You Better You Beths
Découverts un lundi soir de 2018 au Chaff, les Néo-Zélandais de The Beths ont poursuivi leur petit bonhomme de chemin. Ils en sont désormais à leur quatrième album qu’ils sont venus défendre à l’Orangerie du Botanique. Avec le sourire malgré la mésaventure rencontrée à Tourcoing quarante-huit heures plus tôt lorsqu’ils ont été victimes du vol de leur matériel dans les alentours du Grand Mix.
Mais il en faut plus pour démoraliser un groupe qui a embarqué leurs compatriotes de Dateline pour cette tournée d’un mois à travers l’Europe. Et même artistiquement proches puisque la prolixe chanteuse Katie Everingham (qui fête son anniversaire ce soir) se trouvait derrière les futs de The Beths lors du concert susmentionné dans le célèbre bar des Marolles tandis que Jonathan Pearce, le guitariste de ces derniers, a supervisé l’enregistrement de leurs deux albums.
On comprend donc aisément la filiation entre les deux formations originaires d’Auckland. Même vision d’une pop rafraîchissante et ensoleillée tout en ne laissant pas de côté les guitares tranchantes. Les rares moments plus calmes s’avérant d’ailleurs nettement moins passionnants que les parties enlevées. À ce propos, les deux musclés derniers titres sur lesquels tant la chanteuse que son frère guitariste se déchaîneront ont achevé de convaincre un public réceptif et enthousiaste.
La dernière visite de The Beths en Belgique date de 2022 à l’AB Club. Maintes fois reporté en raison de la pandémie, ce concert était supposé accompagner le sortie de « Jump Rope Gazers », leur deuxième album, mais a finalement servi de préambule au suivant, « Expert In A Dying Field » qui allait voir le jour quelques mois plus tard. Aujourd’hui, c’est avec la suite sous le bras qu’ils investissent l’Orangerie. Si le récemment publié « Straight Line Was A Lie » ne révolutionne pas une histoire qui roule, il sert de prétexte à une rare tournée sous nos latitudes.
C’est d’ailleurs avec la sautillante plage titulaire de cette nouvelle plaque que le groupe lancera les festivités. Plein d’enthousiasme, les Néo-Zélandais (qui ont emprunté des instruments), semblent déjà avoir oublié leur péripétie du nord de la France. « After the rain comes the sunshine », philosophera d’ailleurs le batteur Tristan Deck. Un batteur bien en verve qui prendra part aux chœurs que jalonneront « No Joy » dans la foulée. Avant de participer activement un peu plus tard au débat existentiel portant sur l’origine des vêtements portés par les musiciens sur scène (Los Angeles 1-3 Nouvelle-Zélande).
Le groupe a d’ailleurs choisi de prendre le public à la gorge car tant le speedé « Silence Is Golden » que l’imparable « Future Me Hates Me » balancés sans la moindre respiration n’aideront pas à rafraîchir une Orangerie assomée par une chaleur suffocante. Bien en verve, la chanteuse Elizabeth Stokes mène la barque autour de ses comparses masculins d’une voix candide et assurée à la fois. Les délicats « Til My Heart Stops » et « Mother, Pray For Me » permettront d’ailleurs d’en apprécier les subtilités dans un environnement dépouillé.
Parmi les nouveaux titres, le très Pretenders « Mosquitoes » se démarquera dans une spirale en crescendo du plus bel effet. On retiendra également le final hypnotique de « Metal », les arrangements irrésistibles de « Roundabout » et l’habilité de la chanteuse à jouer simultanément de la guitare et du triangle sur l’enchanteur « Best Laid Plants ». Le tout agrémenté d’élégantes harmonies vocales qui constituent une des marques de fabrique du groupe (« Jump Rope Gazers » en étant sans doute le parfait exemple).
Entre les coups, les visites dans leur back catalogue réserveront des moments intenses caractérisés notamment par les riffs entêtants de « Your Side » et les percussions saccadées de l’excellent « Not Running ». Quant à l’insouciant « Little Death », on peut le considérer comme un morceau signature auquel un bref et nerveux « I’m Not Getting Excited » succédera en laissant le public pantois. On a d’ailleurs été surpris de ne pas voir le groupe terminer sur cette note, lui préférant la fraîcheur du mesuré « Expert In A Dying Field » pour boucler le set principal. Avant un rappel constitué du seul et unique « Take » intensément construit. Ou comment se montrer résilient devant un coup du sort…
SET-LIST
STRAIGHT LINE WAS A LIE
NO JOY
SILENCE IS GOLDEN
FUTURE ME HATES ME
METAL
TIL MY HEART STOPS
MOTHER, PRAY FOR ME
YOUR SIDE
NOT RUNNING
MOSQUITOES
ROUNDABOUT
JUMP ROPE GAZERS
BEST LAID PLANTS
LITTLE DEATH
I’M NOT GETTING EXCITED
EXPERT IN A DYING FIELD
TAKE
Organisation : Botanique