SLANG au FESTIVAL ESPERANZAH le 06.08.2005
Hésitant entre la chaleur de l’esprit baba cool du festival et le froid du temps typique de la Belgique, c’est pieds nus et encagoulé que le public se lève malgré lui, attiré par le rythme des premières notes de l’introduction instrumentale de Slang. Très rapidement, le ton du concert est donné et le public suit : les corps bougent, les mains applaudissent et nous oublions pour une grosse heure que nous avons un mois d’août digne d’un mois de novembre.
Tout au long du concert, nous verrons 5 artistes : les batteur et percussionniste, Michel Seba et le Togolais Boris Tchango, interchangeables ; l’énergique bassiste et chanteur, François Garny ; le « multi-instrumentiste à vent » Manuel Hernia, et le « Joker », l’acrobate Gaël Bernier.
Nous pouvons bien sûr saluer la technique de chacun d’entre eux. La démonstration du percussionniste nous laisse bouche bée. François Garny, sans faire de performances vocales parvient à ajouter un plus à l’ensemble. Rien ne les arrête, même pas le fait d’avoir une seule bouche ! Manuel Hermia nous fait profiter d’une performance peu commune de jouer deux instruments à vent simultanément. Le public a bien entendu apprécié. Le « Joker », quant à lui, laisse onduler son corps au rythme de certains morceaux. Il crée un lien particulier avec le public en mettant en scène la musique du groupe de manière artistique et musclée.
Nous sommes d’accord, c’est un groupe de rock. Mais pour nous, ce style n’est que la trame de leurs compositions. Dans l’esprit du festival, le groupe voyage au gré d’influences multiculturelles positives qui colorent les morceaux de sons blues, celtiques (si, si), reggae, indiens, jazz et groove. Les sons plus durs et affirmés sont donc nuancés par des touches plus subtiles et influencées qui servent de transitions à la continuité du morceau.
Leurs rythmes sont entraînants et nous nous laissons hypnotiser par les répétitions de séquences musicales. Le groupe dégage une énergie évidente. Leur chanson d’amour est loin du romantisme traditionnel et plaintif, elle… remue.
Pour terminer, nous avons droit à un rappel anticipé. Dans un festival, il faut se tenir aux horaires, pas le temps donc d’attendre la demande du public d’un « dernier pour la route ». Après un discours engagé et engageant (même si légèrement emmêlé, mais ça ajoute un côté sincère) sur le besoin de faire bouger l’humanité, le groupe reprend sa chanson titre de l’album « It’s on the way ». Les influences multiculturelles ne sont alors plus des transitions dans le morceau mais une composition à elles seules. Bon, très bon.
En conclusion, il nous semble que tout au long du concert, le groupe s’est lui-même laissé emporter : il joue et ça nous plaît.
Le duo Izan