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Le Trix sous le charme de LACUNA COIL et ELUVEITIE

Le dimanche 10 novembre derniers, nous étions nombreux à avoir boudé le petit écran, préférant aux programmes du dimanche soir un bon concert de métal au Trix. Une file particulièrement impressionnante s’étire encore sur le trottoir à quelques minutes seulement du début des hostilités. Heureusement que nos accréditations de presse nous permettent de nous faufiler rapidement à l’intérieur car le premier groupe va déjà commencer.

Pour ouvrir cette belle soirée, un véritable OVNI de la scène nu métal. Originaire de Moldavie (à ne pas confondre avec la Syldavie dans les Aventures de Tintin), le groupe Infected Rain s’est fait remarquer sur le circuit depuis quelques années par sa musique extrêmement énergique et la personnalité particulièrement forte de sa vocaliste Lena Scissorhands. Le temps de parole accordé à la formation moldave est peut-être limité, ne lui laissant le temps de présenter que 6 titres de son répertoire (4 albums studio depuis 2011), mais son impact est inversement proportionnel à la durée trop courte de sa prestation. Chaque morceau est un véritable uppercut musical. C’est très costaud mais ô combien jouissif. Au menu, une setlist mettant l’accent sur les deux derniers opus en date du groupe : « Mold » (extrait de l’album « 86 » de 2017), « Passerby » (extrait de l’album « Endorphin » de 2019), « Orphan Soul » (2017), « Lure » (2019), « Black Gold » (2019), « The Earth Mantra » (2019).

Lena semble éprouver autant de plaisir à jouer de son physique que de sa voix, passant allègrement d’une voix extrême, qui étonne par rapport à son gabarit assez petit, à une voix claire presque angélique. Ses tatouages, ses dreadlocks qui volent dans tous les sens, sa présence scénique, sa voix exceptionnelle sont autant d’ingrédients qu’un sortilège puissant qui a tôt fait d’envoûter le public tout entier. La soirée aurait pu commencer plus mal !

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Le temps passe vite et à peine avons-nous eu l’occasion de nous désaltérer que déjà, il est temps de regagner le photo pit pour le premier poids lourd de la soirée: les métallurgistes transalpins de Lacuna Coil. Cela doit bien faire la 12e fois que nous avons l’occasion de voir se produire sur scène le duo formé par la chanteuse Cristina Scabbia et son comparse de toujours Andrea Ferro et jamais nous ne nous lassons de ce mélange métal gothique alternant voix masculine extrême et chant féminin clair. Sur scène, les vocalistes sont toujours accompagnés de leur fidèle compagnon de voyage, le bassiste Marco Coti Zelati , ainsi que des deux membres plus récents du groupe, à savoir Ryan Blake Folden à la batterie et Diego Cavallotti à la guitare.

Lacuna Coil fait un retour en force en 2019 avec la sortie de son excellent album « Black Anima » dont il assure ici la promotion à la faveur d’une tournée internationale avec la tête d’affiche de la soirée. Les fans ne seront cependant pas déçus puisque les Italiens ont su concocter pour le public belge une setlist reprenant plusieurs de ses succès incontournables : « Blood, Tears, Dust » (extrait de l’album « Delirium » de 2016), « Layers of Time » (extrait de « Black Anima » de 2019), « Our Truth » (extrait de l’album « Karmacode » de 2006), « My Demons » (2016), « Reckless » (2019), « Enjoy the Silence » (2006), « The House of Shame » (2016), « Sword of Anger » (2019), « Heaven’s a Lie » (extrait de l’album « Comalies » de 2002), « Veneficium » (2019) et l’incontournable « Nothing Stands in Our Way » avec sa célèbre maxime « We Fear Nothing » (extrait de l’album « Broken Crown Halo » de 2014).

