Sons Of Apollo à Limbourg : une autre dimension !
Lorsque j’ai su que le super-groupe américain venait jouer chez nous et plus précisément à Limbourg, je ne pouvais en aucun cas rater cela et donc, il était logique pour votre serviteur d’aller voir sur scène ce véritable phénomène qui faire tant couler d’encre. Tous les superlatifs pourraient être utilisé face à un tel line-up car force est de constater, que rassembler dans une même entité un tel panel de musiciens hors-normes, semblait être impossible. Mais c’est sans compter sur l’esprit de persévérance d’un certain Mike Portnoy qui aidé de Derek Sherinian, a su trouver les trois autres comparses pour mener à bien cette aventure subsonique voir inter-galactique ! Mais avant tout précisons que je partage cette soirée avec mon ami Dylan Hendrick (batteur de Foggy Stuff et grand admirateur de Monsieur Portnoy) qui je pense, n’aurait pas raté lui non plus une telle occasion de revoir Monsieur Portnoy après le concert du Neal Morse Band d’il y a quelques temps, une très belle soirée qui commence tout d’abord par le concert d’ouverture du groupe anglais/néerlandais Dilemma où l’on trouve deux musiciens déjà connus que sont le batteur Collin Leijenaar (Kayak, Neal Morse…) et le guitariste/chanteur Declan “Dec” Burke (Frost…). Une formation composée de cinq musiciens qui après avoir attendu l’arrivée de la sonorisation de façade (petit contre-temps technique), propose une première partie très honorable mélangeant classic-rock, rock-progressif et quelques soupçons plus métalliques, dans un registre agréable à suivre constitué d’un répertoire à la fois mélodique et progressif. Une formation qui vient de sortir un album courant du mois d’août ”Random Acts Of Liberation”, un opus salué par de nombreux grands artistes comme Arjen Lucassen ou Dave Meros, une galette manifestement faite pour toucher du monde et qui fait corps avec la prestation donnée ce soir offrant une belle rampe de lancement pour les monstres qui suivent !
– Dilemma Le Facebook
– Dilemma « Random Acts Of Liberation » (trailer)
Ensuite on passe aux choses vraiment sérieuses avec tout d’abord un constat sur la scène où, l’imposant matériel n’aurait pas pu tenir sur la scène du Spirit of 66, d’où l’intérêt évident de déplacer ce concert au Kursaal de Limbourg où là, il y a suffisamment de la place pour accueillir la batterie de Portnoy, les nombreux amplis (claviers, guitare et basse) et les claviers de Sherinian sans compter la place nécessaire pour laisser au chanteur la liberté de pouvoir s’exprimer au maximum. Je disais donc un matos impressionnant destiné à la super-équipe de ce soir composée de Mike Portnoy (batterie, Dream Theater, Transatlantic, Neal Morse Band), Derek Sherininan (claviers et orgues, Yngwie Malmsteen, Kiss, Steve Vai, Joe Bonamassa, Alice Cooper, Planet X), Billy Sheehan (basse double-manches, Steve Vai, David Lee Roth), Ron “Bumblefoot” Thal (guitare double-manches, Guns N’Roses, Art Of Anarchy…) et enfin Jeff Scott Soto (chant, Yngwie Malmsteen, Journey…), autant dire la crème de la crème dans le milieu du heavy-métal et du métal-progressif !
20h45 les lumières s’éteignent et une atmosphère mystérieuse envahit alors la salle avec la découverte petit à petit d’une scène décorée en arrière-plan par la pochette de l’album ”Psychotic Symphony” au fur et à mesure que le son d’intro monte dans les tours puis, c’est l’arrivée tout d’abord des quatre musiciens qui démarrent littéralement dans un rugissement métallique, le son étant d’emblée massif et puissant. Tout l’espace sonore est couvert par un métal-progressif de grande envergure où, chaque protagoniste montre directement un potentiel hors-normes. Du grand spectacle en fait avec par exemple la double-guitare de Ron (guitare double-manches) qui s’illumine de lumières de plusieurs couleurs…un instrument magnifique, idem pour l’impressionnante basse double-manches de Billy, les deux instruments offrant à l’avant-scène un cachet unique et percutant. On pourrait aussi parler de l’imposante batterie de Mike mais les connaisseurs en ont l’habitude, le musicien américain amenant toujours avec lui un instrument quasi hors-normes, qu’il maîtrise d’ailleurs de manière déconcertante. Derek n’étant pas en reste puisqu’il offre d’emblée son splendide jeu aux claviers, ces derniers étant placés sur la même estrade que Mike, permettant ainsi au public de pouvoir admirer à loisirs ces quatre grands messieurs du rock !
