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NOUVELLE VAGUE fête son 15e anniversaire (suite)

Après avoir fait une première halte au Botanique en mai dernier dans la cadre de la tournée de son 15e anniversaire, le groupe français Nouvelle Vague a continué à sillonner la planète. De retour d’une série de concerts en Australie en ce début d’année, la sympathique équipe a fait escale en Belgique pour trois dates supplémentaires. Music In Belgium était de la partie.

Jeudi 30 janvier. La sympathique salle «Het Depot» située près de la gare de Louvain est notre destination de la soirée. La salle est à moitié remplie pour accueillir le duo franco-belge ARDEN qui est chargé de chauffer la salle en ouverture de programme. Composé de Diana et Quentin, ce duo s’est fait connaître en 2014 en postant sur YouTube des tubes célèbres entièrement revisités. Après un break, ils reprennent le collier en 2017 et font un passage remarqué aux Francopholies de Spa en 2018. On commence à les entendre un peu partout, notamment au Nandrin Festival et en radio. Pas étonnant de les retrouver sur cette scène où ils nous proposent une musique francophone plurielle, au confluent de deux univers. Le résultat est un mix de pop électro hybride et percussive. Une musique légère et profonde à la fois, connexion entre l’homme et la femme, oscillant entre douceur et virilité, embrassant à la fois l’urbain et la variété.

Au menu :  «Que Je Te Tu, le morceau que l’on entend beaucoup actuellement «Mango Beach», «Bandit Manchot», «Blue Lagoon», «Red Lodge» et «Voy Barcelona».

Malgré un look négligé en apparence, tout est méticuleusement maîtrisé jusque dans le moindre détail. Le public a l’air séduit par cette prestation ma foi très convaincante!

Après cette jolie découverte, il est temps de retrouver Nouvelle Vague, le projet de Marc Collin et Olivier Libaux, accompagnés de Mathieu Coupat, Mélanie Pain et Élodie Frégé. Ce sont donc les mêmes protagonistes que lors du concert au Bota. La salle est quasiment comble quand retentissent les premières notes de «Fade To Grey». Nous sommes toujours sur la tournée acoustique du 15e anniversaire du groupe, ce qui permet de retrouver les différents titres dans une version épurée qui met d’autant mieux en évidence la voix des deux interprètes, Mélanie et Élodie.

Surprise quand les deux chanteuses n’arrivent pas sur scène, mais font leur entrée par la salle en traversant le public. Outre les capacités vocales des chanteuses, ce qui fait la force de ce groupe, c’est la capacité de ses interprètes de se réapproprier tout ce répertoire. L’une comme l’autre incarne vraiment les titres qu’elles sont en train de chanter.

Parmi les moments forts de la soirée, je retiendrai un «I Wanna Be Sedated» toujours aussi incroyable que la première fois. Élodie Frégé est franchement impressionnante, tout comme dans «Human Fly». L’on retiendra aussi ce fou rire sur scène entre les deux chanteuses très complices. Et aussi ce moment fou où, une fan ayant grimpé sur scène sans demander son reste, Élodie n’a pas hésité à inviter le public à venir danser sur scène pendant le morceau qu’elle interprétait.

Vendredi 31 janvier. Le Trix Club est sold out pour notre seconde soirée nouvelle-vaguienne. La première partie est confiée à une artiste qui a choisi comme nom de scène La Féline. Ce nom inhabituel est inspiré par le film du même nom réalisé par le cinéaste français Jacques Tourneur et sorti sur les écrans en 1942. Ce projet a vu le jour grâce aux idées de Xavier Thiry (arrangeur/réalisateur du groupe) et est incarné sur scène par la philosophe Agnès Gayraud, personnalité à part dans le monde de la pop «à la française». Agnès Gayraud suit un chemin bien à elle, entre deux mondes, celui de la musique, celui des textes. Sa musique pop indépendant emprunte à la chanson, au folk, à la musique synthétique et au psychédélisme, dans un genre de pop progressive où les mélodies et les ambiances s’allient en un style singulier.

Elle nous fait découvrir son univers en commençant par le single «Palmiers sauvages», suivi de «Où est passée ton âme?», «Effet de Nuit» et «Visions de Dieu» qui sont tous les quatre extraits de son album «Vie Future» sorti en octobre 2019. Elle continue avec le très prenant «Elaï» avant de conclure en beauté avec le superbe «Tant que tu respires» et «Adieu l’enfance».

Des ambiances souvent intimistes, des textes peaufinés, une présence particulière, bref un univers à découvrir.

 

Arrive ensuite le moment tant attendu, notre deuxième concert de Nouvelle Vague en deux jours.

Quand les lumières s’éteignent sur la salle comble, les premières notes familières de l’intro du tubissime «Fade To Grey» (du groupe Visage) retentissent et plantent le décor sonore. Un spot dirigé vers le public éclaire Mélanie suivie d’Élodie qui traversent le public au gré d’une lente procession qui les mène vers la scène pour la suite et fin du morceau. Mélanie et Élodie embraient en duo avec une superbe version du «Bizarre Love Triangle» de New Order. «I Wanna Be Sedated» (Ramones), titre qui permet à Élodie Frégé de faire le show tout en dévoilant ses capacités vocales impressionnantes. C’est ensuite au tour de Mélanie de nous régaler avec une version très envoûtante du «Ever Fallen In Love» (The Buzzcocks).

L’alternance reprend avec un très humouristique «Too Drunk To Fuck» (Dead Kennedys), campé par une Élodie plus vraie que nature, suivi d’un «Sweet And Tender Hooligan» (The Smiths) presque langoureux de Mélanie. Je connaissais le film « La Mouche », mais sa version chantée «Human Fly» (The Cramps) donne à nouveau lieu à une pièce d’anthologie menée tambour battant pas une Élodie très à l’aise dans l’exercice. Encore et toujours un de mes morceaux préférés du concert.

Se succèdent ensuite «Dance With Me» (Lords of the New Church), «Blister In The Sun» (Violent Femmes), une version presque mystique du grand classique «Enola Gay» (OMD), «Road To Nowhere» (Talking Heads), «Friday Night Saturday Morning» (The Specials) et «Guns Of Brixton» (The Clash), avant de terminer en apothéose avec «Love Will Tear Us Apart» (Joy Division), un morceau phare que le public se fait un plaisir de reprendre en chœur avec les artistes.

Pour les rappels, le public anversois (mais pas uniquement car j’entends beaucoup parler français), Nouvelle Vague nous revient avec «The Killing Moon» (Echo and the Bunnymen), «La Pluie Et Le Beau Temps» (une des rares compositions originales de la formation française, sortie sur l’album «I Could Be Happy»), interprété en duo par Élodi et Olivier, et «In A Manner Of Speaking» (Tuxedomoon) auquel Mélanie ne se contente pas de simplement rendre justice, mais insuffle aussi une portée plus émotionnelle.

Encore une soirée formidable grâce à Nouvelle Vague, véritable producteur de bonheur musical certifié sans pesticides ni OGM. Et mille mercis au groupe de nous avoir permis de les suivre sur deux de leurs trois dates belges.

Accréditations: Nouvelle Vague

Toutes nos photos d’Arden, La Féline et Nouvelle Vague
Texte: Anne-Françoise Hustin et Hugues Timmermans
Photos © 2020 Hugues Timmermans

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