Hammerfall: l’interview
Grâce au label Napalm et à notre collaboration avec Hardlife Promotion, Music In Belgium a été invité à un point presse au Hard-Rock Café d’Amsterdam où nous avons eu un entretien avec Joacim Cans et Pontus Norgren, respectivement chanteur et guitariste du célébrissime groupe de métal suédois Hammerfall, en tournée de promotion de l’album «Built To Last» qui sortira début novembre 2016.

MIB: «Built To Last» est le dixième album de Hammerfall. Comment pourriez-vous décrire le style de ce nouvel opus?
Joacim: Quand nous avons commencé à jouer dans les années ’80, nous voulions faire du heavy métal. Nous avons toujours continué jusqu’à ce jour. Le nouveau CD est l’aboutissement des neuf albums précédents: on y retrouve tous les éléments qui font la signature de Hammerfall, mais en plus grand et en plus fort.
Si vous avez aimé les albums précédents, vous devriez adorer celui-ci car il représente la quintessence de la musique du groupe.
MIB: Question bateau : quel est votre titre préféré sur «Built To Last»?:
Pontus: J’ai un faible pour «Hammer High» à cause de la mélodie de guitare. En fait, une chanson préférée n’est pas forcément la meilleure de l’album. C’est un titre qui a un petit quelque chose de différent qui la rend plus chère à notre cœur.
Joacim: Comme je l’ai dit précédemment, l’album contient des morceaux très forts, comme «The Sacred Vow» qui a la tonalité la plus haute que j’ai jamais interprété. Ne me demandez d’ailleurs pas de le chanter là tout de suite (rit)… Pour en revenir à la question, j’ai une préférence particulière pour le titre «Hammer High» qui est très différent du reste de l’album.
MIB: Comment décririez-vous l’évolution de la musique de Hammerfall ?
Joacim: Il est clair que «Glory to the Brave» (le premier album du groupe sorti en 1997) aurait été fort différent si nous l’avions enregistré aujourd’hui car nous avons la maturité que nous n’avions pas encore à l’époque. Nous avons aussi évolué en tant que personne. Ce qui n’a pas changé, c’est que nous nous investissons corps et âme dans l’écriture et que nous donnons le maximum à chaque nouvel album.
En revanche, il y a eu une véritable évolution dans la production des albums. Auparavant, on se retrouvait tous en studio pour enregistrer. Depuis l’album «Infected», nous avons commencé à enregistrer notre partie chacun de notre côté. Il n’y avait donc plus la pression liée à la présence d’un producteur qui veut tout régenter. Nous avons procédé de la même manière pour l’album «(r)Evolution» mais en poussant les choses encore plus loin. Et comme cette manière de travailler nous a plu, nous continué à travailler de la sorte pour «Built To Last».

MIB: Vous venez de signer un nouveau contrat avec Napalm. Qu’est-ce que cela change pour vous en tant qu’artistes?
Joacim: C’est Nuclear Blast qui nous a mis le pied à l’étrier en nous signant pour le premier album. Après toutes ces années de collaboration, nous avons opté pour un nouveau label qui offre plus de perspectives en termes d’exposition médiatique du groupe, de réseaux de distribution…
MIB: Comment se fait-il que Hammerfall enregistre sa musique à Los Angeles plutôt qu’en Suède?
Nous avons chacun un petit studio à domicile. C’est là que la plupart des instruments sont enregistrés. C’est facile et peu coûteux. Il faut bien se rendre compte que dans le contexte musical actuel, les budgets consacrés à l’enregistrement de nouvelles productions deviennent de plus en plus ténus. Il est donc important de bien choisir à quoi on consacre l’argent disponible. Si nous avons décidé d’enregistrer les voix à Los Angeles, c’est parce que nous aimons la manière de travailler de ce studio, que le résultat est supérieur à celui que nous obtiendrions ailleurs et que la voix est un des éléments fondamentaux dans la musique du groupe. Nous préférons donc miser sur l’enregistrement des voix plutôt que d’investir pour aller obtenir un son de batterie particulier dans un studio en Australie par exemple. D’où l’importance de bien choisir ses priorités.
MIB: Comment se déroule la phase d’écriture ? Tous les membres du groupe y participent-ils dans une même mesure?
Joacim: Non. L’écriture, c’est surtout Oscar Dronjak et moi. Pontus y participe aussi, mais sur certains titres seulement.
MIB: Quels sont votre meilleur et votre pire souvenir avec Hammerfall?
Joacim: Au tout début, notre premier album devait sortir sur un label néerlandais. Quand j’ai appris que nous étions signés par Nuclear Blast, ce fut un des plus beaux jours de ma vie car nous allions enfin pouvoir réaliser notre rêve ! Par la suite, il y a encore eu beaucoup de grands moments, comme la fois où nous avons joué au Wacken 2014 devant pas loin de 80.000 personnes. Nous avions un peu trop bu la veille et n’étions pas au top. Pourtant, ce fut un de nos concerts les plus mémorables… Pour le reste, la carrière d’un groupe, c’est comme des montagnes russes : il y a des hauts et des bas. L’essentiel est de ne pas rester au creux de la vague, sinon c’est la fin.

