Blast From The Past: la St-Nicolas des amateurs de hard rock et metal old school
Une pluie à ne pas mettre un canard dehors: voilà la météo qui m’attend à mon arrivée à Kuurne. Comme l’après-midi est déjà bien entamée, je rame pour trouver une place de parking et prends une bonne drache (pas la bière malheureusement) sur le trajet à pied pour regagner la salle. À l’entrée, bonne nouvelle: il y a un monde de dingue et le festival affiche sold-out. Autant dire que l’édition 2025 du festival Blast From The Past s’avère déjà être un excellent millésime pour les organisateurs.
Vu l’heure, j’ai déjà manqué plusieurs groupes: Opium Heathen, Thorium (que j’avais heureusement déjà vu antérieurement) et Luke Appleton en show acoustique. Les échos que j’en ai eu sont cependant assez positifs.
Retour dans la grande salle où le set de Toxikull en est déjà largement entamé. J’arrive juste à temps pour entendre un hommage à Motörhead. La formation portugaise créée en 2016 affiche un bon niveau, mais je n’entre que moyennement dans leur trip. Je suis cependant agréablement surpris par le batteur qui livre une excellente performance.
Pendant que les techniciens s’affairent à préparer la scène pour le groupe suivant, je profite de cette pause pour jeter un coup d’oeil aux nombreux stands de musique et de merch. Il y avait un choix énorme, largement de quoi satisfaire les goûts les plus éclectiques.
Toutes les photos de Toxikull sont visibles ici.
C’est ensuite la formation batave Highway Chile qui s’empare de la scène pour régaler les festivaliers de son hard rock t heavy metal old school. Les Néerlandais font un retour remarqué en 2025 avec la sortie de l’album « Rat Race« , dont trois morceaux seront présentés ici. Le groupe est prend visiblement beaucoup de plaisir à être là. Le chanteur Stan Verbraak a un petit look qui fait penser à Ian Gillan un peu plus jeune. Rappelons qu’il a aussi été chanteur du groupe Helloïse dont plusieurs morceaux se retrouvent sur la setlist. Musicalement, le groupe assure et propose une musique de qualité, très au goût du public, avec notamment « Highway Chile Is Comin’ to Get Ya« , « Jesse James« , « Carol« , « Rat Race« , « Rock and Roll Fantasy« , « Gates of Heaven« (cover du groupe Helloïse), « Destination » (cover du groupe Helloïse), « Hard Life » (cover du groupe Helloïse), « Wasted Years » et « Dreaming of Heaven« . Un de mes coups de coeurs du jour!
Toutes les photos de Highway Chile sont visibles ici.
On passe ensuite à du plus lourd avec le groupe français ADX. Juste avant le début du set, les photographes apprennent qu’ils n’ont pas le droit d’aller dans le pit. Grâce à l’intervention des organisateurs, le problème est vite réglé. Mais revenons-en à l’essence même de cette journée: la musique. L’abréviation dont le groupe a tiré son nom provient de l’univers de la métallurgie et signifie « acier doux », symbolisant à la fois le côté dur du heavy metal et le côté doux de leurs mélodies. Le groupe a choisi de défendre ses textes dans la langue de Molière, avec un chanteur dont la voix n’est pas sans rappeler celle du tôlier… Le son d’ADX est assez compact et la rythmique plutôt rapide. Belle énergie grâce à des guitares très véloces. Le public connaît le répertoire des Français et ne se fait pas prier pour participer tout au long de la setlist, composée d’une dizaine de morceaux choisis dans l’abondante discographie du groupe.
Au menu, « Suprématie« , « Tout En Puissance« , « Notre Dame De Paris« , « Déesse du crime« , « Mémoire de l’éternel« , « La Complainte du Demeter« , « L’étranger« , « Prière de Satan« , « Division blindée » et l’excellent « Caligula« . Une prestation puissante, très appréciée par le public. Seul petit bémol, un son manquant un peu de clarté. Une bonne surprise de la journée donc.
