Dour Festival 2023 : plus que 50 jours…
Les Nuits du Bota désormais derrière nous, il est temps de se focaliser sur la prochaine édition du Dour Festival. Celle-ci se déroulera du 12 au 16 juillet et mettra de nouveau en exergue l’audacieux éclectisme qui fait la renommée de l’événement depuis plus de trois décennies.
Avec pas loin de 240 artistes répartis sur 8 scènes en 5 jours, il s’agit de l’organisation la plus ambitieuse de ce côté de la frontière linguistique. Une frontière plus qu’imaginaire puisque Dour, c’est l’amour et la multitude de nationalités vivant en harmonie près d’une semaine durant en est sans doute la meilleure preuve.
Quarante mille campeurs, c’est deux fois et demi la population de la bourgade frontalière. Des résidents temporaires qui ont désormais le choix entre plusieurs formules de logement à proximité immédiate du site. Il est en effet bien loin le temps où un seul immense camping leur était réservé, festif et sans limite. S’il existe toujours (sous le nom Camping Regular), d’autres possibilités cohabitent en fonction du budget et des attentes de chacun. Entre le Green Camping qui implique la signature d’une charte zéro déchet, Dour les Bains pour se la jouer Club Med et le Comfort Camping avec petit déj, apéro et piscine, il y en a pour tous les goûts (et toutes les bourses). Sans oublier les Tipis, Tribus et Huttes pour ceux qui ne désirent pas s’encombrer d’une tente.
Avant d’aller plus loin, attardons-nous quelques instants sur un sujet qui, depuis quelques années, sensibilise les festivaliers. Ceux-ci prêtent en effet de plus en plus attention à l’impact écologique d’un tel événement. Raison pour laquelle des actions sont entreprises depuis un moment déjà. Outre le Green Camping dont on parle plus haut, les bâches des éditions précédentes sont réutilisées et le mobilier qui orne le site est fabriqué selon le principe de l’éco-conception courtesy of l’asbl 3D (Dour Développement Durable). C’est également elle qui est à l’origine de la plantation d’arbres sur le site et qui gère ses propres ruches. Par ailleurs, trois nouveaux points de collecte seront installés du côté des campings pour y centraliser le matériel encore utilisable et les denrées excédentaires pour en faire profiter des associations comme la Croix-Rouge et les Restos du Cœur. Une manière de sensibiliser les festivaliers et les encourager à éviter le gaspillage et la surconsommation.
Parmi les nouveautés de cette 33ème édition, pointons un retour en force. Celui d’un endroit dédicacé aux guitares qui manquait cruellement depuis la disparition de la Caverne ayant elle-même succédé à la Cannibal Stage. On en avait d’ailleurs parlé aux programmateurs, leur suggérant de centraliser ces projets sous une seule et même tente, de 14h à 22h, un peu comme le dimanche sous le Labo l’an dernier. On a eu bien mieux que cela puisque c’est carrément une nouvelle scène qui verra le jour. Baptisée Le Garage, elle alternera courants indie (The Clockworks, The Psychotic Monks), metal (Wiegedood, Stake), punk (Tagada Jones, Birds In Row), cold wave (Ambassade, Lebanon Hanover), post-punk (Keg, Lambrini Girls) et hardcore (Do Or Die, Show Me The Body) pour le plus grand bonheur des headbangers ou des festivaliers qui souhaitent une alternative au hip-hop, rap et électro dont l’affiche regorge.
Et quelle affiche, nous diront les spécialistes. On s’attardera notamment sur le coup de maître des organisateurs qui ont attiré le légendaire Aphex Twin sur la plaine des éoliennes, en exclusivité nationale pour la clôture de la Last Arena le dimanche soir. Une scène qu’aura l’honneur d’ouvrir quatre jours plus tôt nos amis d’Ada Oda, dans un style radicalement différent. Au même endroit, la superstar Janelle Monáe, qui reprend du service avec un quatrième album entre deux rôles de premier plan effectuera ses grands débuts dourois. Lomepal, Damso et Orelsan jongleront avec les mots dans leur style singulier, Phoenix reviendra avec un light show ahurissant, dEUS fera son grand retour 28 ans après sa dernière visite et Paul Kalkbrenner transformera l’endroit en discothèque géante.
À ce propos, les amateurs de musique électronique connaissent le chemin vers la Boombox et surtout la Balzaal où, de 15h à 3h du matin, les beats sont rois au cœur d’une impressionnante configuration visuelle et sonore alors que l’expérimentation à tendance dancefloor reste l’affaire du Labo. Ceux qui recherchent un havre de paix se tourneront plutôt vers le Dub Corner tandis que les avides de découvertes ouverts aux talents émergents derrière les platines fréquenteront le Rockamadour, désormais des scènes à part entière.
Pas de Dour sans Petite Maison dans la Prairie, parfait condensé de l’esprit du festival. Indie dans le sens large du terme la journée, électro dans le même ordre d’idées une fois le soleil couché. On y applaudira ainsi notamment la fanfare 2.0 de Meute, la touche teutonique de The Notwist, la dark wave revisitée de The Soft Moon, le garage psyché de Slift et les délires hispaniques de La Femme. Par ailleurs, Romy, la chanteuse de The xx, y présentera son projet solo alors que Dan Snaith mettra à n’en point douter le feu sous son avatar Caribou. Pour l’anecdote, il se produira quelques heures plus tôt à la Balzaal sous son autre pseudo, Daphni.
Les artistes belges en vue ne seront bien évidemment pas oubliés lors de cette édition. On pense notamment à Eosine, qui ont décroché leur slot en même temps que le Concours Circuit en décembre dernier. Mais l’électro hypnotique de Tukan, la noise made in marcel, l’indie-pop survitaminée de High Hi, l’intringuant doom historico-généalogique de Wyatt E. et la fougue furieuse de Stakattak (pour n’en citer qu’une poignée) ne feront pas non plus de la simple figuration. Il y en aura comme chaque année pour tous les goûts…
Le Dour Festival se déroulera du mercredi 12 au dimanche 16 juillet. Infos, affiche complète et tickets par ici.