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BALA – Maleza

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Ce sont des filles mais elles ont la puissance dévastatrice d’un gang de mecs. Elles ne sont que deux mais font du bruit pour quatre. Actives depuis 2014, les deux nanas de Bala ont commencé à ravager leur Galicie natale avant de propager le feu nucléaire de leur stoner / post-grunge / sludge metal dans toute l’Espagne, puis dans le monde entier. La menace a déjà pris corps concrètement deux fois, avec les albums ʺHuman fleshʺ (2015) et ʺLumeʺ (2017), avant que le label Century Media, alerté par le boucan qui jaillissait de l’autre côté des Pyrénées, ne prenne le groupe sous son aile pour un contrat plus costaud, à l’occasion de la sortie de ce troisième album ʺMalezaʺ.

Bala est en expansion rapide. Le stoner rock un peu chaotique du premier album, qui en faisait une rencontre entre les Melvins et Mudhoney, devient plus radical sur le deuxième album ʺLumeʺ (qui signifie feu en galicien), au point de ne garder que les éléments Melvins, désormais saupoudrés d’influences Sepultura. On reste stupéfait devant la puissance de feu développée par la guitariste Anxela Baltar et la batteuse Violeta Mosquera, qui se partagent le chant et rejoignent la cohorte des groupes à deux membres, dans la catégorie guitare + batterie.

Le principal défi pour un duo, auquel il manque toujours un des instruments indispensables du power trio guitare – basse – batterie, est de justement compenser ce manque par une surmultiplication des instruments restants. Bala relève brillamment ce défi en commettant sur son troisième album un nouveau cocktail qui enrichit la base sludge metal et stoner d’une nouvelle touche, celle du punk hardcore.

Autrement dit, cet album ʺMalezaʺ est une véritable bombe au plutonium qui fait place nette entre les deux tympans. La furie ne dure pas 25 minutes et se déroule sur neuf morceaux qui ne laissent jamais le temps de reprendre son souffle. Les dames de Bala s’époumonent dans un chant rageur et revendicatif, la guitariste fait rougeoyer les amplis tandis que la batteuse éventre les fûts avec une énergie colossale. Que ce soit ʺAgitarʺ, ʺHoy noʺ, ʺQuieres entrarʺ, ʺRituaisʺ, ʺBessieʺ ou le final tueur ʺUna selvaʺ, tous les titres fissurent le cervelet dans une démence destructrice totale.

Avec Bala, on peut oublier cette expression fallacieuse de sexe faible. Ces louloutes donnent des leçons de colère à bien des bonshommes et c’est tant mieux. Leur combo peut s’ajouter sans honte aux grands groupes carnassiers de gonzesses qui ont fait l’histoire du rock ‘n’ roll, les Runaways, Slits, Hole, L7, Lunachicks, Babes In Toyland, Sleater-Kinney, The Savages et autres mythiques Dickless. À consommer jusqu’à élimination totale des neurones.

Le groupe :

Anxela Baltar (chant et guitare)
Violeta Mosquera (chant et batterie)

L’album :

ʺAgitarʺ (02:07)
ʺHoy Noʺ (02:07)
ʺXʺ (01:59)
ʺMi Ordenʺ (03:43)
ʺCien Obstáculosʺ (03:02)
ʺQuieres Entrarʺ (03:04)
ʺRituaisʺ (02:35)
ʺBessieʺ (02:18)
ʺUna Selvaʺ (03:22)

https://www.facebook.com/somosbala/

Pays: ES
Century Media
Sortie: 2021/05/14

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