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Medieval Steel est un groupe de heavy/power metal américain qui a vu le jour au début des années ’80. Dès les réglages, on entend un son de basse à la fois profond et puissant. La guitare Gibson donne quant à elle des riffs précis et tranchants. Le chanteur semble avoir un peu de mal au démarrage, mais comme un bon moteur diesel, il fonctionne de mieux en mieux à mesure que le set avance. Dans le public, quelques très jeunes fans chantent les morceaux à tue-tête, ce qui est fou quand on pense qu’ils n’étaient même pas nés quand cette musique est sortie…
Les morceaux de la setlist sont tirés du EP initial « Medieval Steel » (1984) et des trois albums du groupe, à savoir « Dark Castle » (2013), « Gods of Steel » (2022) et « Blood Moon » (2024). Le public a ainsi pu entendre « American War Machine« , « Battle Beyond the Stars« , « Warlords« , « Thou Shall not Kill« , « Viking Wishing Well« , « Lost in the City« , « War Cry« , « To Kill a King« , l’excellent « The Man Who Saw Tomorrow« , « Gods of Steel » et le classique et incontournable hymne « Medieval Steel« . Une prestation plus qu’honorable qui a ravi les amateurs de heavy old school. Autre excellente surprise de la journée donc.
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Fondé à Los Angeles en 1982, Savage Grace a fait le déplacement au Blast From The Past pour enregistrer sa prestation en live. Du coup, pas de photos dans le pit pour permettre une bonne captation live. Le show des métalleux made in the US est agrémenté de pétards assourdissants et d’un jeu de lumière assez rudimentaire fait de fumée et d’un éclairage assez minimaliste. Étonnant pour une captation. Le chanteur monte encore haut dans les aigus, mais son jeu de scène est assez répétitif. Se sachant filmés, ses camarades de jeu ont tendance à surjouer les mimiques pour la postérité. Quant à la musique proprement dite, le volume est très élevé et le son manque cruellement de nuance. Bref, une déception pour ma part, malgré une setlist intéressante: « Barbarians at the Gate« , « Automaton« , « Bound to Be Free« , « Fear my Way« , « After the Fall From Grace« , « Sign of the Cross« , « Star Crossed Lovers« , « Slave of Desire« , « Sins of the Damned« , « We Came, We Saw, We Conquered » et « Master of Disguise« .
Toutes les photos de Savage Grace sont visibles ici.
Mais celui que tous les festivaliers attendaient, c’était incontestablement la tête d’affiche Adrian Vandenberg. Il faut dire que le guitariste néerlandais a un CV impressionnant puisqu’il a fait partie de Whitesnake, Teaser, Manic Eden et plus récemment Vandenberg’s Moonkings. Excusez du peu. Le public était donc chaud bouillant et réserve un accueil de star à l’artiste et son groupe. Sur scène, les parties vocales sont assurées par Mats Levén, sorte de mercenaire de la voix (ou Mandolerian du metal) qui a officié pour un tas de groupes tels que Candlemass, Yngwie Malmsteen, Firewind (live), Gus G. (live), Therion (live), Trans-Siberian Orchestra (live), Adagio, Swedish Erotica, Treat ou encore Symphonic Rhapsody of Queen (live) pour n’en citer que quelques-uns. La basse est entre les mains expertes de Sem Christoffel, qui officiait déjà dans Vandenberg’s Moonkings, tandis que derrière les fûts, on a Koen Herfst, vu et entendu notamment avec Arjen Lucassen, HDK, After Forever (live) ou encore The Gentle Storm (live).
Avec une telle équipe, aucun risque d’être déçu. Le public exulte à chaque note et le groupe apprécie visiblement l’accueil enthousiaste que lui réservent les festivaliers. Au menu, principalement du Serpent Blanc: « Bad Boys » (Whitesnake) « Slide It In » (Whitesnake), le tubissime « Fool for Your Loving » (Whitesnake), « Love Ain’t No Stranger » (Whitesnake), « Is This Love » (Whitesnake), « Give Me All Your Love » (Whitesnake), un solo de batterie, « Judgement Day » (Whitesnake), « Crying in the Rain » (Whitesnake), « Here I Go Again » (Whitesnake cover), « Sailing Ships » (Whitesnake) (duo entre Adrian Vandenberg & Mats Leven), « Burning Heart » et « Still of the Night » (Whitesnake).
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Après avoir enchanté le Graspop, le géant néerlandais aura marqué de son empreinte indélébile l’édition 2025 du Blast From The Past. Et ce sont des festivaliers ravis et même conquis qui finiront la dernière mi-temps au bar pour rester imprégnés jusqu’à la dernière seconde de cette super ambiance. Vivement l’édition 2026 !
Accréditations: Hard Life Promotion et Blast From The Past Festival
Texte: Hugues Timmermans
Photos © 2025 Hugues Timmermans
