Ilia et son univers unique et particulier
Ce n’est pas tous les jours que l’on a la chance de rencontrer, de voir et surtout d’écouter une artiste qui travaille sans filet. En effet Ilia (Géraldine Cozier) joue, chante et communique sans tricheries avec une vraie spontanéité et une vraie sincérité, voilà bien quelque chose qui se perd dans un monde musical où l’on perçoit chaque jour un vent de préfabriqué ou une démarche purement commerciale. Ici rien de tout çà, l’artiste joue et partage ce qu’elle a envie de faire, à travers un univers largement hors des sentiers battus où, chant, musique et spectacle auditif et visuel construisent une alcôve encore protégée ! Puisque j’ai parlé de spectacle, j’ai décidé de présenter ce compte-rendu à la manière d’une pièce de théâtre, décomposée en plusieurs actes distincts mais pourtant complémentaires. Une manière de rendre hommage au remarquable travail présenté hier soir à l’Atelier Rock de Huy où, j’y faisais une première incursion musicale.
Acte 1 : le décor
Comme on en parle lors d’une pièce de théâtre, parlons-en ici car la scène vaut largement le détour et le temps de s’y attarder. Si l’espace de droite est couvert par les percussions, la batterie et les bidouilleries de Didier Fontaine, le côté gauche nous présente de magnifiques guitares et basse en bois naturel que Nicolas Dechêne va bientôt maitriser en nous offrant des arpèges d’une grande finesse. Au centre l’on aperçoit le clavier et les micros de notre demoiselle de cérémonie Ilia, sans oublier la présence d’un xylophone, d’un cajun ou autres instruments de percussions. Autant dire que la variété des sons que l’on va entendre ce soir, nous promet un voyage à travers le Monde et le moi-intérieur !
Acte 2 : la musique et la chanson
C’est sur le coup de 20h30 que démarre notre voyage à travers l’univers particulier d’une artiste qui a su proposer des chansons multi-facettes où, elle exploite tout le potentiel de sa voix. En effet la demoiselle use de la technologie (programmations vocales) pour construire chant, murmures, souffles ou même cris qui produisent une grande palette où sa voix en direct se mélange aux sons qu’elle vient de programmer. Ajoutons encore à cela un travail en monosyllabe qui me rappelle l’univers du scat jazz. Ambiance jazzy que l’on retrouve d’ailleurs à travers un travail tout en finesse des percussions et des guitares. Passant d’une chanson française libre à des morceaux chantés en anglais, l’artiste se réapproprie même de grandes chansons (« Smile », Nat King Cole ou Frank Sinatra ou « Amourissima », Feist) et ce, avec la volonté de toujours faire passer beaucoup d’émotion sans oublier les nombreux moments ou pop et rock se font ressentir. Au final le set présente un univers unique où joie, sincérité et partage s’associent au plaisir du public !
Acte 3 : les protagonistes
Ilia est une artiste complète, chanteuse/compositrice/musicienne, elle illumine la scène par son talent mais surtout par sa simplicité et sa gentillesse. Voyageant à travers de nombreux courants musicaux, elle pose sa voix sensible sur des chansons qui font honneur à un rendu parfois proche d’un certain art de la scène (les saltimbanques ou la scène manouche). Didier Fontaine m’a rappelé les nombreux percussionnistes internationaux que j’ai déjà rencontrés lors des éditions du Festival d’Art de Huy, offrant ainsi un jeu diversifié et tout en finesse. Finesse que l’on retrouve dans le jeu de Nicolas Dechêne, qui nous a offert ce soir des arpèges d’une grande pureté, proche de l’exercice technique d’un grand soliste !
Epilogue : …et moments choisis
Telle une funambule de la chanson, Ilia a proposé ce soir un voyage initiatique à travers son univers, un univers fait de joie, de romantisme, de partage mais aussi d’une grande maitrise de son art ! Pour les moments choisis, rappelons au public ces deux chansons où le public a été invité à s’assoir par terre les artistes étant assis sur le bord de la scène. Le refrain du public chantonnant « petits » lors de la chanson « Le Saboteur », et le rappel où les artistes sont arrivés par l’arrière pour se fondre au sein de l’auditoire présent. Alors pourquoi avoir présenté ce texte sous cette forme, dire qu’Ilia donne un concert serait franchement réducteur, l’artiste offre en fait un vrai spectacle comme c’est le cas pour une pièce de théâtre.
Set-list : « Kora », « Roas Song », » Il y a », « Soulève moi », « L’Amoureuse », « Sonne l’hallali », « La charmeuse », « Le saboteur », « Land dou hé dio », « Simle », Tu pars », « Do you remember », La confession », « Amourissima », « La peau » et en rappel « Sens dessus dessous »
PS : voilà les chansons d’un futur album, espérons que cette excellente artiste trouvera la maison d’édition digne de son immense talent, merci Mademoiselle !
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