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THE DRUMS à l’AB : une soirée sans intérêt…


Autant le dire d’emblée, ce jeudi 16 décembre à l’Ancienne Belgique, on a tout bonnement assisté à notre pire concert de l’année 2010. Cela fait en effet bien longtemps qu’un groupe ne nous avait pas autant déçus sur scène. Dans le box des accusés, The Drums. Mais ils ne sont pas les seuls à être montrés du doigt.

Car malgré deux premières parties au programme, personne n’est parvenu à remonter le niveau (que du contraire, serait-on même tenté d’ajouter…). Champagne Riot a débuté son set à… 19h15 devant très précisément 17 personnes. Il faut dire que la neige qui tombait abondamment sur Bruxelles en a retardé plus d’un. Rassurons-les tout de suite, ils n’ont strictement rien raté.

On est en présence d’un duo de pop synthétique dont la musique provient exclusivement d’un PC portable. On pense tout d’abord à un groupe dans la mouvance de Hurts, mais l’absence de mélancolie et les effets de synthé démodés nous renvoient bien vite vers un Pet Shop Boys ou un Erasure sans inspiration à la fin des années 80. Mais le pire, c’est qu’ils chantent complètement faux. Un véritable supplice pour les oreilles, à tel point que l’on a été se réfugier au bar en attendant la fin. Même le jury de l’Eurovision ne les plébisciterait pas…


La salle à peine plus remplie, voici qu’arrive le deuxième support de la soirée en la personne d’un certain Patrick Cleandenim, dont le look fait penser à un Michael Jackson gothique au teint pâle vêtu d’un chapeau volé dans la garde-robe de Wayne Hussey. Pour compléter la panoplie, des gants noirs empruntés au roi de la pop et une danse pour le moins approximative.

Il est seul sur scène et lance son environnement sonore à partir d’une sorte d’enregistreur posé à même le sol à l’arrière de la scène. Bref, on se serait par moments cru à un karaoké. Le problème, c’est que la musique ne colle pas du tout avec son look. Très pop, toujours dans les années 80 mais plutôt quelque part entre Kenny Loggins et Hall & Oates, avec de lointains relents… exotiques (des bribes de danses de l’été se font entendre ça et là). Bref, complètement risible et sans intérêt. Un nouveau détour par le bar s’imposait de lui-même…

Mais bon, on était d’abord et avant tout venu pour The Drums, pressenti fin de l’année dernière comme un des groupes qui allait exploser en 2010. Leur premier album éponyme est sorti à la fin du printemps et il faut avouer qu’il tient bien la route en combinant la mélancolie des Smiths, la noirceur de Joy Division et la pop sautillante des Beach Boys dans un environnement indie. Leurs concerts aux Nuits du Botanique en mai et au Pukkelpop cet été ne nous avaient pas vraiment convaincus mais on était malgré tout loin de s’attendre à une prestation aussi pathétique que celle qu’ils allaient nous faire subir ce soir.


Pourtant, lorsque l’on a appris en septembre que leur guitariste Adam Kessler avait quitté le groupe, il ne s’agissait pas d’une mauvaise nouvelle, vu qu’il était l’élément énervant de la bande, lui qui jonglait avec son tambourin quand il ne jouait pas de son instrument d’une façon assez, euh… maniérée. Mais ils ont réussi à engager un type qui arrive à faire pire. Bon, d’accord, le jonglage est désormais proscrit, mais on se demande s’il n’a pas suivi une formation de danse classique tant la manière dont il se bouge fait penser à un ballet. Bref, rien ne change au sein du groupe puisque le chanteur Jonathan Pierce, lui, est toujours égal à lui-même, c’est-à-dire qu’il multiplie les poses et les chorégraphies toutes plus ridicules et énervantes les unes que les autres. Qu’on lui mette un truc dans les mains, que diable!

Il n’a pas fallu trois titres pour se rendre à l’évidence que la soirée allait continuer à s’enliser musicalement parlant. Malgré « Best Friend » et « Book Of Stories » balancés dans les premières minutes, on sent qu’un truc ne tourne pas rond. Un peu comme si le groupe avait atteint un point de non retour et que ses membres ne jouent plus ensemble que par habitude, sans prendre le moindre plaisir. Evidemment, dans de telles conditions, il est impossible de fournir une bonne prestation. Même leur hit « Let’s Go Surfing » arrivera difficilement à réchauffer la salle.


On s’est malgré tout surpris à fredonner sur « Don’t Be A Jerk Johnny » ou « Forever And Ever Amen », mais sans grande conviction non plus. Finalement, le plus heureux dans l’aventure, c’est le barman qui n’a pas chômé pendant le concert. Nombreux sont ceux que l’on a croisé, dépités par la tournure prise par la soirée. Et lorsque l’on remarque que le set principal se termine par « The Future », on se demande si c’est de la dérision. Car, honnêtement, si dans un mois, ils annoncent leur séparation, on ne sera qu’à moitié étonné.

Ah oui, n’oublions pas les rappels. Enfin, le rappel car sur les trois titres prévus sur la set-list, ils n’ont joué que le sinistre « Down By The Water » avant de disparaître et de laisser les spectateurs sur leur faim. Ils auraient quand même pu terminer par « It Will All End In Tears », pour coller à la réalité. Voici donc un concert qu’il conviendra d’oublier au plus vite…

Les autres photos de

The Drums
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Patrick Cleandenim

Photos © 2010 Bernard Hulet

One thought on “THE DRUMS à l’AB : une soirée sans intérêt…

  • Je ne peux que confirmer cette critique très juste… Rien, mais alors là, rien à sauver!!!
    Même au niveau des lights (???), hein mon cher Bernard?
    Bref, le pire concert de l’année en ce qui me concerne…et le dernier de l’année pour moi. Dommage de terminer sur cette bien mauvaise note!

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