(Chasing) The Ultimate Dreamers
L’histoire de la musique regorge de groupes ayant jeté l’éponge pour diverses bonnes raisons avant même d’avoir enregistré un album. Rares sont ceux qui parviennent tout de même à franchir le pas ultérieurement alors que ceux qui le sortent après plus de trente ans doivent se compter sur les doigts d’une main…
Parmi ceux-ci figurent désormais The Ultimate Dreamers qui publient leur première plaque, « Live Happily While Waiting For Death » chez Wool-E Discs, le label Gantois qui avait notamment mis sur notre route les excellents Lagüna et Disorientations. Constituée d’une sélection de onze compositions originales enregistrées à la maison par le groupe dans la deuxième moitié des années 80 et remasterisées pour l’occasion, elle offre un cliché assez fidèle d’une scène post punk à tendance cold wave qui n’a peut-être jamais été aussi pertinente.
Flashback. Nous sommes à Lessines, un endroit où il ne se passe pas grand-chose d’un point de vue musical en 1986 (soit vingt-quatre ans avant la première édition du festival Roots & Roses, dans un tout autre style). Trois ados influencés par la scène dark de l’époque emmenés par Frédéric Cotton forment The Ultimate Dreamers en axant leur son sur des synthés glacés. Un peu plus tard, ils se retrouvent à cinq et musclent les débats en remplaçant d’une part la boîte à rythme par une vraie batterie et d’autre part en incorporant une guitare à l’équation.
En 1990, l’aventure se termine davantage parce que la vie le décide que par manque d’envie ou d’intérêt. Chacun vaque à ses projets, ses études ou ses passions. Frédéric peaufine notamment ses facultés d’organisateur d’événements, devenant au cours des années 2000 la tête pensante des célèbres Fantastiques.Nights et autres soirées Club New Wave.
Tout aurait pu en rester là si la crise sanitaire liée au coronavirus n’avait pas asséché les agendas et libéré du temps. Au départ présentées comme clins d’œil, les publications sur les réseaux sociaux, qu’il s’agisse de photos d’archives ou de vidéos, ont rapidement rencontré un certain écho auprès de la communauté, l’encourageant à creuser dans ses archives pour en déterrer un paquet de cassettes. Désormais numérisées, une partie de leur contenu se retrouve sur « Live Happily While Waiting For Death ».
Parmi celles-ci figurent des hits underground potentiels tels « I Love You ?! » et ses nappes électroniques, « Female Zone » et sa basse entêtante ou « Laughing Furniture » et « No Matter » qui auraient pu faire un malheur sur les pistes de danse à l’époque. Mais les nerveux « I Hate You ?! » et « Long Time Ago » les éloignent d’une niche datée. Bon, évidemment, tout est bien dark, voire flippant (« Japanese Death », le final « S’Envoler » en français dans le texte) mais l’inverse aurait été contre-nature et la relative imperfection des enregistrements leur donne un charme certain.
La nouvelle incarnation du groupe, à savoir trois membres originaux auxquels se joint une claviériste présenteront l’album en live à l’occasion de sa sortie officielle ce samedi 2 octobre au CaliClub de Drogenbos en compagnie de Partikul. Il reste encore quelques tickets à se procurer par ici.
D’autres dates sont d’ores et déjà annoncées d’ici la fin de l’année : le 9 octobre au Verlichte Geest de Roeselaere, le 27 novembre au Magasin 4 pour la Wool-E Fest ainsi que le 11 décembre au Rock Classic de Bruxelles. Et dire que sans l’apparition du Covid-19, rien de ceci ne serait peut-être arrivé…
Website / Facebook / Bandcamp / YouTube
Photo © 2021 Xavier Marquis