Puis vient alors le cinquième protagoniste en la personne de Jeff Scott Soto, illustre chanteur et véritable bête de scène…showman qui prend d’assaut le devant de la scène, complétant à merveille un tableau musical de haute envergure proposant un savant mélange de métal-progressif et de heavy-métal digne des méga-concerts données dans l’histoire. C’est à chaque instant puissant mais tout en restant accessible et même mélodique car d’une part si la section rythmique dépose une véritable chape de plomb, Ron et Derek s’arrangent alors pour colorer d’effluves mélodiques le tableau musical, qui est parachevé comme je viens de le dire par un chanteur démonstratif et efficace qui sait comment attiser la foule. Le niveau technique est ici sans égal et ce, grâce à quatre musiciens et un chanteur tous au sommet de leur art respectif, offrant au public une véritable démonstration heavy où puissance et engouement sont ici sans retenue. C’est littéralement flamboyant avec en sus, des jets de fumée qui jaillissent à différentes places de la scène comme pour mieux coller avec les grands shows de formations emblématiques comme Iron Maiden, Metallica ou encore le bon vieux Ozzy Ozbourne !
Concernant les points plus technique et si Mike Portnoy et Ron Thal ont égrainé de multiples passages hautement techniques ce concert avec de véritables démonstrations d’ailleurs, je souhaitais souligner concernant le guitariste qu’il m’a émerveillé grâce à une véritable fluidité dans les sons de son imposant instrument me rappelant souvent le grand Eddie Van Halen ! Concernant le grand Mike, est-il encore nécessaire de rappeler son fantastique touché qui allie puissance et une précision chirurgicale, qui lui permet d’accompagner de grand artiste de divers style comme par exemple le grand Neal Morse. Sinon on peut alors épingler d’une part un solo dantesque à la basse de Billy qui resté seul sur scène, nous jouera un passage technique époustouflant et d’autre part, un solo aussi magnifique de Derek qui a su comme il sait le faire nous offrir un savant mélange de synthés, d’orgue ou de piano. J’ajoute la démarche sympa qui consistait à laisser seul sur scène l’un ou l’autre de nos protagonistes, une manière de mieux mettre en valeur l’artiste présent sur scène mais aussi, le temps aux autres de pouvoir souffler car nos musiciens se sont données ce soir sans compter !
J’en termine par deux temps forts avec une très belle reprise d’une chanson d’un certain Freddy Mercury (Queen) où, Jeff Scott Soto a su montré tout son potentiel vocal ici accompagné de Ron, dans un registre plus acoustique…un très beau moment. Ensuite notons l’interprétation “heavy” du thème de la Panthère Rose magnifiquement interprété par quatre véritables virtuoses qui au final, ont donné ce soir en compagnie d’un très grand chanteur, le meilleur show technique que j’ai pu voir depuis que je traîne mes souliers dans les salles de concerts. Deux heures de concerts atomiques, subsoniques, intergalactiques…à se demander si ces cinq prodiges sont bel et bien des terriens ou plutôt des extraterrestres qui ont su transporter le public dans une autre dimension !
– Sons Of Apollo Le Facebook
– Sons Of Apollo « Gof of the Sun » (Live on Monterey)
– Sons Of Apollo « Signs of The Time »
Je confirme la qualité du spectacle. J’avais été les voir au Raismes Festival le samedi 15 Septembre où ils officiaient en tant que tête d’affiche pour le bonheur de tous. L’acoustique du Kursaal mit encore plus en valeur la virtuosité du band. Pour les titres, rendez-vous sur setlist.fm.