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Welcome to Temples island

Près de dix ans après leur première visite bruxelloise, les gaillards de Temples ont retrouvé une Rotonde sans surprise archi-blindée. Après tout, quoi de plus pertinent que de présenter un nouvel album baptisé « Exotico » dans un endroit comme le Botanique. D’autant que la rénovation des serres étant terminée, des plantes ont refait leur apparition dans les couloirs, avant sans doute les espèces marines (en tout cas, l’eau, elle, se trouve déjà dans les bacs…).

Bien qu’annoncés tardivement, les Australiens de Floodlights ont assuré la première partie de main de maître. Il faut dire qu’ils ont pris de la bouteille ces derniers temps en décrochant notamment un contrat avec Virgin Music UK grâce à leurs prestations au célèbre festival SXSW à Austin. Cela dit, pour le même prix, rien ne se passait car ils ont été contraints de financer le voyage via un crowdfunding. Depuis, tout roule pour eux et ils ont même passé deux jours à Blankenberge avant leur baptême du feu dans la capitale.

Objectivement, on ne peut pas leur reprocher grand-chose. Tout est parfaitement au point, entre compositions calibrées, musiciens aguerris et présence indéniable. Si une guitare et une basse entêtantes enrobent parfaitement la voix caverneuse d’un leader particulièrement en verve, un harmonica et une trompette contribuent ponctuellement à embellir un univers finalement très riche. En fermant les yeux, on les imagine déjà dans un stade à enchaîner leurs hymnes mais tout semble tellement pro et téléphoné qu’il leur manque sans doute l’essentiel : l’émotion.

« Exotico », le quatrième album de Temples, est sorti au printemps dernier et a pour thème central une île paradisiaque imaginaire. Produit par Sean Ono Lennon (le fils de John et Yoko et collaborateur, entre autres, de Fat White Family, Lana Del Rey ou Albert Hammond Jr), il n’a toutefois pas, malgré ses contours solaires, l’impact du « Coral Island », l’album de The Coral basé sur une idée similaire en 2021. D’autant qu’avec ses seize titres en un peu moins d’une heure, il a parfois tendance à semer l’auditeur.

Un sentiment à toutefois mitiger durant leur prestation entamée au son de « Liquid Air », un premier nouveau titre qui permettra au groupe de prendre ses marques. La température déjà suffocante de la Rotonde grimpera encore de quelques degrés avec l’imparable « Certainty », seul rescapé de « Volcano », leur deuxième album en 2017. Un titre qui verra le chanteur à la tignasse bouclée James Bagshaw titiller les premiers rangs armé de sa guitare. À sa gauche, le bassiste Tom Walsley n’hésite pas à troquer son instrument contre un mini clavier alors que du côté opposé, le guitariste Adam Smith réussira à garder sa veste en cuir durant tout le concert. Derrière eux, le batteur au regard démoniaque Rens Ottink, lui, se fond tout à fait dans le thème (il est perdu au milieu de plantes exotiques).

« Cicada » et ses airs tropicaux boostés par d’insistants flashes stroboscopiques constitueront un des meilleurs moments du début de set, tout comme un « Holy Horses » toutes guitares en avant et nettement moins kitsch que lors de leur dernière visite à l’Orangerie en novembre 2019. En revanche, « Exotico » et « Oval Stones », moins percutants, illustreront le fossé qui les séparent par exemple de « Keep In The Dark », issu de « Sun Structures », leur impeccable premier album.

Depuis, leurs influences psychédéliques se sont peu à peu estompées pour privilégier le côté pop de compositions parfois un peu trop gentillettes mais qui conservent un côté addictif. Prenez « Slow Days », par exemple, magnifié par la scintillante douze cordes du leader ou cet irrésistible « Afterlife » qui mettra en exergue la voix d’un bassiste décidément au four et au moulin. Entre les deux, le diablement efficace « Hot Motion » retournera une Rotonde qui n’avait pas encore fini de transpirer.

En effet, le single isolé « Paraphernelia », très disco au demeurant et première collaboration entre le groupe et son producteur actuel servira de parfaite introduction à « Gamma Ray », redoutable nouvelle composition qui sera également l’ultime pour ce soir. Le reste sera sans surprise puisé dans le début de leur carrière, à savoir le très psyché « Shelter Song » en guise de final du set principal et « Mesmerise » en tant que seul et unique rappel. Mais dans une version retravaillée, étendue et agrémentée d’un bottleneck inversé qui verra James Bagshaw presque ruiner ses pédales à effet. Mais surtout une version d’une puissance rare qui démontre que sans artifices, ils savent toujours comment en mettre plein la vue…

SET-LIST
LIQUID AIR
CERTAINTY
CICADA
EXOTICO
HOLY HORSES
OVAL STONES
KEEP IN THE DARK
SLOW DAYS
HOT MOTION
AFTERLIFE
PARAPHERNELIA
GAMMA RAYS
SHELTER SONG

MESMERISE

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