BROKENRAIL – Beautiful chaos
BrokenRail est un groupe formé en 2008 à Birmingham, dans l’Alabama. Non, ce n’est pas le Birmingham anglais car si tel avait été le cas, on aurait été en droit d’exiger de ces garçons un niveau de heavy metal digne que ce que les groupes du Birmingham anglais, Black Sabbath et Judas Priest en tête, ont offert brillamment à l’humanité pour le reste des siècles. Or, ici, nous sommes aux États-Unis, pays dont la décadence ne cesse de s’accentuer, où l’industrie du cinéma n’est plus capable de proposer que des films de super-héros, où la seule attraction intéressante est la visite du Capitole déguisé en indien et où, évidemment, le heavy metal moderne n’est plus qu’une accumulation de groupes tous identiques les uns aux autres.
Dans ce domaine, BrokenRail ne déroge pas à la règle. Blake Clawson (chant), Dave Delacruz (guitare), Aaron Jackson (guitare), Dakotah Wright (basse) et Alex Hilton (batterie) sont de gentils garçons, pleins d’enthousiasme et de détermination mais ils ont juste oublié un petit détail : ils font exactement ce que tous les groupes de metal, métalcore ou néo-métal contemporains font, c’est-à-dire rigoureusement la même chose d’un groupe à l’autre. Pour cela, évidemment, le pays de l’Oncle Sam les récompense, avec des apparitions sur de grands médias US comme ESPN, NBC Sports ou MMA’s World Series of Fighting. Leur premier album ʺTil death do us partʺ (2018) a été primé aux Music Awards indépendants de New York comme album de l’année, sans parler d’une nomination pour les Alabama Music Awards chaque année depuis 2016, et d’autres nominations aux Independent Music Awards et aux Hollywood Music in Media Awards de 2018 dans la catégorie ʺChanson de l’annéeʺ.
Ayant désormais une petite brise en poupe, BrokenRail se prend à rêver de grandeur et conçoit donc un deuxième album plus ambitieux et plus ʺmétalliqueʺ que le précédent, d’après les dires de son chanteur Blake Clawson. Et certes, si ʺBeautiful chaosʺ met en œuvre davantage d’énergie et de puissance au service d’un heavy metal mélodique, on va rapidement s’apercevoir que cette recette va nous être cuisinée de la même manière sur presque tous les morceaux du disque. La mise en place constituée de ʺBeautiful chaosʺ, ʺNightmareʺ et ʺCaliforniaʺ nous fait rapidement comprendre que la technique d’écriture de BrokenRail est standardisée : attaque puissante sur les deux premiers couplets, refrain mélodique décliné selon toujours les mêmes tonalités et retour à des couplets plus métalliques sur la fin, avec toujours la cohabitation entre un chant agressif sur les couplets et les voix angéliques sur les refrains. Mais, dites-moi, ça ressemble bougrement à du metalcore, tout ça. Oui, et si ce n’en est pas tout à fait, il y a quand même un cousinage assez solide, rapprochant immédiatement BrokenRail de ses sosies The Devil Wears Prada, As I Lay Dying, Bring Me The Horizon, Asking Alexandria ou Bullet For My Valentine.
Il y a un peu plus de grabuge en milieu d’album avec des tentatives plus agressives comme ʺDemon in disquiseʺ ou ʺCreaturesʺ mais en gros, on a toujours affaire au même morceaux répété dix fois. Non, neuf fois car le dernier titre ʺReigniteʺ est une ballade, mais tout aussi insipide que le reste. Toute personne sensée ayant plus de 17 ans et demi aura compris que BrokenRail, c’est bien gentil et mignon mais ça ne casse pas trois pattes à un tyrannosaure. C’est en fait de la musique pour jeunes qui est déjà vieille à force de n’avoir jamais su se renouveler.
Le groupe :
Blake Clawson (chant)
Dave Delacruz (guitare)
Aaron Jackson (guitare)
Dakotah Wright (basse)
Alex Hilton (batterie)
L’album :
ʺBeautiful Chaosʺ (04:30)
ʺNightmareʺ (03:28)
ʺCaliforniaʺ (03:29)
ʺDemon in Disguiseʺ (03:54)
ʺCreaturesʺ (03:51)
ʺOn My Ownʺ (03:41)
ʺPatternsʺ (03:51)
ʺNever Be the Sameʺ (03:30)
ʺThe Hauntedʺ (04:26)
ʺReigniteʺ (03:56)
https://brokenrail.bandcamp.com/album/beautiful-chaos
https://www.facebook.com/BrokenRail/
Pays: US
Cleopatra Records
Sortie: 2020/11/13