MIB: Y a-t-il un pays, une ville ou un endroit où vous n’avez encore jamais joué et où vous rêvez de donner un concert de Hammerfall?
Joacim: Nous avons eu la chance de jouer dans beaucoup d’endroits illustres. Je rêverais de jouer un jour au HMV Hammersmith Apollo de Londres ou au Madison Square Garden à New York.
Pontus: Moi je rêverais de jouer au Budokan à Tokyo, où se sont produits des groupes illustres comme Deep Purple et Dreamtheater.
MIB: Hammerfall n’a pas pour habitude d’inviter des vocalistes à partager un ou plusieurs titres sur ses albums. Serait-ce une option pour un futur album?
Joacim: J’ai parfois fait un duo, notamment «Alone» avec Jill Johnson. Mais ce n’était pas dans le cadre de Hammerfall. Nous avons eu parfois des invités comme Kai Hansen ou UDO, mais Hammerfall ne fait pas appel à des invités parce que nous ne faisons pas d’albums conceptuels.

MIB: Hormis la tournée européenne prévue pour le début de l’année 2017, quels sont les autres projets de Hammerfall?
Joacim: Nous allons faire l’Europe, l’Amérique du Sud et l’Amérique du Nord (avec Delain). Ensuite, nous ferons les grands festivals d’été.
MIB: Les fans peuvent-ils espérer un nouveau live dans un futur proche?
Joacim: Nous avons sorti en 2012 un dvd intitulé « Gates of Dalhalla» dont nous sommes assez fiers. Il faut savoir que cette captation a été réalisée dans des conditions météorologiques très défavorables. Il est tombé des cordes ce jour-là. Mais au niveau musical, nous en sommes très fiers.
Pontus: Sur le plan technique, les titres du DVD sont exactement identiques à ce que le public a pu voir ce jour-là. Nous n’avons fait aucun redub.

MIB: Quelle est la relation entre le groupe et ses fans?
Joacim: Nos fans sont notre plus grande richesse. Ce sont eux qui nous portent là où nous sommes . Les rares fois où un problème a pu se poser avec un fan, c’était parce qu’il ne parvenait pas à distinguer que sur scène, je suis le chanteur de Hammerfall, mais j’ai aussi une vie comme tout être humain. Certains fans n’arrivent pas à faire la différence. Mais cela reste un phénomène marginal. Les relations avec les fans sont en général très bonnes.
MIB: Hammerfall parviendra toujours à nous étonner. Comment est venue l’idée de la surprise qui a été faite à un fan qui se rendait au Vianor Tire Center pour faire mettre des nouveaux pneus sur sa voiture?
Joacim: Ce fut très amusant à faire. Là aussi, nous avons tout fait en une seule prise. On n’avait pas le choix. Au début, ce fan a eu la peur de sa vie, tellement il s’est saisi. Après il a vraiment beaucoup apprécié et il a donc eu la chance de voir son groupe préféré se produire dans le décor inattendu de ce garage. Il a aussi eu droit à des nouveaux pneus gratuits…
MIB: Merci beaucoup à tous les deux pour cet agréable entretien.
Joacim: Merci à vous et rendez-vous lors de notre tournée au début 2017!