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The Dandy Warhols & The Black Angels, a winning team

Cette année, le dimanche sans voitures s’est clôturé sur une alléchante double affiche psychédélique à la salle de la Madeleine. Au programme, The Dandy Warhols et The Black Angels dont la tournée commune européenne se déroule sans grande surprise à guichets fermés.

Un copieux plat de résistance introduit par la prestation apéritive de Miranda Lee Richards, singer-songwriter californienne passée brièvement par le Brian Jonestown Massacre au début de sa carrière (on la voit notamment dans le fameux documentaire Dig!). Ce soir, c’est toutefois dans un style nettement plus propret et proche de l’Americana qu’elle s’est produite, une guitare et un harmonica comme seuls artifices. Outre sa voix plaintive, bien entendu, qui reste le principal vecteur émotionnel de compositions peut-être un rien inoffensives devant un public de plus en plus nombreux et bruyant. L’obstacle de la langue, sans doute…

Plutôt que de tirer leur slot à la courte paille, les Dandy Warhols et les Black Angels ont simplement décidé d’occuper le rôle de tête d’affiche à tour de rôle. Raison pour laquelle, à Bruxelles, ce sont les premiers nommés qui ont ouvert le bal alors que leur réputation par ici surpasse aisément celle des Texans. Mais un deal est un deal et la bande à Courtney Taylor-Taylor a donc balancé son « Good Morning » à 19h45 tapantes devant une salle de la Madeleine blindée comme jamais.

Chevelure négligée et chemise trop grande pour lui, le leader semble dans un bon soir et mis à part quelques approximations vocales (ce « Ride » un peu hors tempo…) et ses interventions hasardeuses, il tiendra la distance. À ses côtés, le batteur bouclé Brent DeBoer, droit comme un i devant son kit rudimentaire, n’a pas bougé d’un poil depuis la fin des nineties alors que le guitariste Peter Holmström officie dans l’ombre. Et puis évidemment il y a Zia McCabe, figure emblématique du groupe, jamais avare d’un sourire ou d’un clin d’œil à destination de ses admirateurs. Reine des claviers et de la basse, elle entretient le groove (« Plan A »), la passion et l’unité du groupe.

Les natifs de Portland ont publié au printemps « Rockmaker », un nouvel album rehaussé de collaborations avec Frank Black, Debbie Harry et Slash. Ceux-ci n’ont bien entendu pas effectué le déplacement mais le planant « I’d Like To Help You With Your Problem » ne pâlit aucunement de l’absence de ce dernier alors qu’un peu plus tôt, le limpide et saccadé « The Summer Of Hate » avait définitivement lancé les débats.

On se demande toujours en revanche la raison pour laquelle, sachant qu’ils n’avaient que 65 minutes devant eux, ils se sont embarqués dans un interminable « I Love You », autant tripant qu’il soit. Il restait donc peu de place pour un tour d’horizon duquel on épinglera ce « Be Alright » aux guitares lorgnant vers les Cure et ce « Godless » particulièrement inspiré. Finalement, jouer en avant-première leur réussit plutôt bien.

SET-LIST
GOOD MORNING
RIDE
THE SUMMER OF HATE
PLAN A
BE ALRIGHT
I LOVE YOU
I’D LIKE TO HELP YOU WITH YOUR PROBLEM
STYGGO
BOHEMIAN LIKE YOU
GODLESS
BOYS BETTER

La dernière visite des Black Angels en Belgique remonte à février 2023 dans la grande salle du Trix. Ils promotionnaient à l’époque « Wilderness Of Mirrors », leur sixième album paru quelques mois auparavant chez Partisan. C’est donc une tournée en roue libre qu’ils ont entamée en l’absence d’actualité même si l’une ou l’autre nouvelle composition viendra enrichir leur set ce soir. Un set entamé par un pertinent « Entrance Song », merveilleusement enchaîné au… « Angel » de Massive Attack sur lequel les musiciens ont pris possession de la scène et qui a instantanément mis le feu aux poudres. Un début de prestation en boulet de canon qui les a vus balancer dans la foulée le soutenu « El Jardin », le tribal The Sniper At The Gates Of Heaven » et le très sixties « Firefly » sans la moindre respiration.

Caractérisées par la voix nasillarde du leader barbu Alex Maas, les compositions du groupe prennent une dimension intersidérale sur scène grâce notamment à un visuel hypnotique et coloré parfaitement calibré. Impossible de ne pas se laisser emporter par les détours psychédéliques sinueux et flashy diffusés sur l’immense écran à l’arrière de la scène. Quoi qu’il ne s’agisse pas d’une constante, le cosmos et les figures géométriques en noir et blanc servant aussi de base au laboratoire graphique en charge de ces créations aux limites infinies.

Et les inédits, alors ? On en a repéré deux : « UKR » et « Turkish » (sans doute des titres de travail). Le premier emprunte des contrées sombres et hypnotisantes sur fond de riffs cinglants alors que le second met en avant une vision arabisante interprétée avec les tripes. Pour le reste et dans une set-list riche et intense, on retiendra entre autres moments forts une puissante version de « Young Men Dead », un sinistre « Manipulation » partiellement pris en charge par la caverneuse voix du guitariste Jake Garcia à gauche de la scène et un « History Of The Future » hallucinant dans tous les sens du terme. Le tout se clôturant sur un épique « Molly Moves My Generation » aussi glacial que destructeur. Angels rule OK ?

SET-LIST
ENTRANCE SONG
EL JARDIN
THE SNIPER AT THE GATES OF HEAVEN
FIREFLY
UKR
YOUNG MEN DEAD
EMPIRES FALLING
GRAB AS MUCH (AS YOU CAN)
MANIPULATION
THE RIVER
HISTORY OF THE FUTURE
BLACK GREASE
TURKISH
SNAKE IN THE GRASS
MOLLY MOVES MY GENERATION

Organisation : Live Nation

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