ALFAHANNE – Atomvinter
Lorsque Pehr Skjoldhammer (chant, guitare), Fredrik Sööberg (guitare), Niklas Åström (batterie) et Jimmy Wiberg (basse) forment Alfahanne en 2010 dans leur bonne ville d’Eskilstuna, ils ont l’idée de donner à leur groupe un caractère novateur, essayant de remettre du danger dans le rock ‘n’ roll. Il faut dire que les musiciens de ce groupe ont déjà de l’expérience acquise dans d’autres formations (les groupes black metal Vinterland et Maze Of Torment, notamment) et qu’ils ont les idées claires sur l’orientation musicale à donner à Alfahanne. Cette ligne est construite sur un amalgame entre black metal, classic rock, punk et gothique, un croisement de chemins qui ne peut qu’apporter une originalité accrue.
Le premier album ʺAlfapokalypsʺ de 2014 obtient des réactions très favorables du public suédois et de la critique, occasionnant un décollage du groupe dans des festivals locaux comme l’Inferno, le Blastfest, le Mörkaste Småland et l’Incineration Festival. Alfahanne continue sur sa lancée l’année suivante avec ʺBlod Eld Alfaʺ, un deuxième album qui insiste davantage sur l’association entre black metal et punk, pour un côté obscur de la force également souligné par des sonorités new wave et dark wave des années 80. Cet album voit défiler un certain nombre de chanteurs invités, comme Erlend Hjelvik de Kvelertak, Niklas Kvarforth de Shining, Spellgoth (Horna, Baptism) et Nattfursth (Sorhin). En 2017, le troisième album ʺDet nya svartaʺ diminue un peu plus la dose de black metal au profit d’un rock plus gothique et plus entêtant.
ʺAtomvinterʺ est le quatrième album d’un groupe qui franchit petit à petit les frontières pour défendre ses couleurs. On découvre la marque de fabrique d’Alfahanne, un métal sombre et rebelle, basé sur un chant à la scansion caractéristique, assez répétitive et privilégiant plutôt la langue suédoise. Ici, on pense à une rencontre entre Voivod et Killing Joke. Il n’est pas question de parler des petites fleurs qui poussent au printemps au bord du lac Mälar. On est dans la colère, la tension, le doute, la révolte. Les titres des morceaux évoquent l’antagonisme (ʺLovers against the worldʺ, ʺAlla mot allaʺ, tous contre tous, ʺSluten cirkelʺ, cercle fermé) ou le mal de vivre (ʺSakna mig som om jag vore dödʺ, regrette-moi comme si j’étais mort, ʺThe heavy burdenʺ, ʺEn tight knutʺ, un nœud serré). Les guitares forment des structures oppressantes emportées par des nappes de claviers et de chœurs, laissant à Pehr Skjoldhammer le soin de chanter de façon agressive, chacune de ses lignes claquant comme des slogans.
Nous ne sommes plus vraiment ici dans du black metal pur jus mais plutôt au milieu d’un rock gothique pénétrant et pessimiste. Ceux qui cherchaient à concevoir le mélange entre Joy Division et Emperor trouveront ici des pistes de réflexion intéressantes.
Le groupe :
Pehr Skjoldhammer (chant et guitare)
Fredrik Sööberg (guitare)
Niklas Åström (batterie)
Jimmy Wiberg (basse)
Stefan Eriksson (claviers)
L’album :
ʺAtomvinterʺ
ʺLovers Against The Worldʺ
ʺAlla Mot Allaʺ
ʺA Place To Call Home (Ärla Boggie)ʺ
ʺSluten Cirkelʺ
ʺSakna Mig Som Om Jag Vore Dödʺ
ʺThe Heavy Burdenʺ
ʺHimlen Kan Väntaʺ
ʺEn Tight Knutʺ
https://www.facebook.com/alfahanneofficial/
Pays: SE
Indie Recordings
Sortie: 2019/10/04