BAEST – Justitia (EP)
Depuis 2015, Baest a réussi à instaurer un rythme régulier de ses sorties d’albums, pour le plus grand plaisir des amateurs de death metal qui transforme les oreilles en caviar de tympans. Le line-up est aussi régulier puisque depuis ses débuts, Baest fonctionne sur l’équipage Simon Olsen (chant), Svend Karlsson (guitare), Lasse Revsbech (guitare), Mattias ‘Muddi’ Melchiorsen (basse) et Sebastian Abildsten (batterie), qui sont toujours fidèles au poste et plus que jamais désireux d’approfondir les qualités de leur death metal directement puisé dans les racines traditionnelles suédoises qui firent les beaux jours des années 90.
On a pu lire dans ces pages les différentes chroniques des albums ʺDanse macabreʺ (2018), ʺVenenumʺ (2019) et ʺNecro sapiensʺ (2021), en constatant l’évolution toujours positive du groupe vers un death metal difficilement critiquable et une propension à adopter des titres d’album en latin, ce qui n’est jamais un mal. Aujourd’hui, Simon Olsen et ses exécuteurs des basses œuvres continuent de pratiquer la langue d’Ovide avec ʺJustitiaʺ, un EP qui fait le raccord entre le précédent album et un prochain qu’on espère pour bientôt.
Au programme ici, six titres de nature diverses puisqu’on y trouve quatre nouveaux morceaux, une reprise et une version instrumentale d’un morceau du précédent album. Et en plus deux invités qui comptent dans la profession, avec l’intervention du grand Sven De Caluwé (du groupe belge Aborted) et Trevor Strnad (chanteur qui vient de quitter Black Dahlia Murder, où il officiait depuis 22 ans).
On démarre avec les martèlements inquiétants de basse et de batterie qui annoncent une charge sonore imminente, qui ne tarde pas à se déclencher sur le massif ʺJustitiaʺ, taillé dans un death tribal et épais et où Sven de Caluwé vient poser sa voix d’ogre. ʺEcclesiaʺ conserve cette allure avec de nouvelles couches de guitares rugueuses et une rythmique capricieuse servant un chant sorti du fond des cavernes. C’est au tour de l’autre invité Trevor Strnad de participer à un ʺGargoylesʺ débuté à la guitare acoustique mais qui se révèle vite le titre le plus destructeur de cette sélection. Mais la sauvagerie ne disparaît pas pour autant chez ʺCreatureʺ, nouvelle déferlante de décibels infernaux qui nous broie le cervelet avec assurance.
On termine avec ʺSecond to noneʺ, reprise d’Entombed A.D., autrement dit la version 2.0 du mythique Entombed, un des combos qui a exercé une influence définitive sur Baest. Pas étonnant donc que ces jeunes spadassins rendent hommage à cette montagne sacrée du death qu’est Entombed / Entombed A.D. Et le petit dernier pour la route sera une version instrumentale de ʺGenesisʺ, titre qui figurait en version chantée sur ʺNecro sapiensʺ, dont on ne peut que suggérer la réécoute, histoire de bien se décrasser les oreilles.
Au final, on a ici un petit EP agissant comme une dose de rappel aux albums de Baest. La dose d’adrénaline est un peu moins forte mais cela sert à garder intact le niveau d’attention pour un groupe dont on espère que le prochain album long format vaudra encore une fois le détour.
Le groupe :
Simon Olsen (chant)
Svend Karlsson (guitare)
Lasse Revsbech (guitare)
Mattias ‘Muddi’ Melchiorsen (basse)
Sebastian Abildsten (batterie)
L’EP :
ʺJustitiaʺ (4:14)
ʺEcclesiaʺ (7:45)
ʺGargoylesʺ (5:20)
ʺCreatureʺ (5:23)
ʺSecond to Noneʺ (4:29)
ʺGenesisʺ (6:01)
https://www.facebook.com/baestband
Pays: DK
Century Media
Sortie: 2022/05/13