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Hookworms, une dernière au Bota et puis s’en va

Après huit ans et trois albums acclamés par la presse musicale spécialisée, les gaillards de Hookworms ont enfin trouvé le chemin vers la capitale de l’Europe… où ils ont joué leur tout dernier concert avant d’annoncer leur séparation inopinée suite à une sombre histoire d’harcèlement impliquant leur leader. Retour sur une prestation appelée à rentrer dans les livres de l’histoire indie en ce dimanche d’octobre particulièrement glacial… En tout cas, on en connait un qui est givré dans sa tête, malgré sa chemise Hawaïenne et sa moustache à la Magnum. Lieven Martens, choisi pour assurer la première partie, préviendra d’emblée qu’il allait proposer des compositions conceptuelles et romantiques. On n’aurait pas mieux décrit ces pièces, genre d’histoires sans paroles mais stimulant l’imagination visuelle, quelque part entre Pierre et le Loup, Rencontres du troisième type et 20.000 lieues sous les mers. Plutôt curieux…

La nouvelle est tombée comme une châtaigne dans la soupe au potiron le soir d’Halloween. Matthew Johnson alias MJ, tête pensante de Hookworms, a en effet décidé de saborder le groupe. En cause, des accusations d’harcèlement sexuel, moral et physique formulées à son encontre par une de ses ex… pour le compte d’une autre ex.

Une sale histoire qui tombe au plus mauvais moment, alors que la carrière des natifs de Leeds était en train de prendre une nouvelle dimension. Pour la première fois, ils tournaient assidûment et internationalement un album (« Microshift », sorti début d’année) qui a atteint le top 20 anglais. Un album dans lequel ils explorent des horizons musicaux plus électroniques sans pour autant tourner le dos à leurs influences krautrockiennes, lancinantes et chaotiques.

Contrairement à leur première visite belge de l’année (au Nest de Gent en février), et comme s’ils avaient senti quelque chose, ils n’ignoreront pas « Pearl Mystic », leur premier album, entamant même les festivités sur une note speedée via « Away/Towards », sa kilométrique plage d’intro. Ils prendront dès lors le temps de se mettre en place au milieu de leurs machines et d’une multitude de câbles devant des projections colorées en 3D qui accentueront l’aspect hypnotique du package.

Derrière ses claviers, le leader à la voix aussi énervée que trafiquée prend la part du lion à son compte mais le guitariste barbu derrière lui transcendera « Radio Tokyo » et « On Leaving » dans la foulée malgré un environnement sonore somme toute assez brouillon. Ceci dit, avec les extraits de la nouvelle plaque, qui constitueront la majeure partie de la seconde moitié du set, les choses vont sensiblement s’améliorer.

Il est vrai qu’elles sont basées sur de généreuses nappes de synthé au pouvoir mélodieux indéniable. L’imparable « Negative Space » en est un parfait exemple, à l’instar du poppy « Shortcomings » alors que la rythmique de « Ullswater » semble inspirée par le « Looking For Clues » de Robert Palmer. Il ne faut toutefois pas en faire une généralité comme le démontrera un électro-psyché « Boxing Day » au final brutal.

Mais que dire du dernier titre, le bordélique et tribal « Beginners », qui achèvera le boulot de puissante manière alors que sur l’écran, des soldats de plomb virevoltaient frénétiquement sur eux-mêmes. Pour la dernière fois…

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