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Woodkid envahit Forest : une vraie bête de scène est née

J’ai assisté ce 20 février à un concert de Woodkid avec en première partie le phénomène électro Thomas Azier. Le concert se passe dans un Forest National en mode Club (ce qui veut dire que les seconds balcons sont condamnés). J’ai hâte de revoir un Woodkid en pleine forme, je l’avais vu à la Rotonde du Botanique en 2011. Il va faire chaud et même très chaud pendant la prestation de haut vol de Woodkid. La première partie est assurée par le phénomène Thomas Azier qui a mis le feu à l’A.B. pour la première partie de Stromae. Le petit prodige nous vient tout droit de Berlin. Né aux Pays-Bas, Thomas Azier a 19 ans lorsqu’il déménage à Berlin. En 2012, il sort deux E.P., « Hylas 001 » et « Hylas 002 », sur son propre label Hylas Records distribué par BMG. Sur scène, il fait les premières parties des tournées mondiales de Woodkid et de Stromae. Son premier opus simplement intitulé « Hylas » voit le jour début 2014. Cet album est le concentré du travail méticuleux que Thomas a réalisé ces cinq dernières années pour devenir l’artiste qu’il est aujourd’hui. Accompagné de ses seules machines, Thomas Azier, au look rebelle et à l’attitude torturée, fait de l’électro pop avec chant. Il possède de petits airs de Depeche Mode en beaucoup plus aigu et est accompagné d’un comparse qui bidouille les machines également.

J’ai toujours peur de la qualité médiocre du son à Forest National. Je me mets donc dans la fosse côté gauche, face à la scène, à proximité des baffles. Je ne resterai pas longtemps à cet endroit, car il y a tellement de retour de basse que mon slip se tranforme en string en moins de deux. Je m’écarte donc et me mets dans le fond de la salle près de l’entrée. C’est dommage pour les groupes passant en première partie dans cette institution vieillissante qu’est Forest National et qui ferait bien d’évoluer et de s’adapter aux techniques de pointes en matière de son.

Thomas et son comparse nous interprètent : « Fire Arow », « Ghostcity », « Metropolitan Tribe », « Prelude », « Red Eyes », « Future Sound », « Hylas » et, pour terminer, « Cirens Of The Citylight ». Thomas bouge bien sur scène, sa voix résolument soul me fait penser à un autre prodige anglais, Barbarossa, que j’ai déjà vu maintes fois en concert. Le look dandy cuir lui va bien. Il est à revoir dans une belle salle comme l’A.B. ou le Botanique. Le petit gars est à suivre et à surveiller, il fera de nombreux émules.

Woodkid aka Yoann Lemoine est né à Lyon en 1981. C’est un réalisateur, musicien et graphiste français. C’est en tant que réalisateur que Yoann Lemoine s’est fait connaître en réalisant notamment les clips « Teenage Dream » de Katy Perry, « Back To December » de Taylor Swift, « Faut-il, faut-il pas ? » de Nolwenn Leroy, « Dreaming Of Another World » des Mystery Jets, « Born To Die » de Lana Del Rey et « Take Care » de Drake, ou encore des clips pour The Shoes, Yelle, Moby et Rihanna.

Il n’a qu’un seul album à son actif : « The Golden Age ». Il est là pour le défendre, ce qu’il fait avec brio, mais aussi nous présenter de nouvelles chansons. Le light-show a considérablement évolué et doit bien meubler sur scène. Woodkid est avant tout un petit prodige du visuel et des images bien faites, mais c’est aussi une véritable bête de scène, un chanteur hors pair et un amoureux d’un son bien foutu. Il nous charme pendant plus de 90 minutes avec son spectacle haut en couleur et d’une qualité exceptionnelle. Cela commence en douceur, mais un mot et un geste du maître et la fosse s’enflamme d’une seule voix, c’est fou.

Il y a du monde sur scène, Woodkid, ses deux batteurs , ses deux synthétiseurs et machines, quatre violons, un violoncelle et une contrebasse. Il ne faut pas oublier le trio de cuivres qui va dynamiter le concert par la richesse de ses sons. Woodkid va débuter avec le fabuleux « Baltimore’s Fireflies », extrait de son E.P. « Iron ». Rien qu’à entendre les cuivres, tu as les poils du dos qui se redressent. C’est chaud et l’ambiance monte tout en douceur avec « Childhood ». Les cordes sont là pour vous inviter au voyage, un voyage qui va être fabuleux. On passe ensuite au piano avec la plage d’ouverture de l’album « The Golden Age ». La voix du maître est puissante et bien épaulée par les violons, violoncelle et contrebasse. Les deux batteurs sont également en forme et font monter l’ambiance. On se recueille après « Where I Live », on écoute la voix et on est attentif. Le contact entre Yohann et le public est immédiat. Il s’attache entre chaque chanson à présenter la suivante. Il ouvre la bouche et c’est tout Forest qui lui répond. Tu fermes les yeux et voilà « Evolution » suivi de « Ghost Lights ». Le maître applaudit et le public chaud suit, c’est explosif. On voit que la tournée est bien rodée et que le gars timide du début s’est transformé en vraie bête de scène.

C’est « I Love You » qui suit. C’est réciproque, Forest est à ses pieds. Si tu as un coup de blues, tu écoutes « Go » et ça réconforte. Tu continues en beauté avec « Brooklyn », le miel caresse tes tympans délicats. Avec « Boat Song », un morceau cuivré et symphonique, tu fonds tel un glaçon à l’ombre de la voix de Woodkid. On se réveille avec « Technology », du nouveau matos. Il faut occuper le dancefloor. Le jeu de lumière est là pour enfoncer le clou et vous aider. Pour la préparation, on a « Stabat Mater », puis une version longue de « Conquest Of Spaces ».

Alors, tu es prêt à danser avec « Volcano ». Tout le monde est debout et cela va jumper sec. Tu n’es pas crevé et tu continues et en redemande avec « Iron », titre éponyme de l’E.P. La bête est lâchée et se libère, quel concert de malade. Une nouvelle montée en puissance pour le voyage dans les grandes plaines du Far West américain avec « The Great Escape » puis cela ce calme, le son parle et l’image est présente. C’est la fin du concert qui se termine en beauté, un moment très fort et intense. Le concert fut un grand moment et des moments intenses comme cela, on en redemande. En rappel, nous avons droit à « Run Boy Run ». Le public est chaud et en redemande, c’est l’ovation totale et parfaite. Woodkid n’en revient pas et remercie son public, c’est le sien et il le sait. C’est la dernière chanson : « Instrumental/The Other Side », un morceau qui clôture également ce merveilleux album qu’est « The Golden Age ».

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