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Un concert à la maison pour ARNO et à l’AB en plus !


Ce mercredi 19 décembre, nous sommes prêts pour une soirée de folie à l’Ancienne Belgique avec Arno, notre gloire nationale si pas internationale. La salle est pleine à craquer. Arno en plus de 30 ans y a fait plus de 20 concerts, il est donc chez lui. La salle étant mythique et l’artiste de très grand niveau, nous allons donc passer deux heures de folie. Mélanie De Biasio est née à Charleroi. Cette jazzwoman a la difficile tâche d’effectuer la première partie d’Arno, elle possède une belle voix, chaude, qui se marie manifestement bien avec le type de musique qu’elle défend. Arno n’a pas besoin de première partie pour chauffer la salle et cette première partie n’est pas du tout adaptée à cette soirée, toute empreinte de rock’n’roll. Ce groupe fait du jazz, c’est trop mou pour le début de soirée. Je n’aime pas ce genre de musique, mais je respecte les gens qui écoutent cette musique.

Arno, de son vrai nom Arnold Charles Ernest Hintjens, est un chanteur et acteur belge, né le 21 mai 1949 à Ostende. Parfaitement trilingue, il a d’abord surtout chanté en anglais avant de privilégier le français avec aussi quelques chansons en néerlandais, ou couplets en patois ostendais. Il est souvent surnommé le Higelin belge ou encore le Tom Waits belge.

Arno nous fait donc, ce soir, un concert at home à l’Ancienne Belgique, il y est chez lui depuis 30 ans. Moi aussi je fréquente cette vénérable institution depuis mes 15 ans et j’en ai 35 de plus. Cela ne nous rajeunit pas. C’est toujours un réel plaisir d’y voir le Maître Ostendais devenu d’adoption ketsche de Bruxelles. Il commence souvent ses chansons en vous parlant successivement en français, en patois ostendais et en anglais. N’oublions pas que rotferdom, nous sommes tous Européens. L’AB est pleine à craquer, des jeunes, des moins jeunes et nous, pour voir le phénomène Arno.

Pendant que les musiciens s’installent en attendant Arno, une musique d’ambiance Vintage, avec spots, annonce l’arrivée de notre star nationale. Le public est chaud très rapidement. L’arrivée est triomphale et Arno, en triturant et balançant son micro comme il le fait si bien, entame « We Want More ». Ce morceau, faisant partie du dernier opus « Future Vintage », est produit par John Parish (producteur de P.J Harvey, Coldfrapp, Eels).


Arno introduit « Fantastique » par les paroles suivantes : « Bonsoir, Goien avond. Bon, je suis content que tout le monde a payé, allez allez rotferdom ! ». Le ton est donné, rire, dérision et rock ’n’ roll seront de la partie comme à chaque concert d’Arno. Pour « Que Pasa », Arno est en transe pour reprendre son vieux standard, le public est ravi. Superbe intro pour « Elle Pense Quand Elle Danse ». Arno raconte que c’est une histoire d’amour entre sa factrice qui est une femme qui en aime une autre, une danseuse. La dérision est complète, mais le morceau est poignant bien introduit par le piano. Ce morceau vous prend là où sont vos tripes.

Arno signale que « I Don’t Believe » est faite pour Gérard Depardieu. Elle accuse pourtant la propagande de l’extrême droite. « Ratata » est un vieux morceau du temps de T.C. Matic. Il est pourtant toujours d’actualité. Il n’a pas vieilli d’un poil et est plus électrisé que jamais. Avec « Ça Plane Pour Nous », Arno signale, par dérision, qu’il a écrit cette chanson dans un GB, au stand yaourt et dans un magasin de sex toy, bazar en plastique avec des piles écologiques. Je me régale. Il est super tout en restant très sérieux. C’est Arno quoi.

Pour « Lola », chanson dédiée à sa grand-mère aux dikke tetten, qui a des couilles et qui joue du piano comme Beethoven mais qui est aveugle comme lui car elle ne voit pas les touches (because tetten). Nous sommes en plein délire façon Arno. Monologue déjanté, c’est ce qu’on apprécie en lui. Il rajoute : Lola, c’est pour toi, en regardant vers le ciel. C’est une chanson très touchante, il devait adorer son Oma. Cette chanson est issue du très bon album « Charles Ernest » sorti en 2002.


