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27e édition du Durbuy Rock Festival

Ce vendredi 10 mai, alors que nous approchons de la charmante localité de Bomal sur Ourthe, on dirait bien que les dieux de la météo et du metal ont conclu une trêve pour permettre la tenue de notre premier festival de la saison, le légendaire Durbuy Rock qui en est cette année à sa 27e édition. Belle affluence dès l’ouverture des portes. Les festivaliers sont au rendez-vous et prêts à en découdre à grands coups de pogos.

Le coup d’envoi est donné par la formation liégeoise RAUM qui s’était fait remarquer lors des tremplins de la 26e édition. Au menu, un post-black metal assez brut. Une bonne idée pour essuyer les plâtres et donner le coup d’envoi de cette nouvelle édition. Sur scène, Xavier Legrand (batterie), Jérôme di Naro et Geoffrey Deghaye (guitares) et Olivier Jacqmin (chant) donnent le maximum pour  mettre l’ambiance et allumer le feu  sacré de la forge métallurgique qui ne s’éteindra que le lendemain très tard dans la soirée.

Au menu, des titres de leur alum « Cursed by the Crown » sorti  en  mars 2023. Une très belle prestation d’un groupe qui va continuer à faire parler de lui.

Sur la deuxième scène située à l’extérieur, c’est un autre groupe belge, TARDIGRAD, qui prend le relai. La formation namuroise créée en 2016, nous propose un death mélodique d’excellente facture. Le combo composé du bassiste Maurizio Vallesi, du batteur Nicolas Portetelle, du guitariste Christophe Michel, du guitariste-chanteur Laurent Tonizzo et du vocaliste Hory Laurent parvient à trouver son public lui aussi. Les festivaliers ont en effet eu le bon goût d’arriver en nombre pour les premiers groupes qui méritent d’être soutenus eux aussi. Le set du groupe se compose d’extraits de ses deux EP « Cryptobiosis » (2020) et « Dessication » (2023) ainsi que du single « Soul Streak » (2023). Leur prestation a été enregistrée et peut être suivie ici: Durbuy Rock Festival – LIVE – 09-04-2022.

Retour dans la grande salle indoor pour accueillir sur scène la formation allemande XANDRIA composée de Marco Heubaum, le génie créatif du groupe, qui assure aussi la guitare, du bassiste Tim Schwarz, du batteur Dimitrio Gatsios, du guitariste Rob Klawoon et de la talentueuse Ambre Vourvahis au chant. Le groupe a une longue histoire derrière lui, faite de hauts et de bas. Il a effectué un retour gagnant dans sa composition actuelle avec la sortie de l’album « The Wonders Still Awaiting » que j’avais eu l’occasion de chroniquer pour vous. Depuis la sortie de cet album, le groupe s’est produit en tournée dans de nombreux pays.

Au menu de la setlist, de  nombreux titres récents dont le nouveau single « Universal« , le morceau de la renaissance du groupe « Reborn« , « The Wonders Still Awaiting« , « You Will Never Be Our God« , « Your Stories I’ll Remember » et bien d’autres. Les protagonistes s’éclatent sur scène et assurent le show pour la plus grande joie des fans massés aux premiers rangs et des autres festivaliers. L’interaction avec le public est excellente et l’ambiance formidable. Ambre est parfaitement à l’aise au sein du groupe et livre une prestation sans faille. C’est clairement le premier temps fort de la journée. Quel bonheur de voir ce groupe revenu à son meilleur niveau. Et mon petit doigt m’a dit que d’autres nouveaux titres  pourraient bien arriver dans les prochains mois. Affaire à suivre donc!

