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DOG IS DEAD, un groupe plus sage que son nom…

À l’origine prévu le 13 février dernier, le concert de Dog Is Dead au Club de l’Ancienne Belgique a finalement eu lieu un gros mois plus tard, ce dimanche 17 mars. La faute à un appel du pied de Two Door Cinema Club qui les voulaient en première partie de leur tournée européenne. En conséquence, c’était la seconde fois en quatre jours qu’ils foulaient une scène de l’AB, mais cette fois en tête d’affiche.

Le support avait été confié à Robbing Millions, jeune groupe de rock indé bruxellois emmené par Lucien Fraipont, un musicien qui a déjà roulé sa bosse dans pas mal de projets malgré son jeune âge. Et si on trouve le band particulièrement au point, c’est parce que les protagonistes sur scène se connaissent bien pour avoir régulièrement joué ensemble au fil des occasions.

Ceci dit, la caractéristique principale du collectif réside dans la mise en avant de deux voix parfaitement complémentaires. D’une part, celle du leader, nasillarde qui hésite entre chant et déclamation à la Lou Reed et d’autre part, celle de Gaspard Ryelandt, plus douce et riche en harmonies. On se retrouve dans des contrées faussement pop car les compositions intelligemment construites évitent soigneusement toute facilité en se voulant suffisamment accessibles pour maintenir l’attention de l’auditeur.

Ils font par moment penser à Minerale, un groupe aujourd’hui disparu qui a enchanté le paysage musical belge francophone au milieu des années 2000 (l’album « Shrines » en 2006 était un exemple du genre). Robbing Millions ont toutes les cartes en mains pour s’exporter de bien meilleure manière, surtout que les explorations sonores qui ont émaillé le dernier titre de leur set devraient leur permettre d’aborder de nouveaux horizons. Une bien belle surprise, complètement inattendue.

Bien avant la sortie d’« All Our Favourite Stories », leur premier album en octobre dernier, les Anglais de Dog Is Dead (ils sont originaires de la région de Nottingham) avaient ouvert le Marquee au Pukkelpop le vendredi à 11h du matin. Ce n’était pas la grande foule contrairement à ce soir, où un public compact majoritairement composé de jeunes adolescentes hystériques attend impatiemment la montée de leurs idoles sur scène. Sans doute un des effets Two Door Cinema Club…

Les cinq membres du groupe sont effectivement accueillis comme des stars. Ils ont des têtes de jeunes premiers mais maîtrisent déjà la manière d’amadouer les spectatrices. Outre la voix de Robert Milton dont la tessiture renvoie à celle de Tim Rice-Oxley (Keane), on est surpris de voir Lawrence Cole attraper un saxophone pour le titre d’intro, « Any Movement », avant de récupérer son instrument de prédilection, la basse, qu’il manie avec une certaine aisance.

L’environnement franchement pop dont le but avoué est de plaire au plus grand nombre et d’obtenir des passages radios semble être la norme, même si une nouvelle composition jouée ce soir se veut plus puissante sans pour autant y parvenir et que « Get Low » sera proposé avec des contours plus rugueux. La majeure partie du temps, on se retrouve dans l’univers de groupes comme Fun ou Foster The People, les tubes en moins.

Pourtant, on ne peut pas dire que les influences de Dog Is Dead soient toutes pompées dans les charts. Prenez ainsi l’entraînant « Talk Through The Night » que ne renierait pas Noah & The Whale ou encore « Do The Right Thing », largement inspiré de Modest Mouse sans en atteindre le génie. Notons tout de même un semblant de délire jazzy pendant lequel le saxophone sera mis en exergue ou une volonté de bousculer la salle sans vraiment parvenir à leurs fins (le pourtant intense « River Jordan »).

Au contraire, ce sont les spectatrices qui vont faire le show sur le dernier titre du set principal, lorsqu’une douzaine d’entre-elles vont s’exhiber sur scène et danser au beau milieu de musiciens imperturbables, sans doute trop concentrés sur les accords de « Glockenspiel Song ». Elles en auront, des histoires à raconter à leurs copines demain pendant les intercours… Dans l’intervalle, le groupe quitte la scène tant bien que mal.

Mais ce n’est que pour mieux revenir avec deux titres en appendice. « The Well » (une face B de « Two Devils ») sera joué en crescendo jusqu’à un final en quasi gospel sans grand intérêt alors que « Teenage Daughter » va permettre une dernière fois aux spectatrices de s’en mettre plein les mirettes avant un détour obligé par le stand merchandising qui va faire le plein. De notre côté, on s’en ira quelque peu perplexe…

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