WORLD AIDS DAY : HALTE AU SIDA !
Sous-titre : « Give 1 Minute of Your Life to Stop AIDS ». Concert au Greenpoint Stadium, Cape Town, Afrique du Sud, 29 novembre 2003. Ce concert retransmis par MTV le 1 décembre fait partie d’une campagne menée par NELSON MANDELA sous le nom 46664, le numéro qu’il portait lors de son incarcération dans les prisons sud-africaines. « Des millions de gens infectés par le Sida ne sont que cela, un nombre. Eux aussi sont condamnés à la prison à vie. C’est pourquoi j’ai autorisé pour la première fois l’utilisation de mon numéro pour soutenir cette campagne », a déclaré l’ex-président sud-africain …
Four double six six four … Four double six six four …
De nombreux artistes ont répondu présents pour ce concert de soutien à la lutte contre le sida. Tout au long du concert, Mary J. Blige, NELSON MANDELA, Brian May (Queen), Beyoncé Knowles, Peter Gabriel, Ms Dynamite, Paul McCartney, Dave Stewart (Eurythmics), Joseph Shabalala (Ladysmith Black Mambazo), Bono (U2), Bill Clinton et Robert De Niro lancent successivement, chacun à sa façon, un appel à la prudence pour ne pas venir grossir le chiffre de QUARANTE MILLIONS de malades dans le monde. UNE PERSONNE SUR CENT CINQUANTE ! Cela n’arrive pas qu’aux autres !
Quelques lacunes cependant : on voit très peu des vedettes annoncées comme Yusuf Islam (Cat Stevens), Moloko, Johnny Clegg, qui défendait les noirs bien avant la fin de l’apartheid, Paul Oakenfold, Phil Collins, Baaba Maal, Angelique Kidjo, Bongo Maffin et Danny K. On a fait la part belle aux vedettes.
Le site Web du concert 46664.com vendait pendant ce temps des singles exclusifs comme « Whole Life » de Paul McCartney et Dave Stewart (Eurythmics), « Amandala » d’Anastacia, Dave Stewart et Queen, « People » de Jimmy Cliff et Sting et « 46664 », enregistré par Dave Stewart, Bono et Youssou N’Dour. Chaque chargement coûtait 1,43 €.
Quant au concert proprement dit, la beauté et la vitalité de Beyoncé et les attitudes suggestives de ses danseuses constituent l’intro idéale à cet appel à la vie. Même NELSON MANDELA, qui prête son immense crédit à la lutte contre cette maladie qui décime l’Afrique, semble pris par l’enthousiasme général. C’est déjà la folie quand Peter Gabriel chante « Biko » avec Youssou N’Dour et surtout avec la chorale de gospel de Soweto, le quartier pauvre de Johannesbourg.
Le concert est entrecoupé d’appels à la générosité (c’est fait pour ça !) mais aussi hélas de publicités (20 minutes sur 80 ! On peut compter sur les multinationales quand il s’agit de récupérer les mouvements les plus généreux : c’est leur façon de se donner bonne conscience !). Bono et Beyoncé Knowles interprètent ensuite en duo, accompagnés à la guitare acoustique par The Edge, toujours aussi insondable, et Dave Stewart, le très émouvant « American Prayer ». Interviennent ensuite Bono, Dave Stewart et Abdel Wright, de la Jamaïque, qui chantent « Long Walk To Freedom ». Le tout devant une foule multiraciale de 40000 personnes !
NELSON MANDELA énonce ensuite les terribles chiffres et rappelle que le numéro 46664 est le numéro de prisonnier qu’il a porté tout au long des DIX-HUIT ANNEES passées en prison à Rotten Island à Cape Town. Le but de ce concert est d’éveiller les consciences sur ce fléau mondial qu’est le Sida et dont la victime principale est l’Afrique. Des extraits exclusifs de cette soirée de solidarité sont aujourd’hui consultables sur le site de l’association de NELSON MANDELA : 46664. Four double six six four … Four double six six four … qui revient comme un leitmotiv.
Les membres de Queen sont également présents pour dévoiler un titre original intitulé « Invincible Hope », chanté par Roger Taylor, dont le refrain comprend des samples des discours de NELSON MANDELA lui-même. Eux aussi apportent leur pierre à l’édifice : « 46664, are you a man or just a number? ». Avec Brian May au chant … Roger Taylor a failli en perdre ses baguettes ! Ensuite, c’est Eurythmics, avec une Annie Lennox toujours aussi mal fringuée (mais ce n’était pas un défilé de mode). On lui doit pourtant un grand moment d’émotion quand elle tombe dans les bras de Youssou N’Dour, avec qui elle chante « Manchild » et « Seven Seconds », succès chantés d’habitude avec Neneh Cherry.
On voit encore The Corrs, style très propres sur elles, avec Ladysmith Black Mambazo, très propre sur lui aussi. Ms Dynamite vient ensuite faire une recommandation de taille : « Don’t Throw Your Life Away ». Sage conseil, en effet.
On voit ensuite Bono, flanqué de son inséparable The Edge, chanter une chanson du répertoire de U2. Après, c’est la cata : Anastacia rappelle à ceux qui l’ignoraient encore que sa voix est horrible. Mais alors, horrible ! Bien pire que Brian May. Si, si ! Elle est suivie par Mister Africa, un jeune africain timide, qui assène un message émouvant, presque une prière sous forme d’incantation, à toute l’assemblée, dans un recueillement interrompu seulement par les battements de mains d’Anastacia qui n’a rien, mais alors rien compris. D’ailleurs, elle lui reprend hélas le micro peu après, dans une débauche de guitares où Brian May se taille la part du lion. « We Will Rock You » et « We Are The Champions » sont les inévitables poncifs du genre « exécutés » par la fausse blonde. Décidément, rien n’est parfait. Tout le monde se retrouve « on stage », dont Zucchero, pour terminer le show, avec toujours la mégère au premier plan. Seul Brian May semble content : il a trouvé quelqu’un de plus mauvais que lui au chant ! Mais le concert était dans l’ensemble excellent !
Si vous avez raté la retransmission du concert sur MTV le 1 décembre, vous aurez l’occasion de vous rattraper : un CD et un DVD de ce concert devraient sortir pour la fin de l’année!