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Let’s go for a RIDE (again)

Lorsque Liam Gallagher a annoncé la séparation de Beady Eye l’an dernier, des rumeurs d’une reformation de Ride se sont instantanément répandues. Libéré de ses obligations avec le cadet des frangins terribles, Andy Bell avait dès lors tout le loisir de remettre sur les rails le groupe qui a marqué de son empreinte la période shoegaze du début des années 90. Ils sont passés au Paradisio d’Amsterdam la semaine dernière. La première partie de leur tournée de reformation avait en effet oublié la Belgique (où ils n’ont d’ailleurs historiquement joué qu’à de très rares occasions). Les nombreux fans n’avaient donc pas d’autre choix que de se rendre à l’Olympia de Paris ou dans l’ancienne église amstellodamoise. Entre-temps, ils ont annoncé leur passage au Pukkelpop le samedi 22 août.

Formé en 1988, les natifs d’Oxford ont sorti quatre albums (dont les classiques « Nowhere » en 1990 et « Going Blank Again » deux ans plus tard) avant de se séparer en 1996. Mis à part un one shot pour une émission télévisée consacrée à Sonic Youth en 2001, le quatuor n’avait plus joué ensemble depuis près de vingt ans.

Ceci dit, excepté le bassiste Steve Queralt, ils n’ont pas quitté le monde de la musique pour autant. Andy Bell a ainsi formé Hurricane #1 avant de rejoindre Oasis puis Beady Eye, le chanteur Mark Gardener a sorti trois albums solo (on l’a souvent croisé du côté de Liège au milieu des années 2000) alors que le batteur Loz Colbert a notamment joué avec The Jesus & Mary Chain et était encore il y a quelques semaines à la Rotonde du Botanique avec Gaz Coombes.

Sans surprise, leur set, entamé avec « Leave Them All Behind » (leur seul top 10 anglais, quelque chose d’inimaginable aujourd’hui pour un groupe indépendant) va se concentrer sur les deux albums précités ainsi que les EPs sortis au préalable. Une période dorée pour un mouvement qu’ils ont aidé à façonner et dont se sont inspirés bon nombre de groupes par la suite (Lush, Slowdive et Chapterhouse pour n’en citer que quelques-uns).

On s’est donc replongés le temps d’un soir au début des 90s avec les murs de guitares et les atmosphères mélodico-planantes dont ils s’étaient fait une spécialité. « Like A Daydream », « Polar Bear », « Twisterella » ou l’excellent « Chrome Waves » n’ont pas pris une ride, à l’inverse des musiciens (Mark Gardener cache par exemple sa calvitie sous un inamovible chapeau). Les titres sont en tout cas exécutés avec une conviction qui démontre une envie évidente de profiter du moment présent.

Même s’ils n’excluent pas la possibilité d’enregistrer de nouveaux morceaux, cette tournée se concentre uniquement sur leur passé glorieux. Et il y a de la matière. Parmi les titres les plus réussis, citons encore « OX4 », « Taste » et un impeccable « Drive Blind » en guise de final du set principal. Même « Black Nite Crash », le seul extrait du quatrième album (« Tarantula »), ne dépareille pas et a certainement inspiré Black Rebel Motorcycle Club. Seul « Carnival Of Light », leur album de 1994, n’aura pas été visité ce soir.

C’est au terme d’un rappel entamé avec « Nowhere » et clôturé avec l’imparable « Chelsea Girl » que le groupe disparaîtra alors que les disciples dans la salle (à la moyenne d’âge allègrement dans la quarantaine) savouraient le plaisir d’avoir enfin pu (re)voir un groupe majeur de la scène indie britannique. Un conseil, ne les loupez pas au Pukkelpop.

Set-list
Leave Them All Behind
Lile A Daydream
Polar Bear
Seagull
Sennen
Cool Your Boots
Black Nite Crash
Twisterella
OX4
Dreams Burn Down
Time Of Her Time
Chrome Waves
Paralysed
Taste
Vapour Trail
Drive Blind

Nowhere
Mouse Trap
Chelsea Girl

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