Rencontre avec les Liégeois de Dan San
La discussion plus qu’agréable se passe à l’ombre d’un arbre imposant dans le cadre idyllique du Parc du château d’Enghien lors du magnifique Festival LaSemo le dimanche 14 juillet. Dan San est un des fers de lance du collectif liégeois Jaune Orange (Piano Club, MLCD, Pale Grey, The Experimental Tropic Blues Band, Gaetan Streel). Le groupe est composé de Thomas Médard (guitare, voix, mandoline, harmonica, percussion), Jérome Magnée (guitare, voix, piano Hammond, banjo, percussion), Maxime Lhussier (basse, voix, guitare électrique), Damien Chierici (violon), Laeticia Collet (synthétiseur) et Benoit Huvelle à la batterie. La machine est bien huilée, c’est la dernière date d’une tournée européenne qui a suivi la sortie de « Domino », les gars et Laeticia sont en forme et tout sourire dehors.
Music in Belgium : Cela fait du bien de vous revoir au pays !
Dan San : Oui, c’est vrai que ça fait un petit moment qu’on n’a plus joué en Belgique or on aime beaucoup ça, d’où ça nous fait plaisir.
MiB : Vous avez pas mal voyagé depuis la sortie de l’album.
Dan San : Oui. Cet album nous a permis de voir un peu du pays. On a tourné en Allemagne, en Suisse, en Autriche, aux Pays-Bas, en France et un peu en Angleterre. Ça fait beaucoup de kilomètres tout ça.
MiB : Du nouveau en préparation !
Dan San : Bien sûr. Nous avons enfin le temps de bosser sur du nouveau matériel et on s’en réjouit. L’idée, c’est de composer un nouvel album enrichi de toutes ces nouvelles expériences que nous avons vécues.
MiB : D’ou vient votre inspiration ?
Dan San : Pour « Domino », les thèmes des chansons étaient assez sombres. On y parle des difficultés qu’on rencontre dans la vie. Des ruptures, des décès, des doutes et des angoisses que nous avons eus. En fait cet album a été une sorte d’exutoire de tous ces maux que nous avions ressentis à ce moment-là.
MiB : Votre musique est typée folk, les voix sont essentielles mais les guitares aussi.
Dan San : Oui, je crois que c’est parce que tous les morceaux sont nés ainsi, une guitare une voix. On a envie de faire évoluer ça à l’avenir.
MiB : Pourquoi ne pas intégrer des cuivres dans votre musique ?
Dan San : Nous l’avons fait sur « Tomorrow ». Il y a tout un final aux cuivres. Mais c’est le seul morceau sur lequel on entendait des cuivres. On n’avait pas envie d’en avoir partout. Je crois que ce sont des instruments à utiliser avec parcimonie dans notre style de musique.
MiB : Jaune Orange, un collectif incontournable sur Liège, c’est le berceau de pas mal de très bons groupes rock ?
Dan San : C’est vrai que Jaune Orange est l’un des collectifs à Liège qui se bouge le plus. Mais je crois aussi qu’il a beaucoup de bons groupes à Liège. Le collectif participe à ce vivier culturel qui bouillonne dans la ville.
MiB : Un concert avec un orchestre classique ou symphonique, cela ne vous tente pas ? C’est du boulot, il faut réarranger tous les morceaux, non ?
Dan San : C’est mon rêve (Jérôme). On a déjà eu certains contacts pour jouer « Domino » avec un orchestre, mais on ne se sentait pas prêt pour ça. Peut-être pour le prochain album…
MiB : Vous vous exprimez en anglais, cela passe très bien. Des chansons en français, pourquoi pas ?
Dan San : Je ne crois pas. En fait, l’anglais en musique c’est notre culture. Depuis toujours, on écoute presque exclusivement des groupes qui chantent en anglais. Du coup lorsqu’il s’est agi de chanter nous-mêmes, on ne s’est même pas posé la question. Et puis, c’est aussi une manière de se cacher derrière la langue. Cela rajoute une barrière de compréhension pour les gens qui sont peut-être concernés par ce que l’on dit. On est peut-être un peu trop pudique pour se livrer en français.
MiB : Vos projets parallèles, essentiels ou pas ?
Dan San : Oui, évidemment. Cela nous permet de tester d’autre chose que ce que l’on fait dans Dan San. Et puis, il faut savoir qu’à Liège, c’est une grande famille de musiciens. On est très vite embarqué dans un projet sans trop s’en rendre compte. C’est très agréable de pouvoir être sur scène avec un autre projet alors qu’avec Dan San, on entre dans une période de création. Ça nous permet de ne pas perdre la main.