Du vrai rock and roll avec JIM JONES REVUE au Beursschouwburg
Ce soir mercredi 12 décembre, cela se passe au Beursschouwburg de Bruxelles, situé à quelques pas de l’Ancienne Belgique où j’ai vu la veille le très bon Jon Spencer Blues Explosion, donc deuxième journée d’une intensité fortement teintée de Rock and Roll. Je suis là pour le concert de l’excellent groupe anglais The Jim Jones Revue. Le concert débute à 21h15, le public est présent et attentif. Le setlist est judicieusement composé principalement de morceaux issus du très bon dernier opus sorti en 2012, soit « The Savage Heart », et du précédent « Burning Your House Down ». The Jim Jones Revue est un groupe londonien de rock garage et de rock and roll. Vous prenez un peu de blues, beaucoup de rhythm’n blues, du rockabilly et c’est le bonheur et l’explosion garantie aussi bien sur scène que dans le public. Les vieux cuirs comme moi sont présents, mais la jeunesse est là également. Je sens que la soirée va être très bonne et très rock and roll.
The Jim Jones Revue est composé d’un tout nouveau pianiste génial et fou nommé Henri Herbert qui n’a rien à renier au génial Jerry Lee Lewis, au maître Chuck Berry ou à notre Liégeois Chris Watson, du très très stylé chanteur Jim Jones à la voix merveilleusement éraillée, qui sera ce soir orphelin de sa guitare et cela ne lui va pas (des problèmes de raccordements électriques).
Jim n’est pas content et il s’en excusera toute la soirée. Son technicien ne saura pas résoudre ces problèmes et il sera dans ses petits souliers. Et Jim sans sa guitare, c’est comme un singe sans sa queue : « But It’s a rock and roll time » et le public chaleureux ne lui en voudra pas du tout et l’applaudira chaleureusement tout au long de la soirée. Heureusement Jim est épaulé merveilleusement à la guitare par son pote Rupert Orton, à la basse de Gavin Jay qui apporte d’ailleurs un son plus heavy au groupe et enfin de Nick Jones à la batterie, très efficace d’ailleurs et essentiel pour le son du groupe.
Sur « Where Da Money Go? », les premières notes de piano vous emmènent directement droit au but : l’émotion du blues, l’énergie du punk et le rythme frénétique du rockabilly. Henri est un tueur. Il apporte une énergie nouvelle au groupe et c’est un régal. Il sait exploiter à fond tous les sons qu’il tire de son instrument magique. « Never Let You Go » est le second morceau extrait du nouvel opus. La batterie est bien présente et donne un certain côté tribal à ce morceau. On se régale. Petit hic, avant les problèmes de guitares, quelques petits problèmes de micro pour Jim. Ces problèmes de micro vont se résoudre très vite.
« Shoot First » est extrait de « Burning Your House Down ». C’est un superbe morceau qui nous fait retourner dans le milieu des années 50. Un must du genre. « Burning Your House Down » est le titre éponyme du précédent opus. On retourne singulièrement au début du rock avec une passion et une énergie sidérante. Si vous ne possédez pas une bonne vieille machine à remonter le temps, je vous engage à aller voir Jim et son groupe en live.
Retour en 2012 avec le nouvel album pour « It’s Gotta Be About Me! », morceau d’ouverture, très énergique et qui monte en intensité jusqu’à l’explosion. « Catastrophe », oui catastrophe pour la guitare de Jim, mais celle de Rupert est bien présente. « Killin’Spree » est un extrait du précédent opus, un petit break reposant nous allons dire, un bon petit blues quand même électrisé sinon ce n’est pas du Jim Jones. Puis « Chain Gang », piano en arrière plan, la voix éraillée de Jim se fait plus douce et plus soul.
« Righteous Wrong » est un chouette petit boogie blues cradingue. La voix de Jim est à son sommet et vous fait dresser les quelques poils qui vous restent sur le caillou, je parle pour moi bien sûr. « 7 Times Around The Sun » est une chanson à voix. Belle surprise, rhythm’n blues à souhait, j’adore. « Cement Mixer » est un morceau de 2008, extrait du premier album « The Jim Jones Revue« , un régal pour mes oreilles, ça bouge pas mal. Sur « Eagle Eye Ball », la voix de Jim est prenante, le piano s’envole, la guitare est électrique, avec un son de basse juste ce qu’il faut.
Puis, « Rock ‘N’ Roll Psychosis », autre extrait du premier album « The Jim Jones Revue« , énergie vous avez dit énergie, merci les gars. Vous terminez en beauté. Le set a duré une heure malgré les petits soucis. On est ravi, vous pouvez partir la tête haute. Vous avez la classe et l’énergie, c’est pour cela qu’on vous adore. Ne vous inquiétez pas, on reviendra vous revoir en concert, car c’est du pur bonheur. D’ailleurs, je vous ai déjà vus à Lessines au très beau festival Roots and Roses.
Sur « In and Out of Harm’s Way », petit rappel, le groove tribal s’inspire des rythmes vaudous de Screamin’ Jay Hawkins, un auteur-compositeur et interprète américain de rhythm‘ n blues qui a été élevé dans sa jeunesse par des indiens Blackfoot. De toute beauté.
Nous devions avoir, d’après le setlist, d’autres morceaux, mais vu les petits problèmes, Jim a préféré écourter le rappel. Le groupe après une vingtaine de minutes vient à la rencontre des fans et s’excuse à nouveau et surtout Jim. Je discute quelque peu avec cet artiste très sympathique et lui signale que le concert était bon malgré les petits problèmes. Jim est rassuré. La qualité de la musique n’a été aucunement gâchée, l’énergie était présente d’un bout à l’autre du concert et j’ai eu le bonheur de croiser des artistes avec un grand A. J’ai passé un bon moment et je pense que ce n’est que partie remise. Merci les gars.