7 DAYS IN ALASKA – Dancing with ghosts
Non, la Norvège n’est pas uniquement un pays peuplé de groupes de black metal qui brûlent les églises ou de groupes de jazz-rock compliqué pour halls d’hôtels de luxe, il y a aussi de gentils groupes pop distillant une musique pour midinettes décérébrées avec des chansons basées sur un vocabulaire de 50 mots. Au moins, c’est rassurant.
Nous allons donc adresser ce message à tous ceux que le présent préoccupe, avec ses cortèges de gilets jaunes, de complotistes, de populistes, de banquiers cyniques ou de politiciens fraudeurs. Oubliez tout cela, jeunes gens, rangez votre cerveau dans un placard fermé à double tour et laissez-vous envahir par les frivolités musicales de 7 Days In Alaska, nouveau groupe norvégien qui est tombé dans une bassine de Thirty Seconds To Mars, The Killers, Muse, Coldplay ou Imagine Dragons pour ressortir complètement imbibé de douillettes mélodies, totalement innocentes et dégoulinantes de sucreries musicales engluées dans un sentimentalisme qu’on n’avait plus revu depuis les derniers romans d’amour de Barbara Cartland.
Oui, faisons osciller nos crânes vides et secouons nos cœurs gros en écoutant ce ʺDancing with ghostsʺ, première livraison de Martin Bjerke (chant), Christer Gundersen (guitare) et Simen Sandnes (batterie) qui nous ont composé des berceuses aux textes pleurnichards et aux rythmiques suavement pimpantes. Retrouvons les grosses ficelles réconfortantes du mainstream, libérées de toute originalité douteuse et bien encastrées dans des moules sortis des usines Coldplay (ʺStandʺ) ou Muse (ʺHey girlʺ), avec les refrains hymniques que nous recyclent les Imagine Dragons et autres The Script depuis des années. C’est vrai, quoi, de l’imagination et de l’innovation musicale, ce serait prêter le flanc à de dangereux préjugés qui voudraient que la jeunesse ait le goût de l’aventure et de la remise en cause des certitudes bien établies.
Produisons donc en série des chansons toutes faites selon un format normalisé, afin de sauver nos chères têtes blondes de tout questionnement sur la nécessité d’une hypothétique révolution dans les mœurs musicales. Après tout, face aux tourments de notre époque, il vaut mieux isoler nos faibles esprits en les nourrissant de culture prédigérée et pré-formatée. Ce sera déjà autant d’efforts créatifs à éviter.
Bon, eh bien moi, je vais aller me réécouter l’intégrale de Nashville Pussy, ça me détendra…
Pays: NO
MTG Music
Sortie: 2018/12/14