DOOMSDAY OUTLAW – Suffer more
En ce moment, on ne parle que de Greta Van Fleet. Des écouteurs de musique de tous poils n’arrêtent pas de s’ébaubir sur les vertus éclatantes de ce groupe qui réveille pour la énième fois l’esprit conquérant du hard rock des années 70 en se présentant comme un clone quasi-parfait de Led Zeppelin. Certes, tout cela est très bien mais il ne faudrait pas que ces poseurs nous fassent oublier de parler d’autres combos plus petits et moins exposés, mais qui méritent tout autant d’être défendus. Il n’y a pas que Greta Van Fleet dans la vie, il pourrait y avoir aussi Doomsday Outlaw.
Ce groupe est également anglais puisqu’il vient de Derby, à quelques kilomètres à l’ouest de Nottingham. Steve Broughton et Gavin Mills (guitares), John “Ironfoot” Willis (batterie) et Indy (basse) y épanchent leur passion pour le hard rock classique, celui des Whitesnake, Free ou des Black Crowes. Nous sommes alors en septembre 2012 et il faut attendre un peu moins de trois ans pour que le groupe stabilise ses effectifs avec l’arrivée derrière le micro de Phil Poole. Doomsday Outlaw sort alors en 2015 son premier album “Black river”, à compte d’auteur et en version téléchargeable. L’année suivante, on trouve le deuxième album “Suffer more” disponible dans les mêmes conditions.
C’est alors que les fées se penchent sur le jeune groupe en le faisant remarquer par le label italien Frontiers Music, qui signe Doomsday Outlaw et lui permet de sortir son troisième album “Hard times” en versions CD et LP en mai dernier. Mais, impressionnés par la musique des Anglais, les hautes instances directrices de Frontiers Music décident de rééditer le deuxième album “Suffer more” pour lui donner davantage d’exposition médiatique. C’est pour cela que nous vous présentons ici un album sorti à l’origine en 2016 sous le manteau, mais réédité avec tout le faste mérité après le troisième album, déjà sorti sur Frontiers.
Avec son chant puissant, ses guitares musclées et son groove à la fois Seventies et moderne, Doomsay Outlaw livre un hard rock de très belle facture, oscillant entre tous les “Black” du genre : Blackstone Cherry, Blackberry Smoke, Black Crows, auxquels on peut ajouter Alter Bridge, Raging Slab, Badlands ou ces bons vieux Glenn Hughes et David Coverdale. Doomsday Outlaw brille dans le morceau chaloupé (“Bring you pain”), cartonne dans le gros riff (“Fallback”), émeut dans le mid-tempo à la Soundgarden (“Suffer more”) ou chatouille le blues rural à coups de bottes (“Blues for a phantom limb”). On en a ainsi pour une quinzaine de morceaux mais on ne s’ennuie à aucun moment, quand on s’aperçoit que la suite (“Saltwater”, “Wait until tomorrow”, “Jericho Cane”) travaille avec la même aisance du raffinement hendrixien ou de la lourdeur métallique envoutante. Une ballade comme “Running into you” est capable de rivaliser avec le plus sensible de Pearl Jam, tant elle titille les glandes lacrymales. Et en guise de fin d’album, les gens de Doomsday Outlaw ont le bon goût de faire tonner encore une fois les amplis avec le costaud “Tale of a broken man”.
Plus authentique et en tout cas moins référencé à un seul groupe inspirateur que Greta Van Fleet, Doomsday Outlaw a toutes les chances de faire parler de lui à l’avenir. Vous, je ne sais pas mais moi, j’écris tout de suite au Père Noël pour recevoir le troisième album, histoire de continuer cette belle aventure.
Pays: GB
Frontiers Music Srl
Sortie: 2018/11/09