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Chris White ressuscite Dire Straits à Orange

Nous revoilà au Théâtre antique d’Orange pour la troisième fois en une semaine. Pour ce 3e volet de son édition “pop-rock”, le POSITIV Festival a voulu mettre à l’honneur dans ce cadre prestigieux le premier groupe qu’il m’a été donné de voir en concert au début des années ’80, à savoir Dire Straits.

Dans l’enceinte du Théâtre antique, les gradins et le parterre se remplissement progressivement. Pour se mettre dans l’ambiance avant d’accueillir la tête d’affiche de la soirée, les organisateurs ont fait appel à une jeune étoile montante, Lusaint.Cette chanteuse britannique émergente originaire de Manchester a débuté sa carrière en 2019  en publiant des reprises sur les réseaux sociaux, qui ont immédiatement captivé un large public avec ses interprétations émouvantes et sa voix puissante. Dotée d’une voix envoûtante, l’artiste au style unique fusionne habilement la soul, le R&B et la pop contemporaine. Mais ce qui distingue Lusaint des autres artistes, c’est sa capacité à transmettre des émotions profondes à travers sa musique. Sa voix, douce et puissante à la fois, lui permet d’explorer une variété de thèmes avec une authenticité remarquable. Son style musical est un mélange harmonieux de soul classique et de sonorités modernes, créant un univers à la fois nostalgique et contemporain.

En l’écoutant chanter accompagnée de son guitariste Bjorn, on se rend compte que l’artiste est inspirée par d’illlustres prédécesseures comme Amy Winehouse, Lauryn Hill et Adele parmi ses principales influences. Sa setlist le prouve d’ailleurs amplement puisque, outre des titres composés  par l’artiste elle-même et qui figureront sur son EP “Self Sabotage” qui sortira dans la deuxième moitié de cette année, on retrouve aussi quelques superbes reprises. Jugez plutôt: “Dream Life“, “Fool For You“, “Crazy” (reprise de Gnarls Barkley), “Dark Horse“, “Feeling Good” (version Nina Simone), “Wicked Game” (reprise de Chris Isaac), “Remember Me“, “Sweet Tooth” et “Sober“.

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L’artiste, visiblement très émue de se produire dans un cadre aussi prestigieux, réussit assez facilement à s’attirer la sympathie du public grâce à de superbes versions acoustiques des titres précités. Il faut dire que sa voix fait des merveilles dans la formule guitare-voix. Gageons que nous n’avons pas fini d’entendre parler de la talentueuse Mancunienne.

Les organisateurs du POSITIV Festival ont eu le nez fin, non seulement avec des premières parties de qualité, mais aussi en misant sur les grandes années du rock avec des artistes aussi adulés que Deep Purple, Toto et Dire Straits (ce dernier “par procuration”).

Pour les plus jeunes, rappelons que Dire Straits est un groupe culte dont la carrière s’étend de 1978 à 1995 qui compte à son actif 6 albums et un EP. Avec un succès incroyable puisque le groupe est crédité d’avoir vendu plus de 140 millions d’album depuis ses débuts. Les nostalgiques sont donc nombreux… Et quand on a envie de revoir et surtout de réentendre en live les succès de grands classiques du rock, il ne reste guère d’autre solution que de se tourner vers un cover band. Ces groupes spécialisés dans les reprises ont un talent variable, mais beaucoup font (presque) aussi bien que leurs illustres modèles. C’est peut-être d’ailleurs ce qui a donné l’idée à certains membres de groupes illustres de créer eux-même leur propre cover band (ou tribute band). Citons l’exemple de CoreLeoni (cover band de Gotthard avec Leo Leoni), Perpendicular (cover band de Deep Purple avec Ian Paice).

 

The Dire Straits Experience est un de ces groupes qui perpétuent sur scène un héritage musical qui n’existerait autrement plus que sur les albums live du groupe d’origine. Le saxophoniste Chris White, ancien partenaire de jeu de Mark Knopfler, a donc décidé de prendre les choses en main et de renfiler son costume pour rendre un fidèle hommage à ses copains d’antan. Un hommage sublime qui aura su séduire  le public orangeais venu en nombre pour réentendre tous ces hymnes knopfleriens.

Sous les projecteurs, le talentueux guitariste-chanteur Terence Reis occupe le devant de la scène, flanqué de Chris White bien entendu, ainsi que du guitariste Richard Barrett, des claviéristes John Maul et Michael Bramwell, du bassiste YoYo Buys et du batteur Luke Naimi. Les protagoniste ne sont donc plus les mêmes, mais tout est respecté à la lettre, comme pour raviver une flamme prête à embraser notre seconde jeunesse. L’énergie folle du passé glorieux du groupe se conjugue au présent, sous le poids de ces riffs magistraux qui ont fait la réputation de Dire Straits.

La setlist est monumentale: “Telegraph Road“, “Solid Rock“, “Tunnel Of Love“, “Your Latest Trick“, “Walk Of Life“, “Romeo And Juliet“, “So Far Away“, “The Man’s Too Strong“, “Private Investigations“, “Wild West End“, “Lady Writer“, “Ride Across The River“, “Two Young Lovers“, “On Every Street“, “Brothers In Arms“, “Sultans Of Swing“. Sans oublier les rappels avec le colossal “Money For Nothing” et le très bien nommé “Going Home” (extrait de la BO du film “Local Hero”). Plus de 2h15 de pur bonheur! Pour les fans acharnés, voici un lien vers une captation du concert donné l’an passé à La Haye: vidéo.

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Quelle jubilation de réentendre le cultissime “Telegraph Road” et tous ces titres qui ont bercé mon adolescence. Je suis fasciné par la qualité de l’interprétation qui rend un vibrant hommage au patrimoine musical de la bande à Mark. Le public orangeais danse et chante à tue-tête. Autour de moi, je ne vois que des mines réjouies, tous âges confondus. L’ambiance est formidable, même si la foule est moins dense que celle de la veille pour Toto.  Le public est dans le trip à fond et vit le concert avec une belle intensité. L’ambiance est magnifique. Tant Chris White que Terence Reis reçoivent un hommage appuyé du public qui les acclame chacun bruyamment, essayant ainsi de leur rendre une émotion digne de celles qu’ils nous ont fait vivre par cette belle soirée d’été. Merci à ces artistes qui nous ont permis de retrouver, le temps d’un soir, des émotions fortes dignes d’un concert du groupe original.

Belle réussite donc pour le POSITIV Festival qui boucle magistralement cette troisième soirée de concert. Merci encore aux organisateurs d’avoir tout réglé de main de maître pour le plus grand bonheur des festivaliers présents. En espérant que la prochaine édition sera aussi palpitante que celle de 2024!

 

 

Accréditations: POSITIV Festival
Texte: Anne-Françoise Hustin et Hugues Timmermans
Photos © 2024 Hugues Timmermans

 

 

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