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Temporary Newmoon Light

Disparus de la circulation depuis un moment, les Anversois de Newmoon se sont rappelés à notre bon souvenir ce vendredi. Ils ont donné au Museum du Botanique leur premier concert en trois ans à l’occasion de la sortie officielle de « Temporary Light », leur troisième album.

Un endroit particulièrement garni et enthousiaste au moment où les quatre musiciens de Bwana ont entamé la première partie. Amis et famille avaient en effet rejoint en masse la rue Royale pour assister au premier Bota d’un des lauréats du Nieuwe Lichting 2024 de Studio Brussel (en compagnie de Ise et de Yesnomaybe). Emmené par la jeune Ostendaise Friedel Dufait dont la voix peut-être un rien forcée renvoie à celle de Patti Smith, le groupe officie dans un environnement indé aux contours léchés.

S’ils se démarquent par une spontanéité à toute épreuve, force est de constater qu’ils pèchent encore par manque d’automatismes. Les transitions laissent notamment à désirer alors que la basse prend une place qu’elle devrait laisser à la guitare de la chanteuse. Mais le potentiel est bien là via des compositions entêtantes et une cover sinueuse plutôt réussie du « Post Break-Up Sex » des Vaccines. Et puis ce hit imparable, « Lonely Happy », qui fait actuellement les beaux jours du Afrekening avec un break à la Haunted Youth (d’autres lauréats du précité concours). Avant un surprenant rappel soutenu aux rythmes post-punk saccadés…

Newmoon sont des habitués du Botanique. En novembre 2019, ils avaient déjà présenté au Witloof Bar « Nothing Hurts Forever », leur album précédent. Les voici upgradés au Museum pour la release de son successeur, « Temporary Light », publié tout récemment chez [PIAS]. Un album où les nappes synthétiques mélodieuses font place à un univers certes plus sombre et complexe mais non moins passionnant. La preuve par « Eternal Fall », longue plage d’intro à la seconde partie surpuissante qui plantera d’emblée le décor dans une obscurité bleutée.

Avec trois guitares systématiquement en action, ce serait dommage qu’il en soit autrement. Couplées à la rythmique musclée du nouveau batteur Conor Dawson (Cultdreams), elles renvoient délibérément la voix du leader Bert Cannaerts au second plan, plus que jamais noyée sous ce jouissif mur du son. Une marque de fabrique mise entre parenthèses sur « Nothing Hurts Forever » et désormais réactivée par l’arrivée de ce stickman providentiel qui se démarquera un peu plus tard en donnant une nouvelle dimension à ce « One Thousand » plus fascinant que jamais.

Ils n’en sont toutefois pas devenus extrêmes pour la cause comme le démontrera dans la foulée un excellent « Still » emmené par une basse entêtante et des vocaux planants. Avant un premier coup d’œil dans le rétroviseur pour un « Head Of Stone » qui fera grimper l’intensité d’un cran et embrasera un Museum à la température déjà suffocante. Sur scène, le leader et le guitariste à sa gauche traînent volontiers devant leur ampli, provocant des feedbacks du plus bel effet que sublimeront notamment « Crazing », un des meilleurs nouveaux titres de la soirée et un parfait « Give Me Pain », seul rescapé de l’album précédent sur lequel le groupe dans son ensemble deviendra comme dingue.

Tout ceci sans le moindre mot ou presque, le chanteur passablement affecté préférant se concentrer sur ses parties (« Enjoy while it lasts », balancera-t-il…) qui précédera un « Liminal People » au chant retenu et exceptionnellement limpide. À sa droite, Giel Torfs agrémente son jeu de guitare de chœurs discrets mais essentiels alors que le massif bassiste Robby Geybels, lui, décoche des riffs hypnotiques dont le classique « Helium » bénéficie pleinement.

Fidèles à la philosophie de la soirée, ils balanceront deux nouvelles compositions en clôture d’un set précis et carré. « Sense Of Longing » tout d’abord, porté par l’énergie d’un batteur décidément omniprésent et des nappes glaciales en guise d’ouragan supersonique en final. « Fading Phase » ensuite, construit en crescendo sans toutefois parvenir à l’explosion et caractérisé par une surprenante voix aérienne. Avec ce troisième album, Newmoon a acquis une maturité qui se répercute sur scène même si pour l’occasion on n’aurait pas rechigné sur l’un ou l’autre titre supplémentaire…

SET-LIST
ETERNAL FALL
STILL
HEAD OF STONE
CRAZING
GIVE ME PAIN
LIMINAL PEOPLE
HELIUM
ONE THOUSAND
SENSE OF LONGING
FADING PHASE

Organisation : Botanique

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