Retour au nouvel album avec « Die Lie », nous sommes dans l’univers déjanté de notre Arno national, c’est de toute beauté. « Je Veux Nager », premier single de l’album « Charles Ernest » sorti en 2002, l’album que je préfère, un grand cru certifié millésimé. « The Parrot Brigade » nous fait faire un fameux retour en arrière, 34 ans pour ce morceau issu de « T.C. Matic », toujours d’actualité, tout électrique. « Dis pas ça à ma femme », elle a des lèvres comme des merguez, Arno explique qu’il est tombé amoureux d’une femme qui n’est pas sa femme. Morceau tout en douceur accompagné par son complice Serge Feys aux claviers.

« Quand Les Bonbons Parlent », nous sommes en 2012, c’est du Arno qui balance. La musique est basique, mais elle transporte la voix d’Arno avec vigueur. Arno met toutes ses tripes pour interpréter « Black Dog Day ». Pour « Ostende », Arno démarre en signalant qu’il se trouvait dans les années 60 à Amsterdam pour son anniversaire, invité par une dame qui lui avait donné une pilule bleue qui lui permettait de voir les moules lui parler. Pur Arno, mais que c’est divin. Il annonce que la chanson, et tout le bazar, est difficile à jouer. Tu t’en sors très bien. « Hot Head » est un bon petit blues où Arno débute à l’harmonica. Il s’emballe ensuite en puissance.

« Ma Mère » est un morceau empreint d’émotion. Arno fait monter les larmes au milieu des rires, comme lui seul sait le faire. Il est seul au chant accompagné au piano. Retour en 2012 avec « Show Of Life », premier single extrait de « Future Vintage ». On y retrouve l’énergie connue, mais c’est un morceau très pop malgré tout. Puis, c’est un retour en arrière avec « With You ». Encore un très bon morceau qui a fait son succès. Du bon vieux T.C. Matic, bien crasseux et du miel pour les oreilles des vieux fans. On sent la fin, « Ho La La », l’hymne international de notre Ostendais favori débarque. Un régal et là toute la salle est en liesse. « Putain, Putain » termine le concert. C’est le second hymne d’Arno qui met tout le monde d’accord. Le rappel est composé de « Vive Ma Liberté » et « Bathroom Singer ». Arno à la sauce reggae, touchant et agréable.

Arno est un personnage hors du commun, un phénomène, un artiste à part et de très grand talent, appuyé par des musiciens pointilleux et professionnels. Ce n’est surtout pas un extraterrestre, mais un très bon produit musical issu de notre plat pays et connu mondialement. D’ailleurs, tous les concerts d’Arno sont toujours très vite complets. Je vous enjoins d’aller le voir en concert. Vous allez vous régaler et passer un très bon moment aussi bien musical que zygomatique. En deux heures intenses de concert, Arno a su dynamiter l’Ancienne Belgique, faire monter le public en liesse comme lui seul sait le faire. N’oublions pas qu’il est dans son Ancienne Belgique et bien chez lui.

J’ai déjà pu voir Arno à plusieurs reprises en festival, au Botanique et dans d’autres salles, mais ici il faut reconnaître que c’est magique. Il faut dire que ce petit jeune de 63 balais rassemble encore et toujours les foules en revisitant judicieusement son catalogue très prolifique, en alliant humour, énergie et rock’n’roll. Il sera au KVS fin janvier 2013. Réservez très vite, car Arno rassemble les foules !

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Arno

Photos © 2012 Jean-Marc Quinet

One thought on “Un concert à la maison pour ARNO et à l’AB en plus !

  • Quelques corrections/précisions amicales.

    Une musique d’ambiance Vintage, avec spots, annonce l’arrivée (…)
    => « Ostend dub », extrait de Future Vintage.

    John Parish (producteur de P.J Harvey, Coldfrapp, Eels)
    => Goldfrapp

    Ratata » est un vieux morceau du temps de T.C. Matic.
    => Carrière solo. 1990. Album… Ratata.

    «  »The Parrot Brigade » nous fait faire un fameux retour en arrière, 34 ans ».
    => Le morceau date de 1981/1982.

    Titres exacts :
    – « lola » => Lola, etc.
    – « Dit pas ça à ma femme » => Dis pas ça à ma femme
    – « Ostende » => Comme à Ostende
    – « Ma mère » => Les yeux de ma mère

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