ETERNAL STORM – Come the tide
Le label indien Transcending Obscurity poursuit sa mission de lancement de jeunes espoirs internationaux de la scène métal extrême avec ce groupe madrilène qui nous a surpris par la beauté et la puissance de son death metal mélodique, un rien langoureux et philosophique. Cela fait quand même une dizaine d’années qu’Eternal Storm hante les rues sombres de Madrid, d’abord sous le nom de Death Valley (2006-2009), puis d’Eternal Storm à partir de 2009. Chez le personnel, on perçoit de la stabilité puisque le chanteur bassiste Kheryon (alias Daniel Jimano pour l’état-civil), les guitaristes Daniel Magento et Jaime Torres sont en affaire depuis la création du combo, le seul élément instable étant le batteur puisque l’actuel Mateo Novati, arrivé en 2015, est déjà le cinquième dans l’ordre de succession des cogneurs d’Eternal Storm.
Auteur d’un premier EP autoproduit ʺFrom the ashesʺ en 2013, Eternal Storm accède enfin à de plus larges possibilités de découverte avec ce premier album ʺCome the tideʺ. Voilà un album ambitieux, avec une heure d’écoute, huit morceaux dont sept dépassent ou approchent les sept minutes, et parmi lesquels deux sont au-delà des dix minutes. On parle à l’origine de death mélodique concernant Eternal Storm, mais ce groupe est bien plus subtil que cela, si l’on en juge par les superbes chevauchées instrumentales lancées à la manière d’un Paradise Lost frôlant parfois l’orbite de Lacuna Coil. Les tempos sont pour la plupart dans une dominante ralentie et le chant rugueux dissimule malheureusement des paroles qu’il faut en fait lire de près pour en découvrir la richesse.
Eternal Storm parle des combats intérieurs de l’homme, de ses doutes, des obstacles de la vie, à la manière d’une traversée maritime sur une mer houleuse. Les paroles de morceaux peuvent former une suite car elles reviennent toujours un peu sur les mêmes thèmes, ce qui permettrait d’assimiler ʺCome the tideʺ à une sorte d’album concept ayant pour thème la lutte de l’homme contre des éléments adverses et les moyens qu’il doit trouver en lui-même pour les surmonter. Nietzsche et Kierkegaard appliqués au death metal, en quelque sorte.
L’album est prompt à nous emporter avec force dans son univers, ne serait-ce que par la suite ʺThrough the wall of lightʺ, en deux parties, qui inaugure le disque dans la tourmente de rythmes changeants et d’envolées épiques de guitare. Après, on n’a plus qu’à se laisser coloniser et bercer par des grandeurs comme ʺDetachmentʺ, ʺThe mountainʺ (le plus death de la sélection) et surtout les deux longs ʺOf winter and treasonʺ et ʺEmbracing wavesʺ, magnifiques de puissance et de gravité.
Voilà une belle surprise que ce groupe Eternal Storm, qui allie le doigté chevaleresque de morceaux finement composés et la puissance martiale et noble d’un métal princier. A suivre.
Le groupe :
Kheryon (basse et chant)
Daniel Magento (guitare)
Jaime Torres (guitare)
Mateo Novati (batterie)
L’album :
« Through the Wall of Light Pt.I (The Strand) » (06:49)
« Through the Wall of Light Pt.II (Immersion) » (07:16)
« Detachment » (06:34)
« The Mountain » (07:16)
« Of Winter and Treason » (10:36)
« Drifters » (01:24)
« The Scarlet Lake » (07:55)
« Embracing Waves » (11:18)
https://eternalstorm.bandcamp.com/album/come-the-tide-death-metal
https://www.facebook.com/eternalstormofficial/
Pays: ES
Transcending Obscurity
Sortie: 2019/08/23