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Chris Rea, toujours là…


Malgré l’âge et la maladie, le légendaire guitariste/mélodiste Chris Rea a fait escale à Forest National le temps d’un concert pour partager avec le public belge quelques morceaux de son nouvel album et plusieurs de ses tubes planétaires. Une soirée teintée de nostalgie…

Fin 1983, début 1984. Je suis installé du haut de mes 18 ans à l’une des meilleures places de Forest National car je ne veux rien rater du concert de ce soir. Le groupe Canadien Saga, étoile montante de la planète rock, remplit le temple bruxellois de la musique. Le concert est quasiment sold out. En avant-programme, un jeune chanteur-guitariste inconnu essaie d’attirer l’attention du public qui, comme souvent, n’en a rien à faire et attend impatiemment la tête d’affiche de la soirée. Sauf que ce jeune inconnu a quand même réussi à éveiller ma curiosité avec un morceau qui sortait du lot : «I Can Hear Your Heart Beat». Déjà, il affichait cette maîtrise parfaite du rythme qui caractérisera la plupart de ses hits mondiaux.


Bien des années plus tard, je me retrouve au même endroit, à quelques mètres de la scène, dans la zone réservée aux photographes. Après tous les ennuis de santé qu’a connus l’artiste, je n’aurais jamais cru avoir la chance de le revoir un jour. Après avoir eu la chance rare de survivre à un cancer du pancréas, l’artiste a décidé de réorienter sa vie et de se consacrer à sa famille et à sa musique, le blues, pas cette musique de cette début qui a tellement été manipulée par les maisons de disque. Après avoir réenregistré son album «La Passione» en 2016 à l’occasion du 20e anniversaire de sa sortie, l’artiste anglais nous revient en 2017 avec un de ces albums dont il a le secret, intitulé «Road Songs for Lovers». Et le revoilà sur les route avec sa Road Songs For Lovers European Tour.


En arrivant dans la salle, je suis immédiatement subjugué par le somptueux décor qui fait la place belle à la guitare, instrument sacré du maître. Pas de première partie, l’artiste va droit à l’essentiel et dès sa montée sur scène, il vous emmène en voyage à la découverte de ses nouvelles chansons. L’homme a vieilli. Malgré son visage émacié, rien n’a entamé sa détermination à jouer toujours plus et toujours mieux. Son timbre de voix n’a pas changé. Tout au plus ai-je l’impression qu’il a un peu perdu en puissance, ce qui n’aurait du reste rien d’anormal. Sur scène, il est accompagné de musiciens aussi discrets qu’efficaces.


Que ce soit sur les morceaux du nouvel album ou dans les tubes qui ont jalonné sa carrière, la rythmique particulière qui lui sert de marque de fabrique continue d’émouvoir. Et que dire de cet incroyable toucher de guitare et de ce style inimitable… Forest National est installé dans sa formule club, avec des siège jusqu’au-devant de la scène. À chaque morceau, on sent toute la salle vibrer comme un seul homme. Il faut dire que les tubes du maître ont marqué la vie de bien de nos contemporains et les entendre jouer ce soir a quelque chose de très émouvant et doucement nostalgique. C’est des étoiles plein les yeux et des notes plein la tête que le public a regagné ses pénates. J’ignore s’il y aura encore une prochaine fois, mais je suis heureux d’avoir eu l’occasion de partager ce moment musical intense et cette belle communion avec le public.

Liste des morceaux :

  1. The Last Open Road
  2. Happy On The Road
  3. Nothing Left Behind
  4. Josephine
  5. Easy Rider
  6. Two Lost Souls
  7. Julia
  8. Money
  9. Looking for the Summer
  10. Stony Road
  11. ‘Til the Morning Sun Shines on My Love and Me
  12. The Road Ahead
  13. Stainsby Girls
  14. The Road to Hell (Part 1)
  15. The Road to Hell (Part 2)
  16. On the Beach
  17. Let’s Dance

Photos © 2017 Hugues Timmermans

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