Autant vous dire que la prestation de Lacuna Coil frisait la perfection et tutoyait le divin. Le groupe ne cesse de monter en puissance, au point que nous nous interrogeons encore, au moment d’écrire ces lignes, sur le bien-fondé de l’ordre de passage des groupes, tant il est clair pour nous que les Italiens étaient le véritable headliner de la soirée. Leur prestation passe à une vitesse grand V, tant elle est efficace et emporte tout sur son passage. Le public du Trix est extatique. La tristesse de la séparation n’est atténuée que par la certitude de retrouver les Transalpins en bonne place de l’affiche du Durbuy Rock en avril prochain. D’ici là, nous devrons nous contenter de réécouter leurs albums ou de (re)visionner en boucle « The 119 Show – Live In London« …

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La tête d’affiche du jour n’est autre que le groupe de folk métal helvétique Eluveitie, véritable troupe itinérante composée de Chrigel Glanzmann (chant, mandoline, tin whistle, gaita, guitare acoustique, bodhràn), Kay Brem (basse), Rafael Salzmann (guitare), Nicole Anspenger (violon et choeurs), Matteo Sisti  (tin whistles, cornemuse, mandoline), Alain Ackermann (batterie), Michalina Malisz (vielle à roue), Jonas Wolf (guitare rythmique) et Fabienne Erni (chant, harpe et mandoline).

Une équipe imposante sur scène, tant par le nombre de protagonistes que par leur savoir-faire musical. Depuis le début de sa carrière, le groupe Eluveitie n’a eu de cesse de faire revivre la culture helvète ancienne et les instruments d’époque. Les Helvètes ont sorti leur premier album studio « Spirit » en 2006 mais leur compteur atteint aujourd’hui le chiffre 8, le dernier en date étant « Ategnatos » sorti cet année. Mentionnons aussi le « Live at Masters of Rock 2019 » également sorti cette année.

Au programme de la soirée , une petite vingtaine de titres mettant à l’honneur l’héritage folk des métallurgistes suisses : « Ategnatos » (2019), « King » (extrait de l’album « Origins » de 2014), « De Ruef vo de Bärge » (version suisse alémanique du titre « The Call of the Mountains » de 2014), « Deathwalker » (2019), « Quoth the Raven » (extrait de l’album « Everything Remains as It Never Was » de 2010), « Black Water Dawn » (2019), « Worship » (2019), « Artio » (extrait de l’album « Evocation II: Pantheon » de 2017), « Epona » (2017), « A Rose for Epona » (extrait de l’album « Helvetios » de 2012), « Thousandfold » (2010), « Ambiramus » (2019), solo de batterie, « Havoc » (2012), « Kingdom Come Undone » (2010), « Breathe » (2019) et « Helvetios » (2012). Ajoutez à cela, deux titres en rappel : « Rebirth » (2017) et pour finir le cultissime « Inis Mona » (extrait de l’album « Slania » de 2008).

Bien que l’on ait affaire à un des plus grands spécialistes mondiaux du folk metal, force est de constater qu’une (petite) partie du public a déserté la salle, sans doute des fans de Lacuna Coil peu sensibles aux racines musicales des Helvètes. Globalement, ce concert pourtant tient beaucoup mieux la route que le précédent auquel nous avions assisté. C’était au Durbuy Rock 2018.
Le public anversois semble apprécier. Cela étant, quand on ne fait pas partie des afficionados du folk metal, il est difficile de savourer pleinement les titres du répertoire d’Eluveitie à haute dose: le set finit par lasser un peu à cause d’une irrépressible impression de répétition, malgré la multitude des acteurs sur scène. Il faudra attendre le magnifique « Breathe » pour recapter notre pleine et entière attention. Mais l’honneteté commande aussi de préciser que les fans du groupe ont vécu une soirée de fête totale à l’écoute du répertoire des Suisses. Bref, le répertoire d’Eluveitie vise sans doute un public plus « niche » que celui de Lacuna Coil.

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Toutes ces considérations ne nous ont en tout cas pas empêché de passer une excellente soirée et c’est la tête pleine de musique que nous reprenons la route de la capitale pour attaquer une nouvelle semaine de boulot dès le lendemain matin, en attendant de prochaines aventures concertiques.

Accréditation: Mike de Coene (Hard Life Promotion)

Galerie: Infected Rain | Lacuna Coil | Eluveitie
Article: Anne-Françoise Hustin et Hugues Timmermans
Photos © 2019 Hugues Timmermans

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