Räum + Maussade + Taller Than The Trees à La Zone : la destruction auditive assurée !
Il est clair qu’après une telle soirée, les tympans et pavillons auditifs sans compter nos trois petits osselets sont bel et bien détruits pour un bout de temps mais rassurons tous ceux qui sont partis hier soir de La Zone avec cette maudite saturation dans les oreilles, vous pourrez bientôt reprendre une bonne dose de hardcore/black-métal/post-black et tout le reste dès que cela ne zunera plus dans votre tête ! Sur ce voilà pour votre serviteur mission accomplie puisque depuis longtemps, j’avais promis à Oliver Jacqmin de venir voir et écouter l’un de ses projets car jusqu’à présent, je n’avais pu apprécier que son travail d’ingénieur du son pour d’autres groupes et d’autres artistes. C’est donc chose faite en ce mercredi 1er mars avec cette belle soirée à La Zone sous le signe du métal extrême avec d’une part la Release Party du projet liégeois Räum (sortie du premier album justement pour l’un des nombreux projets d’Olivier) et d’autre part, les prestations des Belges de Taller Than The Trees et des Français de Maussade, le tout dans une ambiance décontractée portée par une douce musique…je plaisante puisque la puissance et le côté obscure de la force ont été présents de bout en bout !
Mais venons-en donc au premier set avec celui des Belges originaire de Westerlo Taller Than The Trees qui ont bel et bien lancé les hostilités grâce à un post-métal plutôt efficace où, l’on remarque d’une part une belle saturation côté des guitares comme un travail pointu à la batterie avec d’ailleurs la perception d’un excellent mixage-son au niveau des fûts et des cymbales et d’autre part, un travail vocal modulable où le chanteur/guitariste joue majoritairement la carte d’un chant agressif et rageur touchant souvent le chant guttural avec cependant quelques passages plus posés avec à la clé un post-métal qui reste assez accessible. Bien sûr on est loin de la ballade ou de la valse car ici, la saturation propre au post-rock/post-métal est de rigueur histoire de couvrir tout l’espace sonore avec il faut le préciser beaucoup d’effets de réverbération au niveau des amplis et des guitares apportant un côté psychédélique mais, l’on conserve malgré tout quelques moments pour respirer et reprendre son souffle comme si, on voulait en garder sous la pédale pour la suite de la soirée…qui ne fait que commencer et où l’on sent les toutes premières agressions auditives !
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Et l’on en est qu’au début et oui car voilà venir nos amis français de Maussade formation de blackened-hardcore originaire de Colmar qui d’entrée de jeu spécifie sur sa page Facebook que, sa musique est noir, violente et froide (dark/violent/cold) autant dire que, l’avertissement est clair et que ça va dépoter ferme sur scène avec effectivement un métal réactionnaire défiant évidemment les codes et les lois en vigueur comme l’a initié le mouvement punk-rock avec ici en sus, ces colorations métal et post qui se retrouvent dans le jeu des guitares construit à partir de riffs sanglants mais surtout de la saturation poussée à l’extrême. Ici aussi le travail à la batterie est remarquable avec des accélérations (on frôle le speed-métal) et avec encore une fois un mixage-son au top qui, permet de percevoir clairement chaque coup de buttoir. Attention n’oublions pas un jeu de basse appuyée quant au travail vocal, il prend ici une place essentielle dans la construction de ce hardcore noir et effectivement violent puisque, le chanteur placé à l’avant-scène s’époumone au possible nous sortant un chant guttural et anarchique qui me laisse sans voix (jeu de mot…rire) ! Voilà bien un organe vocal puissant qui détonne et perce clairement l’espace sonore fidèle allié du métal joué et ce, dans une démarche clairement réactionnaire où un chant d’outre-tombe s’accompagne régulièrement de gestes brusques du chanteur, ce qui renforce la détermination de celui-ci à nous pousser à commencer à muscher et dandiner de la tête. Les compositions s’enchaînent sans temps mort avec à chaque fois un passage instrumental plus atmosphérique fait de réverbérations soniques au niveau des guitares avec au final, un second set tel un uppercut voire un crochet puissant qui, fait mouche sur le public présent. A ce stade mes tympans commencent à percer et je sens un premier léger filet de sang qui coule de mes oreilles quant aux neurones, ils semblent déjà être atteints et malheureusement ce n’est pas fini, car arrive la pièce maîtresse et là je pense que ça va être du lourd !
https://www.facebook.com/maussadeband
Car le voilà enfin ce fameux projet Räum de nos amis liégeois et d’ailleurs, la préparation d’une batterie à double grosse-caisses ne présage rien de bon que du contraire, elle signale à tout un chacun que l’on va passer à la vitesse supérieure…le tronc cérébral va lâcher je pense ! Il faut dire que c’est la Release Party du premier album intitulé “Cursed by the crown” pour le groupe d’Olivier et donc en toute logique, les trois musiciens et le chanteur ont mis les petits plats dans les grands, comme cette conception d’atmosphère sombre et oppressante sur scène, due à un éclairage minimaliste où la couleur bleu domine et place les protagonistes dans une pénombre…voulue je suppose qui s’accorde à merveille avec cet arrière-plan sonore atmosphérique qui perdure tout au long du set. Ici point de basse mais deux guitares saturées au maximum qui, couvrent tout l’espace sonore ici accompagnées par un jeu puissant à la batterie le tout portant efficacement un travail vocal à la fois guttural et atmosphérique.
Rapidement Olivier abandonne le pied de micro pour pouvoir chanter (en fait hurler à s’en décrocher la langue et les amygdales) librement et venir au-devant de la scène un pied sur l’enceinte centrale de retour ou alors, escalader l’une des grosse-caisses du batteur histoire de ne pas rester en place et revenir le plus souvent possible vers le public à qui, il a demandé à de nombreuses reprises de s’avancer au plus prêt de la scène. Ici aussi les compositions s’enchaînent avec encore une fois des interludes instrumentaux où, les deux guitares construisent grâce à la saturation et à de nombreux effets de réverbération des atmosphères lourdes et sanglantes qui, font une nouvelle fois mal aux pavillons auditifs qui maintenant saignent abondamment à en tâcher les vêtements tellement ça…le sang sans compter sur notre cerveau qui depuis longtemps s’est déconnecté par mesure de sécurité ! Bon là j’exagère car bien sûr je reste attentif à analyser la prestation de nos amis liégeois qui force le respect et fait honneur au post-black et donc, à tous les genres et sous-genres qui ont construits ce courant (punk-hardcore, crust, blackgaze, shoegaze, post-hardcore…) avec au final, un set puissant et destructeur qui laissera je pense des traces indélébiles. Atomique !
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Bravo aux trois groupes et chapeau à l’équipe de La Zone pour cette chouette soirée dont je suis sortis un peu plus sourd qu’au départ et où, le froid du dehors n’a pas pu me refroidir car la chaleur intense dégagée par le chaudron de souffre d’où je venais, n’aurait pas su congeler quoique ce soit !