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Clap Your Hands Say Yeah au Bota : Alec said dance

L’étoile de Clap Your Hands Say Yeah serait-elle en train de pâlir ? « The Tourist », leur cinquième album sorti en début d’année, est passé quasiment inaperçu alors qu’ils ont mis un certain temps avant de remplir la Rotonde où ils se produisaient ce mardi 12 septembre. Malgré tout, les absents ont eu tort…

À l’instar de la veille au même endroit avec la première partie de Girlpool, le support était assuré par le leader d’un groupe en solo. Ryan McPhun, la tête pensante de The Ruby Suns, officiait ainsi sous le nom de sa formation au milieu d’une scène un peu trop grande pour lui. Vêtu d’un bleu de travail, il officie guitare autour du cou derrière une console d’où sortiront des sons électroniques bidouillés qui renverront autant à La Priest (l’ex-leader de Late Of The Pier) qu’à Yeasayer. À la différence que le registre atmosphérique de sa voix laisse place à des parties planantes et sombres que magnifieront sa reprise d’un titre des Cocteau Twins en fin de set.

Si l’on associe depuis toujours Clap Your Hands Say Yeah à son chanteur Alec Ounsworth, il est désormais, depuis le départ du batteur Sean Greehalgh en 2014, le dernier membre original du groupe. Dans les faits, cela ne change pas grand-chose puisqu’il était, à de rares exceptions près, le seul compositeur crédité. Un dictat officialisé qui a conduit à l’enregistrement de « The Tourist », un nouvel album dont la supervision a été confiée à Dave Fridmann et qui renforce la direction indie du projet initiée en 2011 au travers de l’album « Hysterical ».

On en aura la preuve assez rapidement avec « Better Off », un premier lumineux nouveau titre joué dans la foulée d’« In This Home On Ice », une mise en jambe tranquille pour Alec et ses sbires (un batteur, un guitariste et un bassiste). Coiffé d’une casquette type Gavroche et amplement sapé, le leader recroquevillé sur lui-même n’a toujours pas investi dans un cours de maintien ou de communication. Cela ne l’empêchera pas de se fendre d’un bain de foule pendant « Some Loud Thunder », la plage titulaire de leur deuxième album au son délibérément saturé sur disque mais nettement plus coulant à l’oreille sur scène. Entre-temps un mixage parfait entre « Yankee Go Home » et « Is This Love? » mettra une première fois le feu à la Rotonde.

Revenons un instant sur les nouvelles compositions parmi lesquelles se démarqueront le musicalement très riche « A Chance To Cure » et l’hypnotiquement sombre « The Pilot » alors que « Down (Is Where I Want To Be) » oscillera entre parties flippantes et nerveuses à la fois, teintées de touches électroniques. Des titres sur lesquels la caractéristique voix nasillarde et plaintive du leader prend nettement moins l’ascendant, à notre grand soulagement. À mille lieues du hit « The Skin Of My Yellow Country Teeth », par exemple, où elle irrite toujours autant.

Heureusement, ce cas restera isolé et on se délectera plutôt de l’excellent « Coming Down » (dont la version studio inclut un passage de Matt Berninger, le chanteur de The National) et de deux extraits du sous-estimé « Hysterical » (les colorés « Same Mistake » et « Ketamine And Ecstacy »). Le set principal se terminant un peu plus tard au son de l’euphorisant « Upon This Tidal Wave Of Young Blood ».

Les rappels vont ensuite nous balader dans des contrées bien différentes. « As Always », tout d’abord, bourré d’effets et de guitares glaciales. « Heavy Metal », ensuite, dans une version hyper soutenue. « Into Your Alien Arms », enfin, qu’Alec interprétera seul à la guitare. Mais les choses n’étaient pas terminées pour autant car le groupe reviendra au grand complet pour un frappadingue « Satan Said Dance » aux effets ravageurs. Si la capacité des salles qu’ils remplissent désormais a sensiblement diminué, l’intensité, elle, a suivi le chemin inverse.

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