 

Pas facile d’enchaîner après une telle prestation. Pourtant, c’est  une autre belle surprise qui nous attend sur la scène extérieure où se produit ODC. Ce groupe français de metal alternatif formé il y a environ 5-6 ans ne compte encore à son répertoire qu’un EP « Ending The Boredom » (2019) et un single « I Love The Way You Fall » (2021). Ce quatuor est formé de  la chanteuse Celia Do, de Raphaël à  la guitare, Robin à la batterie et Sonny à la basse. Avec  un son qui n’a rien à envier à leur look moderne, les quatre d’ODC vont livrer une prestation étonnante après un démarrage un peu lent. Mais des titres comme « Wanted » (dont les sonorités peuvent un peu faire penser à Lacuna Coil), « I Love  The Way You Fall« , « I Don’t Know You« . Les Français se permettront même une reprise du « You Should See Me In A Crown » de Billie Eilish. Une prestation très appréciée par le public. Très belle découverte à retrouver prochainement sur la scène du Zik-Zak lors du Kraken Metal Fest 9 ce  samedi 25 mai 2024.

Retour dans la salle indoor pour  un autre gros morceau du jour : SOILWORK. Les Suédois qui avaient débuté sous le nom de Inferior Breed avant d’opter pour leur patronyme actuel distillent depuis 1995 un death mélodique dont ils ont le secret. Le pit est en fusion et l’ambiance très très chaude. Aux manettes, le chanteur Björn « Speed » Strid entouré du claviériste Sven Karlsson, du batteur Bastian Thusgaard, du bassiste Rasmus Ehrnborn et des guitaristes Sylvain Coudret et Simon Johansson.

Côté setlist, le groupe a interprété une série de titres dont « Rise Above the Sentiment » (extrait de l’album « The Living Infinite » de 2013), « One With the Flies » (extrait de l’album « Stabbing The Drama » de 2005), « Valleys of Gloam » (extrait de l’album « Övergivenheten » sorti en 2022), « Distance » (2005), « The Nurturing Glance » (extrait de l’album « Verkligheten » de 2019), « Death in General » (extrait de l’album « The Ride Majestic » de 2015) et « Stålfågel » (2019). Une prestation énergique et inspirée qui a su enthousiasmer les festivaliers.

Retour sur la scène extérieure pour retrouver la formation néerlandaise DELAIN qui est toujours en tournée pour la promotion de son album “Dark Waters“ (2023), le premier depuis le grand chamboulement au sein du groupe. Le claviériste Martijn Westerholt, fondateur et père spirituel du groupe, continue sa route avec la nouvelle équipe composée de Diana Leah au chant, Ludovico Cioffi à la basse, Ronald Landa et Sander Zoer, respectivement guitariste et batteur historiques de la formation batave. Sans oublier un renfort caisse en la personne de Paolo Ribaldini, particulièrement en voix aujourd’hui, qui intervient sur pas moins de 4 titres.

Ludovico et Ronald assurent le show côté guitares et basse, tandis que la charmante Diana s’investit à fond dans son interprétation du répertoire de Delain. Les protagonistes prennent un plaisir évident à se produire sur la scène du Durbuy Rock. Ils s’amusent tellement bien que Diana va même s’emmêler un peu les pinceaux dans les paroles d’un titre ou deux. Mais il en faut plus pour atténuer leur bel enthousiasme.

Au menu, un florilège de titres: “The Cold” (extrait de l’album « Dark Waters » de 2023), “Suckerpunch” (extrait de l’album “Moonbathers” de 2016), “Burning Bridges” (extrait de l’album “Apocalypse & Chill” de 2020), “The Quest and the Curse” (2023), « April Rain » (de l’album éponyme de 2009), “Get the Devil Out of Me” (extrait de l’album “We Are The Others” de 2012), “Queen of Shadow” (2023), “Your Body Is a Battleground” (de l’album  “The Human Contradiction” de 2014), “The Gathering” (du tout premier album “Lucidity” sorti en 2006), Don’t Let Go”, “Moth to a Flame », Control the Storm” (tiré de l’album “April Rain” de 2009) et pour finir l’incontournable hymne “We Are the Others” (2012).

