BORGNE – Renaître de ses Fanges
Borgne vient du pays qui, au cours du siècle dernier, avait offert Hellhammer/Celtic Frost et Samaël aux amateurs de sensations fortes. C’est avec le dernier d’entre eux qu’il a le plus de points communs, puisque comme le gang des frères Xy et Vorph, le projet monoculaire qui occupe aujourd’hui notre lecteur audio aime combiner le Metal extrême et l’électronique.
Formé à Lausanne dans le canton de Vaud en 1998, Borgne est la créature d’un musicien multi-instrumentiste répondant au pseudonyme de Bornyhake. (Hyper)Actif avec de nombreux projets extrêmes (Enoid, Moisissure, Porifice, Pure, etc.) au sein desquels il se charge, entre autres, de la batterie, il a choisi avec Borgne de présenter une musique sans baguettes ni tabouret, au sein de laquelle toutes les rythmiques dépendent de sa dextérité en matière de programmation de la boite à rythme. L’album « Renaître de ses Fanges », disponible sous divers formats (Tape, double LP, CD digipack) via Les Acteurs de l’Ombre Productions est déjà le onzième à paraitre sous la bannière de Borgne.
Outre la nationalité et le goût prononcé pour le synthétique, Borgne n’a pas grand-chose à voir avec Samaël. Moins martiale et facile d’accès que la musique actuelle de son ainé valaisan, celle du Vaudois explore les terres de l’extrême atmosphérique. Le mitraillage rythmique déshumanisé est ici combiné à un trémolo Black Metal intense et organique. Quelques claviers atmosphériques additionnels apportent du relief à la vision en deux dimensions typique des groupes qui ne jurent que par la vélocité rythmique (NDR : ou qui ne possèdent qu’un seul œil). Les titres longs, mais pas monotones sont rehaussés de vocalises extrêmes, hurlées dans un français étrangement compréhensible et utilisant la première personne du singulier pour décrire les errances d’un protagoniste piégé dans un enfer de terreur, d’obscurité et de solitude.
Si nous avons apprécié le mélange de rapidité et d’atmosphères sombre qui sert de fil rouge à l’ensemble de la plaque, nous avouons quand même avoir une légère préférence pour le « Royaume de Poussière » final, lorsque l’électronique ralentit sérieusement le tempo pour nous offrir un réel répit atmosphérique.
De son œil unique, Borgne pose un regard personnel sur les abymes de l’enfer. À tester si les regrets, la douleur, l’absence, l’obscurité et les boites à rythme ne vous font pas peur.
- “Introspection du Néant“ (4’22)
- “Comme une tempête en moi qui gronde“ (8’50)
- “Même si l’enfer m’attire dans sa perdition“ (10’54)
- “Condamnée à errer dans les méandres“ (6’45)
- “Ils me rongent de l’intérieur“ (8’30)
- “Dans un tourbillon de douleur“ (8’19)
- “Un espace hors du temps“ (7’41)
- “Royaumes de poussière et de cendre“ (7’41)
- Bornyhake – Chant, cordes, électronique, musique
- Lady Kaos – Claviers additionnels
- Basstard –Basse (live)
- Onbra –Guitares (live)
Pays: CH
Les Acteurs de L’Ombre Productions / Distribution Season of Mist – Plastic Head / Promo Solstice Promotion
Sortie: 2025/03/14