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IRON AND WINE, 18 février, Ancienne Belgique


C’est dans une configuration assise que Sam Beam, sa soeur Sarah et son groupe Iron and Wine ont choisi de se produire ce vendredi 18 janvier 2008 à l’Ancienne Belgique. Le support était assuré par un groupe belge dont le premier album « Polar Life » sortira bientôt. En première partie, Sleepingdog, groupe d’une musicienne belge originaire de Hoegaarden dotée d’une jolie voix, avait pratiquement provoqué l’endormissement avec son folk baba amorphe.

Dans une lumière bleutée, Iron and Wine arrive sur scène sur l’air de « Lovesong of the Buzzard » électrifié par le son de la pedal steel de Paul Niehaus, évadé temporaire de Calexico, qui nous invite à pénétrer en douceur dans l’univers d’un des albums les plus remarquables de la fin 2007 : « The Shepherd’s Dog » (même si le chien en peinture de la pochette ne pousse pas à l’achat). Devant ce line-up de rêve, on comprend alors un peu mieux comment ce concert s’est retrouvé rapidement sold-out.


On poursuit avec « On your wings » tiré de l’album « Our endless numbered days » sorti en 2004. « Peace Beneath the City » dessine avec son fond de piano drone un univers plus étrange tirant vers un psychédélisme aux sonorités orientales. Les initiés dans la salle ne pouvant malheureusement plus allumer leurs calumets de la paix, il ne leur reste donc que le voyage intérieur. « Innocent Bones », chanté d’une voix tendre évoquant Nick Drake, est une berceuse qui nous ramène doucement sur terre.

Ce qui frappe tout au long du concert, et notamment dans sa deuxième partie plus électrique, c’est un folk libéré des canons du genre pour gagner en audace, se permettant des improvisations jazz, sur lesquelles batterie et tablas font des merveilles comme sur « White Tooth Man » et sa collision improbable country-bhangra. « Upward to the Mountain » qui figure sur le premier album « The Creek Drank the Cradle », évoque un fils quittant sa mère, et démontre le talent de poète de Sam Beam.

A la mi-concert, je décide de m’asseoir pour observer la scène du fond de la salle et je me dis que ce barbu et ses acolytes vus de loin me rappellent un peu ce à quoi Genesis devait ressembler au milieu des années 70. Une petite réserve: la communication avec le public se limite au strict minimum. Même si Sam Beam évoque son premier passage au Cirque Royal en première partie de Calexico et rit doucement en réponse aux cris de fans (aargh, ces « we love you! » ridicules), il n’est pas très rock’n’roll lorsqu’il omet de présenter ses excellents musiciens en fin de concert.

Finalement, quand les lumières se rallument, on repense avec regret au groupe de Joey Burns et John Convertino, qui nous ont laissé sur notre faim avec le très moyen « Feast of Wire ». Iron and Wine, en quelque sorte, nous fait patienter tout en mettant la barre très haut.

PS: En écrivant cette chronique, je m’aperçois que Iron and Wine et Calexico sont à l’origine d’un EP « In the reins » sorti en 2005. Un titre de cet album, « The legs in the reins » sera joué ce soir en unique rappel.

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Photos © 2008 Olivier Dahon

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