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Primal Fear sort le grand jeu au Casino

Alors que le dimanche sans voiture (mais pas sans pluie) tire lentement à sa fin, nous mettons le cap sur la charmante petite ville de Sint-Niklaas pour passer une soirée au Casino. Non, pas le temple du jeu de hasard. La salle de concert qui propose des affiches de plus en plus alléchantes.
Nous arrivons peu après l’ouverture des portes et la salle est encore fort clairsemée, à croire que les métalleux ont, pour une fois, préféré le confort de leur canapé à l’ambiance d’un bon concert. Heureusement, ce n’est qu’une impression et la salle finira par être remplie à plus de 75%.

À peine le temps de saluer les copains et de préparer l’hydratation de la soirée que les Suédois d’Eleine montent sur scène, armés d’un symphonic metal aussi bien huilé qu’un moteur Volvo. Fondé par la charismatique Madeleine Liljestam (chant clair, glamour et sourires éclatants) et le multi-tâches Rikard Ekberg (guitares, growls, et attitude de baroudeur nordique), le groupe est accompagné du redoutable Victor Jonasson à la guitare principale.

Côté batterie, le groupe s’est récemment séparé de son batteur Jesper Sunnhagen (ainsi que du bassiste Filip Stålberg). C’est donc un mercenaire dont nous n’avons pas bien capté le nom qui assure le show au Casino avec un jeu de batterie hyper précis.

Depuis 2015, Eleine compte à son actif quatre albums studio: « Eleine » (2015), « Until the End » (2018), « Dancing in Hell » (2020) et « We Shall Remain » (2023), ainsi que plusieurs EP dont « All Shall Burn » (2019) et « Acoustic in Hell » (2022). Sur scène, le groupe interprète une série de titres survitaminés qui ne manquent pas de charisme.

Le public belge a ainsi eu droit à « Towards the Fields« , « Enemies« , « Never Forget« , « Ava of Death« , « As I Breathe« , « We Are Legion« , « War das alles« , « Where Your Rotting Corpse Lie (W.Y.R.C.L.)« , « We Stand United« , « Vemod« , « All Shall Burn » et « We Shall Remain« .

Eleine chauffe la salle à blanc, prouvant qu’on peut survivre à la viking-mania et rester classe à toute épreuve. Madeleine virevolte, Rikard grogne, Victor riffe — et on applaudit les valeureux remplaçants de la section rythmique, courageux, mais anonymes (le mystère reste entier pour cette chronique, mais visiblement, ils maîtrisent leur art et savent faire du bruit, donc tout va bien). Une performance très correcte grâce à l’énergie folle déployée par les trois principaux protagonistes qui alternent les attitudes metal, les headbanging et le chant, tout en sollicitant en permanence le public qui ne demande pas mieux. Bref, une très belle entrée en matière.

Ensuite, place aux vétérans du metal teuton! Primal Fear, toujours mené par l’inoxydable Ralf Scheepers (chant, muscles et puissance sonore calibrée pour faire trembler les vitres), accompagné du rescapé et infatigable Mat Sinner à la basse (en mode sage et souriant après son long combat contre la maladie). On retrouve aussi le génialissime compositeur prolixe et magicien suédois du manche Magnus Karlsson (guitares, compositions et solos qui déboîtent), la virtuose et sublime Thalìa Bellazecca (guitare, ex-Frozen Crown, nouvelle venue qui fracasse), et André Hilgers derrière les fûts (batteur expressif et pile électrique).

Le groupe assure la promotion de “Domination”, leur quinzième album, sorti chez Reigning Phoenix Music : un concentré de heavy metal puissant et envoûtant, de riffs en acier trempé et d’hymnes taillés pour faire trembler les murs du Casino.

Setlist: Intro (avec un morceau de ‘We Walk Without Fear’), « Destroyer« , « I Am the Primal Fear« , « Final Embrace« , « Nuclear Fire« , « Seven Seals« , « The Hunter« , « Tears of Fire« , « King of Madness« , « The End Is Near« , « Hallucinations« , « Fighting the Darkness: A. Fighting the Darkness – B. The Darkness – C. Reprise« , « Chainbreaker« , « Metal Is Forever« , « Hands of Time » (abridged) et « Running in the Dust »

Primal Fear débarque comme un char d’assaut, balançant les tubes de « Domination » et des classiques qui font headbanger jusqu’à s’en bousiller les cervicales. Mat Sinner, zen et heureux d’être là, est parfaitement en phase avec Ralf, lequel prouve à chaque note qu’il pourrait rivaliser avec Rob Halford… si ce dernier était équipé d’un métronome germanique.

Mention spéciale pour la sublime Thalìa, qui s’éclate visiblement sur scène et qui jongle entre solos de ouf et chant, tandis qu’André Hilgers martyrise ses cymbales avec la délicatesse d’un forgeron en pleine inspiration.

Tant Eleine que Primal Fear ont offert au public de Sint-Niklaas une soirée mémorable, remplie de métal qui fait du bien au moral et aux oreilles. Les deux groupes montrent que, malgré les changements de line-up, l’énergie et la passion sont toujours au rendez-vous. Les spectateurs présents ce soir au Casino ont tous kiffé grave. Bref, soirée réussie, têtes secouées, et auditeurs conquis…

Eleine:                 Website | Facebook | Instagram | YouTube 
Primal Fear:      Website | Facebook | Instagram | YouTube 

Accréditations: ALL NOIR

Texte: Anne-Françoise Hustin et Hugues Timmermans
Photos © 2025 Hugues Timmermans

 

 

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