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LOKERSE FEESTEN avec Massive Attack, Siouxsie et Tim Vanhamel


Après la soirée guitares cinglantes de la veille, retour à Lokeren ce 6 août pour une soirée qui s’annonçait entre habitué des festivals 2008 (Tim Vanhamel), revival (Siouxsie) et trip hop (Massive Attack). Une affiche qui a drainé un paquet de gens à Lokeren (les navettes entre le parking et le site étaient surpeuplées…).

Le premier défi de la soirée aura donc été de trouver un endroit pour se garer… Y arriver sur un emplacement autorisé aura duré une partie du set de Tim Vanhamel. Pas bien grave, vu qu’on n’arrête pas de le voir aux festivals (on l’a déjà chroniqué aux Nuits du Bota et à Dour) et qu’on l’entendait au loin à travers la fenêtre ouverte de la voiture. On ne va pas trop s’étendre sur le sujet, vu que son set varie peu d’une semaine à l’autre…

Par contre, je me réjouissais d’enfin voir Siouxsie après l’avoir loupée à l’AB l’an dernier et aux Ardentes au début de l’été. Durant la longue intro de « They Follow You », ses musiciens arrivent sur scène bien avant elle, dont un type qui jouait du xylophone (!) mais aussi d’autres instruments tous plus bizarres les uns que les autres…


Finalement, la voilà… Fit and well, vêtue d’une combinaison argentée entre Batman et une cosmonaute, toujours maquillée à outrance et dotée d’une voix intacte. Entre les morceaux, elle parle dans un français impeccable, ce qui ne plait manifestement pas à tout le monde… Elle est avant tout là pour présenter des extraits de son premier album solo (« Mantaray »), dont les excellents « About To Happen » et « Here Comes That Day », seront balancés en tout début de set.

Malgré ses 51 ans, elle reste hyper souple, plaçant régulièrement sa jambe à l’horizontale tout en se tenant bien droite. Elle n’hésite pas non plus à se lancer dans des chorégraphies parfois un peu simplistes, mais toujours avec un grand sourire et une classe naturelle. Vient ensuite le quart d’heure nostalgie Banshees, avec notamment « Christine » et « Happy House », qui a littéralement fait se déchaîner la foule. Par après, le concert a un peu perdu de son intensité, les morceaux de son album ne passant pas toujours bien le cap de la scène, si ce n’est « Into A Swan », qui clôturera une prestation honnête mais pas mémorable non plus.

De toute façon, la majorité des spectateurs s’étaient déplacés pour assister au retour de Massive Attack, les papes du trip hop, ceux qui ont amorcé un mouvement et qui ont réussi à mettre la ville de Bristol sur la carte musicale. Et vu que Portishead et Tricky sont revenus récemment sur le devant de la scène, on s’attend incessamment au second coming de Bristol. Massive Attack, un groupe qui, mine de rien, fêtera bientôt ses vingt ans de carrière. Peu d’albums à son actif, mais on sait que Robert Del Naja (aka 3D) aime prendre son temps et peaufiner à la perfection ses compositions avant de les mettre à la disposition du public. Vu que le cinquième album du collectif (« Weather Underground ») devrait voir le jour début 2009, on devait s’attendre à découvrir de nouvelles choses…


Premières constatations, l’univers du groupe est toujours aussi planant et les mélodies enivrantes comme à l’accoutumée. On sent que le départ vers des horizons presque parallèles est proche et que les 90 prochaines minutes vont s’apparenter à un trip. Fini le fameux écran géant avec les caractères qui défilaient et qui égrenait le nombre de secondes depuis que le groupe avait entamé sa tournée ou qui estimait combien de soldats avaient été tués en Irak. Cela dit, ils n’ont pas laissé tomber leur activisme pour autant. Ce nouveau light show, très impressionnant, ressemble à un mur lumineux qui peut aussi bien être géré brique par brique, faire en sorte que plusieurs blocs soient séparés d’un espace ou même servir de plateforme d’écriture. En effet, à certains moments, des messages (traduits en néerlandais) défilent en grands caractères rouges. Ainsi, pendant « Safe From Harm », on peut se délecter de citations signées Augusto Pinochet, Joseph Staline, Nelson Mandela ou encore Hugo Chávez.

Et la musique là-dedans? Comme je vous l’ai dit, on a été emporté dans le trip du collectif qui en a profité pour balancer une bonne demi-douzaine de nouveaux titres (dont la durée moyenne frise les six ou sept minutes…). C’est dire s’il y avait de quoi être décontenancé, surtout les spectateurs qui s’attendaient plutôt à un set best of. Ceux-ci ont eu un peu de mal à rester concentrés durant l’entièreté du concert. Par contre, les atmosphères dégagées par ces morceaux, dans la pure tradition Massive Attack, ont rapidement trouvé un écho positif auprès des fans purs et durs. Heureusement pour les touristes, des titres comme « Teardrop », « Inertia Creeps » ou leur classique « Unfinished Sympathy », disséminés intelligemment sur la set-list, leur ont permis de ne pas sombrer dans l’ennui. Le rappel s’est clôturé avec « Karmacoma », autre pièce maîtresse, dont les entêtantes sonorités orientales nous ont accompagnés jusqu’à la sortie du site.

C’est donc complètement zen que nous avons pris congé de la ville de Lokeren, bien résolus à scruter l’affiche de l’année prochaine, afin de venir encore y faire un petit tour et profiter de l’organisation sans faille d’un petit festival créé sans prétention en 1975. 33 ans plus tard, sa réputation n’est plus à faire…

Photos © 2008 Geert Van de Velde (Tim Vanhamel)
Nicolas Lammens (Siouxsie), Sophie Baudewijns (Massive Attack)

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