Le rockeur Willy Moon répond aux questions chez nos amis les Ch’tis
Cette interview de Willy Moon est ma première en anglais. Ce n’est pas évident de présenter cela à un artiste. Willy a bien compris la situation et a été tout à fait charmant. Cette petite prouesse pour moi s’est déroulée lors du Poulpaphone festival de Boulogne-Sur-Mer. Music in Belgium : Bonjour Willy, ton look dandy et rétro, c’est par plaisir ou par provocation ?
Willy Moon : Mon look est fait pour mon plaisir. Je me présente comme je suis, authentique. Si on essaye d’être quelqu’un d’autre ou de paraitre comme quelqu’un d’autre, cela sonne faux.
MiB : Es-tu issu d’un milieu musical ?
Willy Moon : La musique a toujours représenté une très grande partie de ma vie. C’est une façon pour moi de construire mon identité. En tant qu’enfant, c’était une façon de découvrir qui j’étais. Ma façon d’être provocateur et arrogant ou intéressant viennent de mon environnement musical.
MiB : Comment es-tu arrivé à développer le son très particulier de ta musique ?
Willy Moon : J’ai utilisé un ordinateur par accident. J’ai commencé à écrire des chansons rock’n’roll. J’étais seul et ma seule façon d’écrire, c’était sur ordinateur. En rentrant de mon travail, j’enregistrais ce que j’avais écrit sur mon ordinateur. Je me suis rendu compte que pour moi, c’était la seule manière de travailler. J’ai donc construit petit à petit une technique d’enregistrement. De cette façon-là, j’ai développé un goût pour les sonorités qui n’étaient pas spécialement de la musique. Ma façon de travailler et l’amour pour les sons m’ont amené à écrire des chansons que je n’aurais pas forcément utilisées autrement. Cela me met dans une situation difficile et c’est important de me poser des défis. Quand un artiste se met en position de défi, c’est intéressant pour l’auditeur.
MiB : Quelles sont tes influences musicales ?
Willy Moon : J’ai commencé à jouer de la guitare à l’âge de sept ou huit ans. J’aimais alors Jimi Hendrix et The Kinks. Je n’ai pas de frontière, ni de limite pour la musique que j’écoute. J’écoute tout simplement ce que je trouve bon. J’écoute actuellement Nick Cave, Tama Vision et Danny Campbell Wave.
MiB : Aimes-tu ta coupe de cheveux ?
Willy Moon : Oui, j’aime bien ma coupe de cheveux. Quand j’étais enfant, j’avais les cheveux très longs. À l’école, j’étais le seul dans ma classe à avoir les cheveux longs. On me taquinait beaucoup et je n’aimais pas cela. J’utilise ma coupe de cheveux comme une protection.
MiB : Quel est ton rituel avant de monter sur scène ?
Willy Moon : Je bois de l’alcool. Le fait de boire me rend moins sensible et me met bien dans l’esprit du spectacle. Cela me détend et m’empêche d’écouter les voix qui me tourmentent. L’alcool me permet d’être plus instinctif.
MiB : Comment es-tu venu à la reprise de « Paint It Black » des Rolling Stones avec Puggy ?
Willy Moon : J’ai eu une discussion concernant la chanson que j’allais chanter avec Puggy. Il y avait une dizaine de chansons proposées et mon choix s’est porté sur « Paint It Black ». C’est selon moi, la seconde meilleure chanson des Rolling Stones. La meilleure est « Sympathy For The Devil ». J’aime la façon noire de voir le monde qui passe dans « Paint It Black ». C’est la chanson la plus concise qui reflète le mieux le contexte de la situation exposée.
MiB : Comment s’est passé la rencontre avec Puggy ?
Willy Moon : La rencontre était très bien, ils sont gentils, chaleureux. Je ne les connaissais pas avant et ce fut un plaisir de les rencontrer.
MiB : Comment s’est fait la rencontre avec ta guitariste et ta batteuse qui sont terribles ?
Willy Moon : J’ai fait une audition, j’ai écouté plusieurs musiciens et j’ai pris ceux que je n’avais pas envie de tuer. C’est pour cela que je les ai choisies (ma batteuse et ma guitariste). J’ai eu plusieurs guitaristes et bassistes qui sont passés dans le groupe, mais maintenant j’ai trouvé les musiciens qui convenaient au groupe.
MiB : Tu es professionnel jusqu’au bout des ongles, es-tu un bourreau de travail ?
Willy Moon : J’ai la possibilité de faire de la musique pour gagner ma vie, ce qui m’obsède et donc je suis passionné. Si je n’avais pas eu l’occasion de faire de la musique de manière professionnelle, c’est quand même quelque chose qui aurait occupé une bonne partie de ma vie. Toutes mes pensées sont connectées à la musique. Ce n’est pas un choix et cela fait partie de ma vie.