Overhead nous a tous bluffés !
Aucun regret pour la petite assemblée réunie ce dimanche soir pour écouter et voir les Finlandais d’Overhead, car si le soleil et la chaleur n’étaient pas au rendez-vous de la météo, ceux-ci étaient par contre bien présents sur la scène du Spirit. Un fameux coup de bluff où les inconditionnels ont pu à nouveau retrouver une valeur sûre du renouveau du Prog ! Un premier constat fût de voir une nouvelle fois les troupes des petits jours avec une assemblée clairsemée en ce dimanche de Fête des pères. Ceci pourrait peut-être expliquer cela, mais force est de constater que les amateurs se font souvent rares. La faute à qui, difficile à dire d’autant que j’apprends par l’un de mes voisins que le concert précédent en Hollande fût tout simplement annulé faute de préventes de tickets ! Mais où allons-nous, car je me souviens encore du passage des Finlandais lors de la Convention Prog-Resiste de 2006 où ils m’avaient laissé sur le carreau en nous distillant un rock progressif attrayant teinté de folk et de métal.
Pour l’heure, voici venir nos amis avec des débuts un peu chaotiques où le mixage son souffre un peu d’un manque de finesse et où Alex Keskitalo a difficile à élancer et éclaircir sa voix. Un peu de fatigue peut-être, car si le chant n’est pas toujours à l’image des albums en studio, c’est bien un homme habité par sa passion qui se déhanche sur scène avec une prestation à la flûte fort attrayante. Le tempo d’ensemble, quant à lui, nous replonge directement dans l’univers complexe d’Overhead avec un rock progressif où folk-rock, heavy-métal et blues servent ici d’entremetteurs. D’autres courants musicaux font aussi leur apparition au cours des compositions qui défilent. C’est d’ailleurs le guitariste Jaakko Kettunen qui insuffle ici toutes ces différentes colorations avec çà et là des relents de funk et de soul musique.
Concernant la discographie du groupe, tout y passe avec des compositions prises de chaque album. On épinglera de belles versions de « Metaepitome », « Down », « Time Can Stay » ou « Lost Inside ». Cette liste étant non exhaustive, car les morceaux s’enchaînent, dans un premier temps, sans temps mort. Par la suite, Alex, qui montre encore quelques faiblesses vocales, prendra le temps de plaisanter avec le public. Mais rassurons-nous, car côté musical, çà bouge fort avec des spectateurs qui répondent du tac au tac aux notes de musique. Concernant les performances solistes, épinglons un très beau solo de Ville Sjöblom qui jongle aussi bien avec les fûts, les cuivres ou les percussions sud-américaines. Ne passons pas bien sûr sous silence les deux grands solos de Monsieur Jaakko dont le second lui permettra, avec l’aide de la section rythmique, de développer un blues-rock de haut vol !
Parlons donc un peu des musiciens avec tout d’abord Janne Pylkkönen qui malgré sa discrétion, assure grave le tempo à la basse. Son équivalent à la batterie, Ville Sjöblom, fera dans l’ensemble une belle prestation. Aux claviers, Tarmo Simonen assure lui aussi sa part de travail. Notons d’ailleurs qu’il laissera, le temps d’un morceau, son ingénieur du son diriger ses instruments. Revenons quelques instants sur le frontman Alex Keskitalo qui proposa une belle prestation à la flûte, instrument qui fait partie intégrante de la marque de fabrique du groupe. Affublé d’un boîtier électronique portatif lui servant à produire moult bruitages, sa tâche vocale fût des plus rudes avec manifestement, un combat de tous les instants. Passons maintenant à l’homme de la soirée avec un Jaakko au sommet de sa forme, qui étincela la scène de son jeu haut en couleur. Certains diront d’ailleurs qu’il approche de près les grands maîtres de la six cordes !
Au final, Overhead nous a littéralement bluffés avec une prestation de près de deux heures où le groupe a su jongler avec presque tous les courants musicaux, nous offrant un moment intense où ont défilé devant nous près de cinquante ans de musique rock. D’ailleurs, certains de mes voisins ont pu se rappeler, au fil des morceaux joués, un grand nombre de groupes légendaires. Il est clair qu’Overhead aurait dû jouer devant une plus grande assemblée, car les musiciens le méritaient amplement. Pour finir, conseillons vivement à Alex de bien se reposer, il en aura besoin pour la suite. À la prochaine !
Pour l’anecdote, le fameux ingénieur du son qui a pris le relais au clavier n’est autre que Veikko Sutinen, le claviériste de groupe Hidria Spacefolk! 😉
Une petite mention qui équivaut à un peu de pub bien méritée également!