Il est à présent temps d’accueillir la tête d’affiche sur  la  scène indoor: AMORPHIS. Les vétérans finlandais qui avaient commencé dans le genre progressif-death-doom avant d’évoluer vers un style plus mélodique-heavy sont impressionnants. Par leur longévité d’abord puisque le groupe a démarré en 1990. Par leur répertoire de 15 albums studios et par leurs tournées légendaires. Quelle idée brillante des organisateurs d’avoir pensé à eux comme tête d’affiche. Sur scène, le groupe brille aussi par la stabilité de son effectif puisque le bassiste Olli-Pekka Laine, le batteur Jan Rechberger ainsi que les guitaristes Esa Holopainen (lead) et Tomi Koivusaari (rhythmique) répondent présents à l’appel depuis  1990. A leurs côtés le claviériste Santeri Kallio et le vocaliste Tomi Joutsen.

Pour cette occasion, la setlist est bien fournie. L’aventure commence avec « Northwards » et « On the Dark Waters« , tous deux extraits de l’album « Halo » de 2022. Petit retour en arrière avec « Sky Is Mine » de l’album « Skyforger » de 2009 avant de revenir à l’actualité du groupe avec « The Moon » (2022). Le public accroche bien et le groupe poursuit avec un titre plus ancien, « The Castaway » (extrait de l’album « Tales from the Thousand Lakes » de 1994) et le plus récent « The Four Wise Ones » (extrait de l’album « Under the Red Cloud » de 2015). Dans la foulée, « Silver Bride » (2009), « The Wolf » (2022) et « Wrong Direction » (extrait de l’album « Queen of Time » de 2018). Le public paraît insatiable et les  Finlandais n’ont pas l’intention d’en rester là. La fête continue donc avec quelques titres plus anciens « Black Winter Day » (1994), « My Kantele » (de l’album « Elegy » de 1996), « House of Sleep » (extrait de l’album « Eclipse » de 2006) avant de finir en point d’orgue avec « The Bee » (2018). Une prestation titanesque, digne des plus grandes légendes scandinaves!

Il commence à faire frais en cette  belle soirée de printemps. Mais le public est encore chaud pour accueillir le dernier groupe de la soirée en mode outdoor. Ce sont ici les vétérans suédois de CANDLEMASS qui viennent régaler les festivaliers avides de bonnes vibrations. La genèse du groupe remonte à 1982. A l’époque, le combo suédois est connu sous le nom de Nemesis, qu’il abandonnera au profit de son patronyme actuel en 1984. Les Suédois revisitent leur répertoire de 13 albums studio durant plus d’une heure et ils n’ont rien perdu de leur savoir faire.

Sur scène, on retrouve Leif Edling à la basse, Mappe Björkman Guitars à la guitare rythmique, Jan Lindh derrière les fûts, Lars Johansson à la guitare lead et Johan Längquist au chant. Tous ont une expérience énorme au sein de  divers groupes. Mais les fans sont là pour réentendre du Candlemass et ils vont être servis avec une setlist où j’ai cru reconnaître les titres suivants: « Bewitched » et « Dark Are the Veils of Death » (extraits tous deux de l’album « Nightfall » de 1987), « Mirror Mirror » (extrait de l’album « Ancient Dreams » de 1988), « The Prophecy » (extrait de l’album « Tales of Creation » de 1989), « Dark Reflections » (1989), « Under the Oak » (1989) et quelques autres. Les amateurs de bon doom épique en ont eu pour leur argent avec  cette excellente prestation des vétérans scandinaves.

Alors que la fatigue commence à gagner certains (dont votre serviteur) les talentueux High Voltage plays AC/DC entrent en scène pour une after-party très réussie au son des meilleurs titres du répertoire du groupe légendaire.

Que dire  d’autre  si ce n’est remercier les organisateurs pour ce premier jour sans faille qui a permis au festivaliers belges et étrangers venus en nombre de bien démarrer la saison des festivals. Et déjà, on décompte les jours jusqu’à l’édition de l’année prochaine !

Accréditation : www.durbuyrock.be
Article: Anne-Françoise Hustin et Hugues Timmermans
Photos © 2024 Hugues Timmermans

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