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BONDED – Into blackness

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Souvenons-nous, le 17 janvier 2020 sortait le premier album de Bonded, un projet parallèle assemblant quelques tueurs confirmés en provenance de Sodom, Assassin et autres joyeuses formations thrash metal élevées à la dure. Ce ʺRest in violenceʺ sentait bon la ferraille fumante et annonçait une année 2020 qui aurait pu se développer sous le signe du thrash metal le plus irréductible. Les types de Bonded avaient déjà chargé l’artillerie lourde dans la camionnette en prévision de leur tournée européenne du début de printemps 2020, avaient joué le concert inaugural en Allemagne, leur berceau, et puis… Un, deux, trois… COVID ! Tout le monde s’arrête, on rentre à la maison, on se pose devant la télé et on regarde Derrick comme des cons.

À cette épouvantable perspective confinatrice, les gens de Bonded ont répondu par la négative et ont ruminé leurs frustrations pour mieux les traduire sur la partition, avec un nouvel album fabriqué pendant la pandémie par des gens qui avaient désormais beaucoup de temps devant eux. Et Bonded a mangé son plat de vengeance en surgelé en revenant deux ans plus tard avec ce ʺInto blacknessʺ, dont les babines dégoulinent de salive fumante et acide.

Des gens qui ont fait leurs armes dans des formations légendaires comme Sodom et Assassin n’ont pas l’habitude de faire dans la dentelle. À l’esprit belliqueux, on ajoute l’expérience et on obtient un deuxième album de Bonded encore plus dévastateur que le précédent. Les riffs sculptés directement dans l’acier trempé viennent régner en maîtres dès le premier morceau ʺWatch (while the world burns)ʺ, qui a été précédé d’une petite intro destinée à avertir les esprits. Et effectivement, après ce démarrage, c’est chacun pour soi. Courez pour sauver vos vies ! Les blocs de titane pleuvent de partout et écrasent tout. Des rouleaux compresseurs géants surgissent de l’horizon pour l’aplatissage total et définitif de tout ce qui bouge encore. Ed Sheeran a été capturé et déchiqueté en morceaux sur place par des hordes de gorgues sortis des cavernes les plus profondes de l’enfer.

La distribution de baffes surhumaines continue dans la joie et la bonne humeur sur ʺLilith (Queen of blood)ʺ, ʺThe Holy whoreʺ, avant qu’un ʺDivision of the damnedʺ colossal ne vienne raconter une histoire d’armée nazie épaulée par des vampires pour tenter une dernière contre-attaque à la fin de la guerre. Ce conte pour enfants nord-coréens s’inspire d’un livre de Richard Rhys Jones, un auteur horrifique qui commence à monter en grade chez les lecteurs en quête de sensations fortes.

Après cela, Bonded continue à mettre une pression irrésistible sur nos tympans en ajoutant toutefois de petites subtilités mélodiques par-ci par-là (mais pas trop, quand même), ce qui aboutit à rendre ce deuxième album un rien supérieur à son prédécesseur. À titre d’exemple, ʺInto the blackness of a wartime nightʺ ou ʺIll-minded freakʺ délivrent solos épiques, souffle guerrier salvateur et chant triomphant avec panache et rudesse. ʺDestroy the things I loveʺ fait descendre à petite vitesse des régiments de riffs lourds du haut d’une colline en flammes. Mais ʺFinal standʺ revient écraser ses bottes ensanglantées sur la pédale d’accélérateur d’un thrash metal qui s’emballe et découpe tout. Au milieu de ce champ de bataille sonore, on reprend son souffle, tout cela pour mieux être achevé par l’impitoyable ʺWay of the knifeʺ, croisement maudit entre Slayer, High On Fire et Havok.

La sagesse commande de capituler devant cette armée sauvage, sous peine d’annihilation totale. Certains font lever le drapeau blanc après le dernier morceau ʺThe eyes of madnessʺ mais les petits malins qui se seront procuré l’édition de luxe de ʺInto blacknessʺ auront droit à deux morceaux de plus pour se finir la tronche contre le mur de briques (ʺHumanity on saleʺ et ʺWill to surviveʺ).

Bon, on ne va pas épiloguer plus longtemps, tout le monde aura compris que Bonded n’est pas venu ici pour nous chanter des berceuses. Leur album plein de colère est la réponse idéale à nos temps meurtris par les interdictions et limitations de toutes sortes. T’inquiète pas, microbe, un de ces jours on va revenir à la surface et on va te couper en deux dans le sens de la longueur avec des guitares électriques chauffées à blanc. Et ce sera Bonded qui fera le boulot.

Le groupe :

Bernd “Bernemann” Kost (guitare)
Markus “Makka” Freiwald (batterie)
Chris Tsitsis (guitare)
Marc Hauschild (basse)
Ingo Bajonczak (chant)

L’album :

ʺThe Arsonistʺ (1:05)
ʺWatch (While the World Burns)ʺ (4:00)
ʺLilith (Queen of Blood)ʺ (4:48)
ʺThe Holy Whoreʺ (4:49)
ʺDivision of the Damnedʺ (4:20)
ʺInto the Blackness of a Wartime Nightʺ (4:40)
ʺDestroy the Things I Loveʺ (3:54)
ʺFinal Standʺ (3:50)
ʺIll-Minded Freakʺ (4:59)
ʺWay of the Knifeʺ (4:09)
ʺThe Eyes of Madnessʺ (4:52)
ʺHumanity on Saleʺ [bonus] (4:17)
ʺWill to Surviveʺ [bonus] (4:11)

https://www.facebook.com/bondedofficial/

Pays: DE
Century Media
Sortie: 2021/11/12

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