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LIGHTSPEED CHAMPION sous d’autres dimensions, 23 mars 2008


Dimanche de Pâques, un temps à ne pas mettre un musicien dehors et malgré tout une petite foule de curieux qui se pressent dans le Club de l’AB afin de jeter un œil sur le phénomène Lightspeed Champion, dont la tête pensante n’est autre que Dev(onte) Hynes (ex-Test Icicles). Son premier album, le très réussi « Falling Off The Lavender Bridge », est sorti en janvier et se trouve à mille lieues du rock déjanté proposé par son ancien groupe. La première partie était réservée à Elvy, un Namurois qui commence sérieusement à faire parler de lui. On l’a découvert à la Boutik Rock le 22 février dernier. La semaine suivante, il participait à l’événement AB-Bota au Botanique et le voici au Club de l’AB avant de remettre le couvert aux Nuits du Bota pour Loney, Dear le 16 mai. Voilà pour son agenda.


Durant une demi-heure, il nous a baladés dans sa pléthorique collection de chansons (trois albums disponibles gratuitement, pour l’instant en tout cas, sur son site Internet), toutes plus belles et pleines d’émotions les unes que les autres. Sur scène, il est seul et, bien que timide et parfois hésitant, arrive à faire passer quelque chose vers le public, grâce à sa guitare magique et à sa voix qui l’est tout autant. Encore un peu de planches pour le rassurer complètement et on aura en face de nous un espoir confirmé du rock belge. On en entendra reparler, c’est certain. En tout cas, Dev Hynes, qui se trouvait à mes côtés au début du set, a apprécié.

Dev Hynes, qui n’a pas quitté son chapeau en fourrure de toute la soirée (heureusement pour nous, il n’a pas porté aujourd’hui son masque de Star Wars) est arrivé sur scène, comme dans la salle un peu plus tôt. Sans grand fracas. Mais lorsqu’il empoigne sa guitare pour débuter avec « Salty Waters », il s’affirme comme le leader naturel de son groupe (une batteuse, un violoniste/claviériste et un bassiste). On remarque d’emblée que c’est un personnage attachant, qui ne se prend pas au sérieux et qui est surtout là d’abord et avant tout pour prendre son pied.


L’album est assez orienté folk, très guitare acoustique mais sur scène, il prend une toute autre dimension. Il y a d’abord la voix de la batteuse qui soutient sans en avoir l’air celle de Dev et puis le violon qui apporte une réelle plus-value aux compositions. Le son est plus crû aussi, plus brut, qui convient peut-être mieux aux jurons qui parsèment la plupart de ses textes. A titre d’exemple, un extrait de son futur album chanté ce soir s’appelle « Fuck Suckers » (cela risque d’être épique sur la pochette, « F*** S****** »). A ce propos, il est tellement prolifique que ce prochain album sera double, avec deux faces tout à fait différentes, si l’on en croit ses dires.

Entre « Tell Me What It’s Worth », « Galaxy Of The Lost » et « Dry Lips » notamment, qui ont enchanté les spectateurs, une des grandes spécialités du groupe sont les covers (ceux qui ont acheté l’édition limitée de l’album le savent bien). Ce soir, d’autres titres ont été revisités avec brio : « Perfect Situation » de Weezer ainsi qu’une magistrale réinterprétation du « Heart In A Cage » de The Strokes.


Une version de « Midnight Surprise » qui flirtait avec les dix minutes a mis momentanément fin aux festivités avant deux titres en rappel : « un morceau qui n’a jamais été enregistré et qui ne le sera jamais » suivi d’une autre cover de Weezer (« Buddy Holly »), toute personnelle elle aussi.

En résumé, on peut dire que ceux qui ont bravé le temps ce dimanche ont assisté à une très bonne prestation d’un bonhomme qui a su se réinventer tout en évoluant. Autant Dev dans Test Icicles se contentait d’hurler et de faire du bruit, autant Dev dans Lightspeed Champion chante, et il chante bien, ce qui ne gâche rien…

PS: l’interview de Lightspeed Champion d’ici quelques jours.

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Elvy

Photos © 2008 Bernard Hulet

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