QUEENSRŸCHE termine sa tournée européenne au Trix
Et encore un concert du dimanche soir. Ce 8 décembre, c’est au Trix que l’action se passe.
La première formation à entrer en scène répond au nom de Dark Sky Choir, quatuor de chevelus qui, depuis 2016, n’hésite pas à sortir de son New Jersey natal pour aller propager la bonne parole hard rock/metal auprès de tous les convertis de la planète. Accompagner Queensrÿche en tournée était donc une évidence pour la jeune formation composée de Brian Allen (que nous avions déjà vu officier dans notre plat pays aux commandes de Vicious Rumors), du guitariste Ira Black (que l’on avait pu voir dans Metal Church, Vicious Rumours, Heathen, Lizzy Borden, I Am Morbid ou encore Dokken), du bassiste Percy Trayanov (Madame Mayhem, Acey Slade & The Dark) et du batteur Jordan Cannata (Adrenaline Mob, Stereo Satellite, Sugarmre, Voices Of Extreme et Doro). Avec une telle accumulation de talents, on n’est pas loin du supergroupe…
Musicalement, l’ensemble est bourré de testostérone, un métal burné, de facture assez classique, dominé par les riffs de guitare hyper aiguisés d’Ira Black, sous-tendus par une parfaite entente entre la basse de Percy et les rafales de batterie de Jordan. Le chanteur Brian Allen n’a rien perdu de sa superbe et régale le public anversois avec six morceaux extraits de l’album «End Of Days» (sorti en octobre 2018) : «I Am the Fire», «Lost in Oblivion», «I See Red», «I Come Alive», «Static Death» et «Misery». Une prestation très énergique et plutôt emballante, malgré un pubilc encore trop clairsemé.
Après ce premier tour de chauffe, c’est au tour de Last In Line d’investir la scène du Trix. Ce quatuor est, lui aussi, un véritable concentré de talent, puisqu’il est composé du guitariste Vivian Campbell (Def Leppard, ex-Sweet Savage, ex-Thin Lizzy, ex-Dio, ex-Whitesnake), du batteur Vinny Appice (ex-Heaven & Hell, ex-Black Sabbath, ex-Dio, ex-Lynch Mob), du bassiste Phil Soussan (que vous avez pu voir aux côtés d’Ozzy Osbourne, de Billy Idol, de Steve Lukather et même de Johnny Hallyday) et du chanteur Andrew Freeman (qui a officié notamment avec Snow, Devil’s Hand, Deceit & Treachery, Lynch Mob). Fameuse carte de visite ! Et pourtant, il ne s’agissait au départ (en 2011) que d’un tribute band de Dio… La magie du maître a certainement opéré et voilà que le groupe s’est senti pousser des ailes.
Last In Line compte aujourd’hui deux albums au compteur : «Heavy Crown» (2016) et le dernier-né «II» sorti en 2019. C’est d’ailleurs pour promouvoir ce nouvel album que le groupe est actuellement en tournée. La setlist se partage entre les reprises de Dio et les compositions propres du groupe : «Landslide», «Stand Up and Shout», «Straight Through the Heart», «Year of the Gun», le géantissime «Holy Diver», «Black Out the Sun», «The Last in Line», «Starmaker», «Electrified», «Egypt (The Chains Are On)», «Rainbow in the Dark» et «Don’t Talk to Strangers».
La salle est déjà plus remplie et les fans de Dio, qui sont nombreux à être présents dans la salle, prennent un pied énorme à l’écoute de ces morceaux de bon vieux métal old school. L’ambiance atteint son paroxysme avec le cultissime «Rainbow in the Dark». Il faut dire que la musique de Dio est intemporelle. Et reprise de manière aussi magistrale, c’est parfaitement délectable !
Voilà enfin venu le moment où les héros de la soirée entrent en scène pour la dernière fois sur cette tournée. Pour la dernière date de sa tournée européenne entamée à la mi-novembre, Queensrÿche, le légendaire quintet américain composé de Todd LaTorre au chant, Michael Wilton et Parker Lundgren aux guitares, Eddie Jackson à la basse et l’excellent Casey Grillo (l’ancien batteur de Kamelot qui remplace Scott Rockenfield à la batterie sur cette tournée) fait escale sur la scène du Trix. Après les deux premiers groupes qui ont su chauffer la salle à blanc, les attentes sont élevées. C’est dans un décor relativement dépouillé (avec seulement un backdrop à l’arrière-plan) que Queensrÿche va faire (re)vivre à ses fans belges quelques moments d’anthologie.
Au menu de la soirée, des extraits de l’album «The Verdict» sorti en 2019 et un florilège des plus grandes compositions du groupe: à peine les dernières notes de l’intro ont-elles retenti que déjà, le groupe dégaine «Blood of the Levant» suivi de «I Am I» (2009) et «NM 156» (1984). Retour à l’actualité du groupe avec «Man the Machine» avant d’embrayer avec «Walk in the Shadows» (1986) et le monumental «Operation: Mindcrime» (1988). C’est la folie dans le public qui entonne cet hymne qui a su si bien résister à tous les outrages du temps. Le public répond avec conviction aux appels de Todd LaTorre et se manifeste en chantant, en dansant et en se bousillant les cervicales avec frénésie.
Le show continue avec «Silent Lucidity» (1990), suivi de «Queen of the Reich» (1983), avant de faire une nouveau détour par l’album «Operation: Mindcrime» de 1988 avec «The Mission». On remonte encore deux ans plus loin dans le passé avec «Screaming in Digital». Avec un tel catalogue musical à son actif, difficile de faire un choix. La soirée continue avec «Jet City Woman» (1990), autre pépite de l’âge d’or du groupe. Ensuite, final en apothéose avec «Take Hold of the Flame» (1983). Le groupe quitte la scène sous les applaudissements nourris de la foule ivre de musique. Bien vite, il revient pour les rappels avec «The Needle Lies» (1988), «Empire» (1990) et «Eyes of a Stranger» (1988).
Que d’émotions en réécoutant tous ces chefs-d’oeuvre, anciens et nouveaux. L’on retiendra de cette soirée beaucoup de virtuosité guitaristique (ainsi qu’à la basse), le jeu percutant de Casey derrière les fûts et la voix parfaite de Todd. Un spectacle parfaitement bien huilé, à l’américaine. Contrat rempli donc pour le groupe auréolé de sa propre légende. Et le public semble avoir apprécié car il n’y avait que des mines réjouies qui regagnaient la sortie au terme de cette très belle soirée de hard rock et de métal. Long live rock’n’roll !
Galerie: Dark Sky Choir | Last In Line | Queensrÿche
Accréditation : Wilko Reijnders (Century Media Records Ltd.)
Article: Anne-Françoise Hustin et Hugues Timmermans
Photos © 2019 Hugues Timmermans