Ghalia Volt à la Ferme Madelonne : une démonstration dans un cadre unique !
Effectivement une véritable démonstration, pour cette artiste belge originaire des Marolles (célèbre quartier de Bruxelles), qui pour ce dernier concert chez nous cette année, aura tout donné c’est le cas de le dire, au sein d’un magnifique endroit, qu’elle apprécie à sa juste valeur. Avant de revenir à la prestation de Ghalia Volt, et de ses deux excellents musiciens qui l’accompagnent, arrêtons-nous quelques instants dans cet endroit idyllique, niché au cœur de nos Ardennes, dans le petit village de Sterpigny. Pas toujours facile de trouver le chemin, une ferme le long de la route, qui en fait, cache tous ses secrets à l’intérieur, pour nous faire découvrir un endroit bien entendu restauré, mais resté dans son jus comme un lieu intemporel ! Fondée en 1981 avec un premier concert en 1983, par Claude Lentz (Claudy) et toute son équipe de bénévoles, la Ferme Madelonne aura vu défiler de très grands noms du jazz et du blues, mais aussi des musiciens et des groupes belges. Un endroit unique où lors de son célèbre festival jazz/blues, les amateurs peuvent profiter du jardin et finalement, d’une nature préservée. Unique je dis bien, et j’étais ravi d’y retourner !
Venons-en à notre one woman-show made in Belgium (même si elle vit aux US depuis longtemps), que j’avais déjà vu précédemment à deux reprises et ce, sous deux géométries distinctes, en solo et en trio. Merci à mon ami Lionel de m’avoir proposé à chaque fois de l’accompagner, pour découvrir cette artiste talentueuse, généreuse, douée d’un niveau technique pointu, et respectueuse des traditions du blues traditionnel. De chouettes concerts, toujours accompagnés de mes fidèles amis (les vrais, ils se reconnaîtront), des moments qui marquent l’existence. Après cet instant nostalgique mais ô combien important, parlons de cette bouillonnante jeune femme, qui au fil des années, a peaufiné son art de nous transmettre sa passion dévorante du blues US, nous offrant pour chaque concert la véritable atmosphère et les sons spécifiques des racines du blues. Des origines au Delta Blues, ou au Chicago Blues…, l’artiste jongle avec les styles en vigueur, allant du fingerpicking au slide, utilisant aussi les biens les techniques sur les cordes que sur le manche de ses guitares. A travers ce travail, se dégage le plus souvent un son gras et chaud, bourré de groove, enivrant même, à la limite d’une guitare désaccordée (dans le bon sens du terme), déviant parfois vers un jeu plus psychédélique. Mais n’oublions pas le chant, qui lui aussi, transmet chaleur et couleurs du blues et des traditions de là-bas, à travers la voix d’une artiste, qui aime parler avec son public !
Il serait inconvenable de ma part, de ne pas vous parler de deux excellents musiciens qui l’accompagnent, tout deux vivant aux US, mais originaire pour l’un du Canada, et pour l’autre de Colombie. D’un côté un jeune batteur, qui avec un kit simple (grosse-caisse, caisse-clair, charleston et quelques cymbales), soutient à la perfection les compositions, par un jeu précis et bien rythmé. De l’autre, un claviériste ou plutôt un organiste, comme je l’avais déjà mentionné lors d’un article précédent, qui à travers des sons chauds d’orgue, nous renvoie ces développés caractéristiques des vieux orgues électromécaniques (polyphonique, roue phonique) à l’armature en bois (Mellotron, Hammond, moog), si chers aux décennies passées depuis les années 30 (Hammond), et surtout dans les sixties et seventies. Notons justement de très chouettes passages solistes à la batterie et à l’orgue, qui ont ravi à coût sur le public présent, le concert étant sold-out ! Amplement mérité d’ailleurs…
Que dire ce concert hors-normes si ce n’est, qu’il n’aurait pas dû s’arrêter, mais comme toutes bonnes choses, il y a une fin malheureusement. Cependant, ne nous plaignons pas, on en a eu plein les mirettes et plein les oreilles, grâce à une Ghalia Volt survoltée (oui je sais, un peu facile), qui pour ce dernier concert de l’année en Belgique, a offert au public toute son énergie et sa lumière, car Ghalia fait partie de ces artistes que l’on dit solaire ! Outre les nombreux soli à la guitare, l’artiste a reçu sur scène un jeune guitariste pour l’accompagner, avec à la clé un chouette passage technique où, les deux guitares se sont offerts un duel cette fois guitare contre guitare ! Un second guitariste, qui aura permis à Ghalia de pouvoir chanter partout dans la salle, y compris au balcon, y compris en équilibre sur la rambarde et même au faîte du toit. Chanter avec le public et le faire chanter les refrains, chanter avec les siens, puisque toute sa famille était présente, faisant de ce concert une véritable fête pour l’artiste ! Une Ghalia Volt déchaînée, qui reprend d’ailleurs plusieurs grands classiques du blues, du boogie et du rock’n’roll, l’ensemble du public reprenant les paroles. Enfin dernier moment hors du temps, lorsque le luthier Ghislain Dejardin lui propose d’essayer une guitare, qu’il vient de concevoir, l’artiste se prêtant au jeu (c’est le cas de le dire) pour accorder et effectivement jouer sur ce tout neuf instrument ! Un concert hors-normes, dans un lieu qu’affectionne tout particulièrement l’artiste, et elle le rend bien à claude Lentz et à toute son équipe !
Un concert quelque part unique, au sein d’un lieu unique, un moment suspendu, que l’on se doit d’imprimer dans sa mémoire, un tout grand merci à Ghalia Volt et à toute l’équipe de la Ferme Madelonne !