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Dream Wife, un vent de fraîcheur souffle sur l’AB Club

Il en fallait du courage pour braver les températures polaires de ce dimanche 18 mars et préférer l’AB Club à une soirée cocooning dans son salon. Récompense, les biens nommés Palace Winter ont fait le boulot mais ce sont avant tout les nanas de Dream Wife qui ont tiré leur épingle du jeu…

Il s’agissait en effet d’une double affiche qui a vu le trio Londonien (via Brighton et Reykjavic) monter sur scène accompagné d’un batteur dans le silence absolu après avoir patienté dans le noir de longues secondes durant. Trac, timidité ou concentration ? On dira plutôt qu’il s’agissait des derniers instants de calme avant la tempête car dès « Hey! Heartbreaker », leur tempérament musclé ne laissera que peu de répit à un public qui allait en prendre plein la figure.

En cette période où les langues se délient quant au quotidien pas toujours rose de la gent féminine, un groupe comme Dream Wife a clairement sa place. Féministes modérées, les trois rockeuses apportent fraîcheur et spontanéité à des compositions qui rappellent furieusement les Yeah Yeah Yeahs (« Fire ») ou les Breeders (« Let’s Make Out ») avec un petit côté girl group sixties qui fait toute la différence (« Spend The Night »). Leur premier album éponyme regorge ainsi de pépites destinées à affoler le dancefloor sans voix trafiquées, combinaisons sexy et synthés dégoulinants mais avec un message, comme sur l’imparable « Somebody » (« I am not my body / I am somebody »).

Si l’impeccable crinière blonde et les mimiques de la chanteuse Rakel Mjöll renvoient à Britney Spears circa 1999, sa voix presqu’enfantine et saturée juste ce qu’il faut la rendent captivante. À ses côtés, la relative candeur de la bassiste Bella Podpadec se voit complètement compensée par l’exubérance de la guitariste blonde peroxydée Alice Go, vêtue d’un maillot de basketteuse et d’un pantalon en cuir rouge vif. Habitée à l’instar de Flea, elle puise plutôt son inspiration dans les riffs concis d’Albert Hammond Jr (« Kids », « Right Now »). Et tout grimpe encore d’un cran lorsqu’elles haussent le ton tout en adoptant un vocabulaire peu châtié (« F.U.U. »). Vous avez dit décoiffant ?

Il faut croire que la plupart des spectateurs étaient venus pour elles car lorsque Palace Winter a débuté son set, l’AB Club s’est retrouvé sensiblement clairsemé. Le groupe Danois emmené par le chanteur Australien Carl Coleman a publié « Waiting For The World To Turn », son premier album, en 2016 et peaufine sur scène les extraits qui figureront sur son successeur (« Nowadays » arrive le 4 mai prochain chez le succulent label Tambourhinoceros).

C’est toutefois avec l’excellent « Positron » à deux vitesses que les choses se mettront gentiment en place. Pièce indie centrale de leur première livraison, elle va quelque peu trancher avec les nouvelles compositions qui semblent emprunter une direction plus poppy, à l’instar des deux singles avant-coureurs que sont « Empire » et « Take Shelter ». Si le premier renvoie à Phoenix (tout comme « Acting Like Lovers » un peu plus tard), le second fait penser aux Charlatans version dream pop. Et c’est peut-être ce que l’on reprocherait à leur nouvelle vision qui s’articule davantage autour des claviers (omniprésents sur scène) que des guitares, même si un titre comme « H.W. Running » amorçait déjà la transition.

Une transition qui allait trouver son point d’orgue en toute fin de set avec le très eighties « Soft Machine » qu’ils enchaîneront avec les rappels et un nouveau titre acoustique (« Kenopsia ») d’une grande intensité. Le point commun ? Une voix similaire à celle de Simon Le Bon. Et dans le bon sens… Histoire de se faire plaisir, ils boucleront la soirée avec « Christian Brothers », une méconnaissable et surprenante cover d’Eliott Smith. S’ils manquent encore de pratique sur les nouveaux titres, ils devraient être au point pour la sortie de l’album. À revoir en temps utile…

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