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BLIND CHANNEL – Lifestyles of the sick and dangerous

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La Finlande et son climat froid, ses forêts profondes et son interminable nuit hivernale est un pays particulièrement propice à l’apparition de groupes de métal sombre et pessimiste, entraînant l’auditeur dans les abysses de la dépression. Mais ici, c’est tout le contraire avec Blind Channel, dont la légèreté et la superficialité semblent le faire surgir de la première plage californienne venue.

Ce groupe est un cas. Il se retrouve signé chez Century Media, label métallique par excellence, mais le contenu du quatrième album ʺLifestyles of the sick and dangerousʺ ne s’adresse en aucune façon ni aux malades ni aux dangereux. Sans doute attiré par la sixième place gagnée par Blind Channel à l’Eurovision 2021, Century Media a cédé aux sirènes de la renommée au détriment de l’authenticité métallurgique, normalement hostile aux trompettes de l’argent facilement gagné.

Mais ici, il était difficile de résister à la montée en puissance commerciale d’un groupe qui fait tout pour se retrouver aux portes de la gloire. Depuis sa formation en 2013, Blind Channel a régulièrement grimpé les échelons, avec ses albums ʺRevolutionsʺ (2016), ʺBlood brothersʺ (2018), ʺViolent popʺ (2020) et maintenant ʺLifestyles of the sick and dangerousʺ. Copains d’école, Joel Hokka (chant et guitare), Niko Moilanen (chant, programmation), Joonas Porko (guitare), Olli Matela (basse) et Tommi Lalli (batterie) mettent toute leur énergie et leur sincérité dans leur musique. C’est très bien mais la question qu’on doit se poser à propos ce groupe est : font-ils vraiment du métal ?

Cette question nous explose à la figure quand on écoute le dernier album, numéro un en Finlande, porté par le single ʺDark sideʺ (qui a atteint la plupart des charts nord-européens suite à l’Eurovision). Qu’y trouve-t-on ? De la pop vaguement énervée, des tentatives confuses de métalcore mélodique mais surtout la présence envahissante du rap, qui vient polluer la plupart des chansons. Il est de bon ton sur le Net de classer Blind Channel parmi les groupes de post-hardcore et de nu-metal, au risque de semer la perplexité la plus totale chez les mélomanes qui connaissent vraiment ces genres. Rap rock ou monstrueuse daube commerciale pour magasin de chaussures de sport seraient des classifications plus adaptées.

Un groupe comme Blind Channel pose la question délicate de la décadence de la culture occidentale, visible dans bien des domaines mais apparemment aussi dans le métal, volontiers ici contaminé par toutes sortes de genres commerciaux qui n’ont rien à voir avec lui. On se contentera donc de conclure de la façon la plus optimiste possible en disant que Blind Channel n’a pas sa place dans la catégorie métal de près ou de loin. C’est juste une erreur d’aiguillage. Un peu comme si Earrache Records ou le label Transcending Obscurity avaient signé un contrat avec Ed Sheeran à l’issue d’une soirée un peu trop arrosée. Et pour les vrais fans de métal, tous genres confondus, oubliez tranquillement Blind Channel, n’essayez même pas de comprendre.

Le groupe :

Joel Hokka (chant et guitare)
Niko Moilanen (chant, programmation)
Joonas Porko (guitare)
Olli Matela (basse)
Tommi Lalli (batterie)
Aleksi Kaunisvesi (claviers, samplers)

L’album :

ʺOpinionsʺ 3:08
ʺDark Sideʺ 2:58
ʺDon’t Fix Meʺ 2:53
ʺBad Ideaʺ 3:13
ʺAlive or Only Burningʺ 3:09
ʺBalboaʺ 3:12
ʺNational Heroesʺ 1:32
ʺWe Are No Saintsʺ 3:11
ʺAutopsyʺ 3:02
ʺGlory for the Greedyʺ 3:29
ʺThank You for the Painʺ 5:36

https://www.facebook.com/BlindChannelBand/

Pays: FI
Century Media
Sortie: 2022/07/08

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