AMUSE TO DEATH – Phantasmagoria (EP)
Ne vous êtes-vous jamais demandé comment sonnerait un groupe Metal mené par Jessica Rabbit ? Non ? C’est sans doute seulement moi alors ! Mais si, par hasard, mon étrange fantasme vous a intrigué et que l’idée vous parait intéressante, vous pouvez avoir une petite idée de ce que cela pourrait donner écoutant « Phantasmagoria », le premier EP (digital) du collectif plurinational Amuse To Death.
Formé en 2023 par la chanteuse italienne Carmen Grandi (Architecture of Emptiness, ex-Neophobia), le guitariste allemand Tom Geldschläger (ex-Obscura, ex-Belphegor (live)), le guitariste/corniste slovaque Martin Matiašovič (Shaped in Dreams, Divine X), le bassiste teuton Rouven Haliti (Ally the Fiddle, Onyx Eyes) et le batteur grec Defkalion Dimos (Cerebrum, Sacred Outcry), Amuse to Death se targue d’être le premier (et l’unique) groupe à pratiquer le ‘Swinging-Cartoon-Progressive-Death-Metal’.
L’EP « Phantasmagoria », disponible en version digitale sur Bandcamp depuis novembre de l’année dernière est né de l’étrange idée qu’il était possible de combiner le swing, le progressif et le Metal extrême.
Le côté swing de l’affaire provient surtout du chant clair de Carmen Grandi qui, par moment, rappelle le style des chanteuses des clubs de Jazz des années 1930, mais aussi de l’usage surprenant (pour un groupe Metal) d’un cor d’harmonie par le guitariste Martin Matiašovič (NDR : un instrument qu’il utilise d’ailleurs aussi parfois lorsqu’il joue avec le groupe Death Metal Progressif allemand Shaped In Dreams). La touche (légère, il faut bien l’admettre) de Death Metal est amenée par quelques interactions vocales furieuses entre la diva et le hurleur Alex Kerski (NDR : dont le style vocal sonne plus ‘Metalcore’ que véritablement ‘Death Metal’). L’autodescription du style musical du groupe fait aussi d’une dimension progressive. Et celle-ci se fait évidente dès le premier titre, dont les constructions bigarrées et multi-dimensionnelles sont enrichies d’impressionnants solos et, notamment d’une démonstration fulgurante de basse fretless.
La dimension ‘cartoonesque’ du projet provient de l’artwork et du contenu des lyrics. Bien sûr, la comparaison faite avec le personnage de Jessica Rabbit au début de cette chronique n’est qu’un fantasme personnel de votre serviteur. Le héros animé qui se ballade dans les chansons d’Amuse To Death s’appelle Al et il est beaucoup moins sexy que la pin-up ‘lapinophile’ du film de Robert Zemeckis puisqu’il apprécie un peu trop les substances illicites dont il abuse au point de perdre la boule et d’entendre des voix qui ne lui rendent pas la vie très agréable.
Vous l’aurez compris, Amuse To Death est un projet unique et intéressant, qui mériterait sans doute plus que le court support digital dans lequel il est confiné pour l’instant. Une affaire à suivre de près, assurément.
- “III Fated” (3’25)
- “Blacktoothgrin” (3’16)
- “Lowlifer” (3’58)
- “The Alibi” (6’08)
Le groupe
- Carmen Grandi – Chant clair
- Tom “Fountainhead” Geldschläger – Guitares (lead, fretless)
- Martin Matiašovič – Guitares (rythmique, lead), Cor
- Rouven Haliti – Basse fretless
- Defkalion Dimos – Batterie
Les invités
- Alex Kerski – Chant extrême
- Mikołaj Suchanek – Keytar
Pays: DE
Autoproduction / promo Bite it Promotion
Sortie: 2024/11/08