Anathema reste au sommet !
C’est vraiment tout ce que l’on peut dire de cette nouvelle prestation au Trix d’Anvers ce mercredi 1 octobre 2014 car, les frères Cavanagh ont une fois de plus illuminé la salle et son public. Chaque passage de ce groupe emblématique et surprenant, fait chaque fois l’objet d’émotions fortes de la part des personnes présentes qui repartent toujours le cœur et l’esprit plein d’étoiles ! Mais revenons tout d’abord quelques heures en arrière avec mon arrivée aux abords du Trix vers 19h15 pour pouvoir, être bien placer en ordre utile lors de l’ouverture des portes. Ceci chose faite, je me précipite vers le premier rang et trouve une place de choix devant la herse qui nous sépare du devant de la scène. De cet observatoire des plus judicieux, ont peut déjà admirer la décoration aux couleurs du dernier album « Distant Satellites » ainsi que, l’impressionnant matériel en place. Mais avant de voir et écouter nos amis anglais, c’est donc le groupe autrichien Mother’s Cake qui bénéficie cette fois des bons vouloirs du groupe phare. Apparaissant sur scène dans une géométrie à trois, nos lascars ont tôt fait de chauffer la salle avec un rock fortement chargé en blues et en funk où, basse, guitare et batterie se jettent littéralement dans une jam-session endiablée. Chemin faisant depuis 2008, le groupe n’a de cesse d’avoir touché le public par une véritable démonstration technique qui nous rappelle Jimi Hendrix, Jeff Beck, Keith Moon ou Frank Zappa. Suite à leur tournée début 2014, ils finissent par accoucher d’un album produit en Allemagne et bien sûr, la chance inestimable de passer en première partie des frères Cavanagh ! Grand coup de chapeau à Yves Krismer (guitare et chant), Jan HauBels (batterie et backing vocal) et Benedikt Trenkwalder (basse) qui ont enflammé le Trix pour accueillir la tête d’affiche !
En fait et comme à chaque fois, le groupe qui ouvre pour l’artiste principal, remplit sa mission comme ils se doit avec aujourd’hui, un set percutant et chargé jusqu’à la gueule de funky et de psychédélisme. Suit le traditionnel break de démontage et placement des pédales et instruments des seigneurs de la soirée. Au passage, on aperçoit dans le coin droit derrière le mixage des retours, Jamie Cavanagh toujours aussi chevelu qui prend déjà la température. 21h30 précise les lumières s’éteignent et une belle lumière rouge envahit la scène illuminant, des panneaux représentant la pochette du dernier album en date. Arrivée sous des applaudissements nourris du line-up très attendu avec outre les trois frères Cavanagh, Lee Douglas pour le chant féminin, John J.Douglas pour la batterie et Daniel Cardoso pour les claviers puis, c’est le démarrage en fanfare pour une nouvelle soirée progressive.
D’emblée le public est conquis par la performance des artistes car, elle est à la hauteur des espérances avec une équipe parfaitement rodée qui nous délivre tout d’abord, une composition du dernier album. Album qui aura surpris les fans avec ces nombreux passages électro-dance qui sont ici rendus sous forme de bandes sons préenregistrées. Si Vincent et Jamie ont gardé leur rôle respectif de la dernière tournée, Daniel s’attribue une seconde tâche en prenant ici en mains les passages au piano, et ce, en plus de la lead-guitare.
Intelligemment le groupe passe en revue sur scène, sa discographie allant chercher des chansons incontournables de leur répertoire, repris en chœurs par l’entièreté du public présent (salle comble). Les albums « Judgement », « A Natural Disaster », « We’re Here Because We’re Here » et « Weather Systems » font peau neuve à travers l’interprétation de grands classiques du groupe comme « Untouchable part 1 & 2 » qui torpille d’émotion toute la salle. Si le dernier opus permet aux musiciens de proposer une nouvelle mixture où des intros électro-dance font leur entrée, on garde bien sûr le côté folk-rock et le rock atmosphérique pour le reste du répertoire. Concernant les extraits de « A Natural Disaster », la part belle est faite aux synthés et au chant électronique qui permettent de respirer entre les nombreux assauts titanesques où le heavy et le rock progressif percutent de plein fouet la foule en délire.
Venons-en à l’analyse des protagonistes en présence avec tout d’abord Lee Douglas qui, illumine de sa voix suave et sensuelle, des passages atmosphériques chargés d’émotion. John J.Douglas aura assuré comme il se doit son rôle de batteur mais ne passons pas sous silence, son travail aux claviers où il aura épaulé l’équipe lors des passages plus aériens. Daniel Cardoso est sans conteste un excellent percussionniste et lui-aussi, a endossé une seconde casquette en prenant la relève de John derrière les fûts, et ce, pendant plusieurs compositions. Passons maintenant aux trois frères avec un Jamie Cavanagh beaucoup moins effacé que la dernière fois et donc, plus volubile sur scène sautillant sans cesse et relançant régulièrement le public. Daniel Cavanagh a bien sûr et comme toujours, assuré le spectacle guitaristique avec un niveau technique hors normes ! Cerise sur le gâteau, Daniel a aussi assuré les intros et les passages mélodiques au piano, ce qui n’a fait que renforcer le respect à accorder à cet artiste. Ce dernier s’est donné à fond pour pousser la foule à exploser et porter le groupe le plus haut possible. Vient enfin le tour du frontman, le bien nommé Vincent Cavanagh qui reste l’icône du groupe avec cette voix qui fait chavirer tous les fans et qui épaule parfaitement son frère Daniel à la guitare. N’oublions pas également sa prestation aux claviers et synthétiseurs.
Chaque membre est resté au sommet du début jusqu’à la fin avec un spectacle féérique qui prouve qu’Anathema reste et restera au même titre qu’un Porcupine Tree ou le grand Steven Wilson en personne, une valeur sûre du rock progressif. Il me reste à dire que le groupe des frères Cavanagh a sans cesse évolué et progressé vers les cimes pour nous offrir aujourd’hui, une musique complexe et travaillée aux confins du rock atmosphérique. Personnellement, je ne raterais pour rien au monde un concert de ce fabuleux groupe. Respect !