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BUDJANA, Dewa – Mahandini

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Le destin ne manque jamais une occasion de mettre en avant mes lacunes musicales. Cette fois, c’est en m’obligeant à vous avouer que c’est la première fois que j’entends parler de Dewa Budjana ! « Ah bravo Môssieur Serry », diront mes collègues François et Philippe.  « Ne pas connaitre le guitariste/compositeur d’un groupe ayant écoulé plusieurs centaines de milliers d’albums en vingt-cinq années d’existence ! Ce n’est pas joli joli ! D’autant plus que le gaillard a déjà publié une dizaine d’albums solo, dont certains ont été chroniqués dans nos pages ! Il n’y a vraiment pas de quoi être fier» ! Ben non. Pas fier. Mais il faut dire, à ma décharge, que si Gigi,  le groupe en question, a écoulé de nombreux exemplaires de ses quinze albums studio durant le dernier quart de siècle, il l’a surtout fait dans son pays d’origine : l’Indonésie. Quant aux plaques solitaires du virtuose, celles qui ont été distribuées à l’échelle internationale, l’ont été par l’intermédiaire de MoonJune Records ; un label américain dont les sorties ethnico-progressivo-avangardisto-jazzy n’encombrent pas vraiment les rayonnages de la cédéthèque de métalleux obtu que je suis.

Il ne faut pas se leurrer, l’ami Budjana n’en a probablement rien à faire de savoir que l’obscur scribouillard d’une feuille de choux digitale belge ignore tout se sa fructueuse carrière. Des gens qui connaissent son nom il y en a à la pelle. Il suffit de jeter un œil sur la liste des musiciens impliqués dans l’enregistrement de « Mahandini », son nouvel album solo, pour comprendre que Dewa Budjana n’est pas n’importe qui. Jugez plutôt : Jordan Rudess (Dream Theater, Dixie Dregs, Liquid Tension Experiment, etc.) se charge des claviers, Marco Minnemann (Necrophagist, Ephel Duath, Steven Wilson, The Aristocrats, Joe Satriani, etc.) cogne la batterie et la bassiste surdouée Mohini Dey (Steve Vai, Guthrie Govan) complète la section rythmique. Ajoutez ce line-up de rêve, quelques invités surprise, comme John Frusciante (Red Hot Chili Peppers), Mike Stern (Miles Davis, Blood, Sweat & Tears) et la superstar indonésienne Soimah Pancawati et vous comprendrez mon accès soudain d’humilité.

Si je ne connais rien de la carrière de l’artiste, je pense ne pas trop me tromper en imaginant que la musique gravée sur « Mahandini » est constituée d’un amalgame de ses influences. On y retrouve un peu de tout ; du Rock Neo Progressif  mélancolique (NDR avec, par exemple le titre « Deep Ocean » composé et chanté par John Frusciante) à la musique ethnique asiatique (NDR : avec le dépaysant « Hyang Girl », chanté par Soimah Pancawati) en passant par le Jazz Fusion (NDR : avec, entre autres, les expérimentations déclinées sur « Queen Kanya », qui rappellent autant John McLaughlin que Frank Zappa) ou même le Shredding pur et simple (sur la plupart des titres). Varié, mais loin d’être décousu, « Mahandini » trouve son unité dans les superbes lignes de guitares de Dewa Budjana et ses échanges impressionnants avec Jordan Rudess.

Un album aussi impressionnant qu’exotique. Une superbe découverte pour moi ; la confirmation d’un grand talent pour le reste du monde !

L’album (48’21)

  1. « Crowded » (5’56)
  2. « Queen Kanya » (6’59)
  3. « Hyang Girl » (7’45)
  4. « Jung Oman » (6’52)
  5. « Ilw » (6’39)
  6. « Mahandini » (8’18)
  7. « Zone » (5’55)

Le groupe :

  • Dewa Budjana: Guitares
  • Jordan Rudess: Claviers
  • Mohini Dey: Basse, konnakol
  • Marco Minnemann: Batterie

Les invités :

  • John Frusciante: Chant (sur 1 et 7), guitare (sur 1)
  • Mike Stern: Guitare (1er solo sur 5)
  • Soimah Pancawati: Chant (sur 3)

La toile :

Pays : ID

Moonjune Records MJR097

Sortie : 2018/12/10

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