, le groupe agrémente ses compositions de constructions progressives lumineuses et de sombres atmosphères gothiques pour créer un métissage unique, dramatique et solaire à la fois, qui, s’il y a encore un peu de justice dans le monde du Metal actuel, devrait lui permettre de s’élever bien au-dessus de la masse laborieuse des cloneurs en tous genres.
- « Fábula Violenta » (04:03)
- « The Jungle of Ego » (04:26)
- « The City (Translucent) » (06:04
- « Lead Astray •l• Indigo » (05:03)
- « River of Despair » (04:11)
- « Pawn Out of Board » (04:27)
- « The Illusionary Spyglass » (05:43)
- « Máquina de Sueños » (03:08)
Le groupe
- Isabel Restrepo – Chant
- Daniel Díaz – Guitare
- Marco Felix – Basse
- Teo Dimitrov – Batterie
Pays: BE
Autoproduction
Sortie: 2024/09/05